Dans le cadre de ses activités, et à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le Mouvement culturel – Antélias a choisi d'honorer l'avocate Alia Berti Zein. L'amphithéâtre des Frères Rahbani du couvent Saint-Élie d'Antélias était archicomble, témoignant de l'importance et de la place qu'occupe cette avocate au riche parcours professionnel, pleinement engagée au sein de la société, mais aussi épouse et mère exemplaire. Avocate à la Cour au barreau depuis 1967 et membre du conseil de l'ordre des avocats de Beyrouth de 1997 à 2001 et de l'Institut des droits de l'homme au sein du barreau de Beyrouth pour la même période, membre de l'Union internationale des avocats depuis 1997... son dense et impressionnant CV témoigne de son inlassable action.
L'avocate Hayat Hachem, maître de cérémonie, a été la première à intervenir. « Alia Berti Zein est une battante, dit-elle, qui défend sans relâche les droits humains à travers les multiples institutions de la société civile, des organismes internationaux et au sein de la Ligue maronite. » Fadia Kiwan, doyenne de la faculté des sciences politiques et économiques de l'USJ et représentante du chef de l'État au sein de l'Organisation de la francophonie, a ensuite brossé, avec sa parfaite éloquence, un tableau global et exhaustif de la personnalité et de l'action de Me Alia Berti Zein. Elle retrace les étapes de son parcours familial et professionnel : fille de Jezzine, elle a poursuivi ses études scolaires chez les sœurs franciscaines de Marie et universitaires à la faculté de droit de l'Université Saint-Joseph, a de même collaboré à L'Orient-Le Jour, participé à de multiples séminaires et congrès internationaux, et a à son actif aussi de nombreuses publications. Mme Kiwan a surtout mis en lumière le côté humanitaire de cette avocate qui « a toujours cherché à régler les conflits à l'amiable entre les protagonistes avant d'entamer le procès ». « Quant à la question de la femme, souligne-t-elle, elle est omniprésente et Alia ne cesse d'en défendre les droits par tous les moyens légaux. » Elle évoque son rôle au sein de la Ligue maronite où elle fut membre du comité exécutif durant deux mandats successifs et a présidé la commission des Droits de la femme et de l'enfant, et conclut : « Alia Zein mérite le titre de "Cheikhat Solh", elle qui milite sans relâche pour le Grand Liban regroupant toutes les familles spirituelles du pays. »
Les témoignages de l'ancien bâtonnier Michel Éliane et de Mona Khawli, directrice exécutive de la YWCA, ont mis en relief le rôle remarquable de Zein comme avocate et comme activiste au sein de la socié civile. Son gendre, Naji Hayek, a évoqué avec des mots venus du cœur la mère et l'épouse, disant : « On a demandé un jour à Socrate quelle est la plus importante des femmes ? Il a répondu : c'est celle qui nous apprend comment aimer lorsqu'on veut haïr, comment rire quand on veut pleurer, comment sourire quand on souffre. ». Par cette citation, Hayek rend un bel hommage à sa belle-mère qui, dit-il, « a su conjuguer avec beaucoup d'harmonie sa vie professionnelle réussie et sa vie familiale épanouie. Elle est une mère parfaite et une épouse exceptionnelle »...
Foi, culture et liberté
En clôture, le mot de remerciements émus de Alia Berti Zein : « C'est un grand honneur pour moi d'être parmi vous ce soir et votre hommage m'a profondément touchée pour deux raisons essentielles ; d'une part parce qu'il provient d'un mouvement culturel pour lequel j'ai le plus grand des respects, en second lieu parce qu'il coïncide avec la Journée mondiale de la femme qui a pour moi une saveur particulière. » Alia souligne qu'elle doit ce qu'elle est « aux valeurs inculquées par ma famille s'articulant sur la trilogie sacrée de la foi, la culture et la liberté ». Grâce notamment à son père qui n'a jamais différencié entre elle et son frère, l'encourageant dans sa carrière, « elle a baigné, dit-elle, dans un climat de respect des principes de l'égalité et des droits humains ». (...) « Au barreau, poursuit-elle, j'ai réalisé que ma mission ne pouvait se limiter aux plaidoiries, mais les dépasse de loin pour véhiculer les valeurs des droits de l'homme en général et les droits de la femme en particulier. » (...) « Ma détermination dans cette optique a été renforcée suite à mon mariage avec l'avocat Maroun Zein qui partage ma vision, appuie mon combat, m'accompagne dans les congrès et encourage toutes mes démarches. » Elle conclut disant : « Le meilleur moyen pour consolider l'égalité entre les citoyens et ancrer la vraie démocratie au Liban serait d'adopter une loi unifiée des statuts personnels. Pour défendre les droits de la femme, lutter contre la violence et toutes les formes de discrimination à son égard alors qu'elle représente la moitié des citoyens, ces objectifs ne méritent-ils pas la création d'un ministère qui s'occuperait des affaires de la femme ? »
En honorant Alia Berti Zein, le Mouvement culturel – Antélias a mis en évidence l'importance du rôle de la femme au sein de la société et donné un exemple vivant de ce qu'on peut réaliser quand on veut se donner la peine de s'engager à fond pour la défense des droits humains. On ne peut que saluer Alia Berti Zein et à travers elle rendre hommage à chaque femme qui s'implique dans la vie.