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Liban - Société

Soutenir les femmes pour qu’elles soient mieux représentées au Parlement

« Les femmes et les élections » : tel est le thème d'un séminaire de cinq jours préparé par le programme de soutien aux élections libanaises relevant du Pnud.

Lors des dernières législatives, l’électorat était composé de 51 % de femmes. Photo d’archives

Une vingtaine de Libanaises appartenant à des partis politiques ou travaillant au sein d'ONG participent depuis lundi à un séminaire ayant pour thème « Les femmes et les élections ». Le séminaire, qui se tient au siège de la YWCA à Ras Beyrouth jusqu'à vendredi prochain, est organisé par le programme de soutien aux élections libanaises relevant du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) et placé sous le patronage du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk.

Durant cinq jours donc, les femmes présentes bénéficieront d'une formation à plusieurs volets. Elles se pencheront notamment sur la représentation des femmes dans les Parlements du monde, les controverses relatives au système de quota, les femmes candidates, le recrutement et la sélection des candidates, les femmes électrices, le financement des campagnes électorales, la participation aux élections, la question du genre dans la planification stratégique...

(Pour mémoire : Les Libanaises dénoncent la « naturalisation de connivence » aux dépens de la « naturalisation de légitimité »)

Cette formation se base sur le concept Bridge, autrement dit l'édification de la démocratie, la gouvernance et les élections libres. Ce concept a été créé en Australie par des experts en matière d'élection et de démocratie et il a rapidement été adopté par diverses agences onusiennes pour aider les pays en développement à soutenir la démocratie et la bonne gouvernance et à réussir des élections libres.

Dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, le représentant permanent du Pnud au Liban, Ross Mountain, a qualifié de « scandaleux le fait qu'il existe dans le pays nombre de femmes talentueuses et ambitieuses mais qui ne parviennent pas pour autant à entrer dans la vie politique, notamment au Parlement ».
Il a noté pourtant qu'au « Liban, 52 % des citoyens en âge de voter sont des femmes et lors des dernières législatives, les femmes constituaient 51 % des électeurs. Dans les deux cas de figure les femmes sont majoritaires. Et pourtant le Parlement libanais ne compte que 4 femmes sur 128 députés ».
Citant une étude relative à la composition des Parlements dans le monde, il a indiqué « qu'il est fou de constater que le Liban occupe la 144e place sur 149 pays en matière de présence de femmes au Parlement, alors que l'Arabie saoudite vient en 76e position ». Le Liban est loin derrière plusieurs pays d'Afrique, d'Asie et du CCG.

(Pour mémoire : Lettre de la campagne sur la nationalité à Sleiman : qu'en est-il des droits des femmes ?)

De son côté, Richard Chambers, consultant technique senior au Pnud, a mis l'accent, dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, sur la candidature des femmes lors des prochaines élections. « Les choses peuvent changer petit à petit, même sans modification de la loi. Cela est possible à travers le changement de l'attitude des partis politiques qui pourraient désigner plus de femmes candidates par exemple », a-t-il noté. « On peut aussi travailler sur la modification de l'attitude des électeurs, notamment les femmes. Avec ce séminaire, nous sommes en train de préparer un changement », a-t-il poursuivi.
Il a noté que « lors de ce séminaire, donné par trois experts, il y aura un échange d'idées et une présentation d'expérience de divers pays du monde ».
Interrogé au sujet du programme de soutien aux élections libanaises, il a indiqué qu'il « a démarré en 2012, pour préparer les élections de 2013 qui ont été ajournées. Le programme est financé par l'Union européenne et l'ambassade du Royaume-Uni au Liban ».

Pour sa part, Saïd Sanadiki, conseiller du programme de soutien aux élections libanaises, s'est penché, dans un entretien avec L'OLJ, sur les thèmes traités. « Nous sommes en train de dispenser une formation assez pointue. Quand on parle de quota par exemple, il faut savoir préciser est-ce le quota des candidates ou celui des parlementaires femmes qui siégeront au Parlement. Si l'on prend la loi régissant les élections au Liban, il faut se poser quelques questions. Par exemple : le siège de quelle communauté religieuse dans quel caza devrait être occupé par une femme ? » Et de poursuivre : « Il faut aussi penser aux campagnes électorales, encourager les partis à désigner plus de femmes candidates en donnant plus d'espace publicitaire, de par la loi, aux femmes. Ainsi, plus il désigne des candidates, plus le parti aura de la visibilité par exemple. »


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