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Liban - Le commentaire

Comme toujours, la sécurité en échange de la dignité

Serait-il inscrit quelque part que le Liban devra toujours payer le prix fort de sa liberté, sa souveraineté et jusqu'à sa dignité et sa décision indépendante pour bénéficier de la sécurité et de la stabilité ?
Ainsi, après les événements de 1958, les Libanais ont été mis devant le choix du retour à la sécurité et la stabilité, moyennant moins de liberté, par le biais de l'avènement du général Fouad Chéhab à la présidence ou de la poursuite des troubles.
Et à la suite de la terrible guerre civile de quinze ans, les Libanais avaient une telle soif de sécurité et de stabilité qu'ils ont accepté, pour en finir, de subir la tutelle syrienne.
Pendant la phase qui allait suivre, chaque fois que des Libanais réclamaient la fin de cette tutelle, on leur demandait s'ils préféraient le retour à la guerre et à ses tueries, et parce qu'ils craignaient beaucoup ce cas de figure, ils finissaient par se taire, sous la contrainte, et accepter le fait accompli aux dépens de la souveraineté de l'État libanais, de son autorité et sa liberté de décision.
Puis la tutelle syrienne a pris fin pour être remplacée par une nouvelle tutelle syrienne, mais portant des habits libanais, représentée par le camp du 8 Mars, sous la conduite du Hezbollah armé. Une fois de plus, dans le but de préserver la sécurité, la stabilité et la paix civile, des Libanais, en l'occurrence le 14 Mars, ont accepté de faire en sorte que la majorité parlementaire issue des élections, tant en 2005 qu'en 2009, ne gouverne pas, le 8 Mars considérant pour sa part qu'il s'agissait de majorités parlementaires et non pas populaires. Le résultat est qu'on formait des gouvernements qui englobaient tout le monde, majorité et minorité, et qu'on a appelé de façon mensongère « cabinets d'union nationale ».
Malgré l'échec patent de ces gouvernements, on a continué à procéder de la même façon dans la mise en place des cabinets, pour la simple raison que cela convenait au 8 Mars, lequel ne se souciait que d'une chose : pouvoir empêcher la prise de décisions qui lui déplaisent ou qui déplaisent à la Syrie. Cela sans parler du fait que près de trois années du mandat du président Michel Sleiman ont été gaspillées à tenter de former des gouvernements.
Et chaque fois que le désaccord entre le 8 et le 14 Mars atteignait un stade pouvant menacer la sécurité et la paix civile, c'était le 14 Mars qui faisait des concessions, parce qu'il se considérait comme étant le dépositaire du bien-être de ce pays, surtout lorsque le Hezbollah en venait à menacer de mobiliser la rue à chaque fois qu'une décision ou une prise de position lui déplaisait.
Le désaccord entre les protagonistes libanais a empêché l'adoption d'une nouvelle loi électorale qui aurait permis que les législatives soient tenues à la date prévue. Il a fallu plutôt proroger la législature de 19 mois pour ne pas tomber dans le vide. Aujourd'hui, on se rapproche du terme de cette période prorogée et le même problème va se poser une fois de plus au gouvernement, qui serait contraint d'organiser le scrutin en vertu d'une loi rejetée par tous : celle de 1960.
Face à cette situation, le 14 Mars a seulement deux options : ou accepter que les élections se déroulent à l'ombre de la loi en vigueur ou aller vers une nouvelle prorogation de la législature, faute de quoi on instaurerait le vide parlementaire après la vacance présidentielle.
Pour le tandem Aoun-Nasrallah, les choses se présentent autrement : le vide présidentiel est souhaitable jusqu'à ce qu'on parvienne à un accord sur un président acceptable non pas seulement aux yeux de ce tandem, mais aussi par l'Iran et le régime syrien.
Or nul ne sait quand un tel accord serait possible tant que le conflit entre les deux axes, saoudien et iranien, est au plus fort dans la région.
Dans l'intervalle, le Hezbollah s'efforce de compenser la vacance de la présidence par un bon fonctionnement du gouvernement en place, de manière à préserver un minimum de stabilité et de sécurité dans le pays.
Il est clair que cela constitue une priorité à ses yeux, y compris par rapport à la présidentielle. Ainsi, tout comme les Libanais avaient, par le passé, été placés devant le choix d'accepter la tutelle syrienne ou de revenir à la guerre, aujourd'hui, le Hezb les contraint à se décider entre les deux options suivantes : ou bien maintenir la sécurité et la stabilité en attendant un accord sur le président, ou bien mettre la sécurité en danger, avec « Daech » en prime, en cas d'élection d'un président sans accord préalable.
Rien n'a donc changé.

Serait-il inscrit quelque part que le Liban devra toujours payer le prix fort de sa liberté, sa souveraineté et jusqu'à sa dignité et sa décision indépendante pour bénéficier de la sécurité et de la stabilité ?Ainsi, après les événements de 1958, les Libanais ont été mis devant le choix du retour à la sécurité et la stabilité, moyennant moins de liberté, par le...

commentaires (3)

Suite . Sachant que le messager et ses compagnons nous ont ordonné de tuer les apostats." A noter, que le quotidien britannique The telegraph a révélé que les conseillers du chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, sont deux hommes militaires irakiens de l'ancienne armée de Saddam Hussein, un général et un lieutenant-colonel du service de renseignement militaire."Les documents montrent que les principaux hommes qui conseillent al-Baghdadi sont Abu Ali al-Anbari, qui dirige les opérations militaires de l'organisation en Syrie, il était général au sein de l'ancienne armée irakienne , et Abu Mouslim al-Turkmani qui travaillait dans le renseignement militaire irakien et il faisait partie des opérations spéciales irakiennes " écrit le quotidien. Ca fait gros quand même comme argument .

FRIK-A-FRAK

17 h 33, le 11 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • Suite . Sachant que le messager et ses compagnons nous ont ordonné de tuer les apostats." A noter, que le quotidien britannique The telegraph a révélé que les conseillers du chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, sont deux hommes militaires irakiens de l'ancienne armée de Saddam Hussein, un général et un lieutenant-colonel du service de renseignement militaire."Les documents montrent que les principaux hommes qui conseillent al-Baghdadi sont Abu Ali al-Anbari, qui dirige les opérations militaires de l'organisation en Syrie, il était général au sein de l'ancienne armée irakienne , et Abu Mouslim al-Turkmani qui travaillait dans le renseignement militaire irakien et il faisait partie des opérations spéciales irakiennes " écrit le quotidien. Ca fait gros quand même comme argument .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 33, le 11 juillet 2014

  • Dieu nous ordonne de ne pas lutter contre Israël, l’Etat islamique a déclaré dans un communiqué que « Dieu n'a pas ordonné de combattre l’entité sioniste ».Selon le site CNN, l’EI a publié un communiqué sur son compte Twitter dans lequel il affirme :" Dieu dans le Coran nous ordonne de ne pas combattre Israël ou les Juifs avant de combattre les apostats et les hypocrites "Répondant à la question posée sur Twitter, « pourquoi vous ne combattez pas l'entité sioniste et pourquoi vous tuer les enfants de l'Irak et de la Syrie, l’EI répond : «la réponse est dans le Coran, quand Dieu évoque l'ennemi le plus proche, Il désigne les Hypocrites qui sont présents dans la plupart des versets du Coran, car ils sont plus dangereux que les peuples infidèles », ajoutant que « la réponse est chez Abou Baker qui a privilégié le combat contre les apostats à la conquête de Jérusalem ouverte par Omar ben al-Khattab ».Le communiqué poursuit: "Jérusalem ne sera pas libéré jusqu'à ce que nous nous débarrassons de ces adorateurs d’idoles, des monarchiespétrolières, de ces familles qui ne sont que des pions du colonialisme qui contrôle le destin du monde de l'Islam."S’adressant au peuple saoudien, l’EI s’interroge : « Est-ce que ton pays combat l'apostat (le libéral – l’athée)? Sachant que le messager et ses compagnons nous ont ordonné de tuer les apostats.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 30, le 11 juillet 2014

  • Le "Daech en prime" est ce qui m'attire car il reflète un peu ce dont beaucoup doutent dès le début: Qui est vraiment derrière Daech? Honnêtement, j'aurais laissé le Hezbollah et ses sbires se dépêtrer dans la mouise seuls, sans Président sans gouvernement et sans parlement. Il faut demander au peuple de passer a la désobéissance civile complète et totale jusqu’à ce que les députés acceptent de passer au parlement et voter pour un président, qui formera illico presto un nouveau gouvernement qui gérera les élections législatives suivant la loi en court. Le Pays ne peut plus attendre que X ou Y se décide, ne peut plus attendre que le Hezbollah termine ses guerres et règlement de compte comme nous ne pouvons attendre la venu de Daech et autre boutique de la sorte sans rien faire que d'accepter le chantage Irano-Syrien. Il faut a un moment donne dire NON et le moment est venu. Empêtré comme ils le sont il leur faudra lâcher du lest comme ils l'ont fait avec le gouvernement.

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 50, le 11 juillet 2014

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