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Liban - Le commentaire

L’Iran détient les cartes et les États-Unis laissent faire...

« Cherchez l'Iran. » C'est désormais le mot d'ordre qui circule dans les milieux politiques au sujet de la situation dans la région. En Irak, l'Iran bloque toutes les solutions en continuant à appuyer le Premier ministre Nouri al-Maliki, même si la situation dans le pays est critique et qu'elle pourrait aboutir à la partition de ce grand État arabe. En Syrie, l'Iran a insisté pour maintenir Bachar el-Assad à la tête du pouvoir pour un troisième mandat, en dépit de la situation tragique dans ce pays. Il a ainsi balayé toutes les possibilités de solution politique à la crise, laissant le pays livré aux combats de plus en plus violents alors que l'opposition se radicalise. Au Liban, l'Iran a empêché l'élection d'un président en poussant ses alliés à boycotter la séance électorale, après avoir toutefois facilité la formation d'un gouvernement dans lequel les principales parties politiques sont représentées, en prélude au transfert des prérogatives présidentielles au Conseil des ministres réuni. Il semble d'ailleurs clair que l'Iran n'a pas l'intention de faciliter l'élection d'un nouveau président au Liban, sauf s'il s'agit d'élire un président qui bénéficie de son appui. Or, jusqu'à présent, le Hezbollah, qui gère les intérêts iraniens au Liban, n'accepte pas d'autre candidat que le général Michel Aoun. Le Hezbollah se contente ainsi d'appeler à une entente sur le nom du nouveau président, sans rien faire de concret. En d'autres termes, s'il ne peut pas faire élire un président qui croit dans la résistance, il ne facilitera pas l'élection et il préférera dans ce cas laisser cette carte entre les mains de l'Iran pour qu'il la joue soit dans ses négociations avec l'Occident, et en particulier avec les États-Unis, soit lorsqu'il se rapprochera de l'Arabie saoudite. Aujourd'hui, donc, l'Iran tient entre ses mains plusieurs cartes : en Syrie, en Irak, au Liban et même en Palestine et au Yémen. Il veut les conserver, même si les guerres qui s'y déroulent peuvent s'éterniser et servir au final les intérêts d'Israël qu'il prétend combattre.
Au Liban, l'Iran ne tient pas seulement la carte de la présidence de la République. Il a aussi entre ses mains celle du gouvernement, qu'il peut faire imploser lorsqu'il le jugera bon. Même l'organisation des élections législatives est entre ses mains. S'il sent que le Hezbollah est en difficulté, il peut les bloquer. Pour lui, la démocratie est bonne lorsqu'elle assure la victoire de ses alliés et elle ne l'est plus si elle les boute hors des rouages du pouvoir. C'est ainsi que l'Iran tient entre ses mains la carte de la prorogation du mandat du Parlement. Si cela devait se produire, cela signifierait que le Liban se trouverait devant un vide total au niveau des institutions. Ce qui favoriserait la tenue d'une Assemblée constituante, qui serait chargée de revoir les dispositions de la Constitution, de manière à donner leurs droits aux chiites. D'autant que cette communauté se sent lésée par la Constitution issue de l'accord de Taëf.
Dans la foulée, la proposition de Michel Aoun d'élire le président au suffrage universel en deux temps pourrait revenir sur le tapis. Pour Michel Aoun, ce mode électoral est de nature à amener à la présidence un « homme fort », bénéficiant du soutien du peuple. Mais ce que ne dit pas le général Aoun, c'est que cette force sera celle des voix chiites tant qu'il y aura un tel déséquilibre au Liban à cause d'une communauté qui a des armes face aux autres qui n'en ont pas.
La question qui se pose est la suivante : comment l'Iran est parvenu à avoir toutes ces cartes entre les mains? Un politicien chevronné précise que c'est la politique américaine dans la région qui a abouti à un tel résultat, volontairement ou non. En se retirant d'Irak, les États-Unis ont laissé l'Iran étendre son influence sur ce pays et renforcer le pouvoir des chiites au détriment des sunnites. Ce qui a provoqué une grave discorde qui aujourd'hui ne peut être limitée que par un gouvernement d'union nationale ou par la partition de l'Irak. Même chose en Syrie où les États-Unis ont multiplié les déclarations d'appui à l'opposition syrienne sans faire des gestes concrets, et au final, Bachar el-Assad est en place pour un troisième mandat. Au Liban, à peine la tutelle syrienne s'est-elle terminée que le pays est tombé sous celle du Hezbollah qui impose sa loi. En 2008, il a empêché pendant six mois l'élection d'un président jusqu'à ce que l'accord de Doha impose l'élection de Michel Sleiman, et maintenant, il empêche l'élection d'un président qui ne serait pas celui de son choix, même si le pays va vers l'inconnu...

« Cherchez l'Iran. » C'est désormais le mot d'ordre qui circule dans les milieux politiques au sujet de la situation dans la région. En Irak, l'Iran bloque toutes les solutions en continuant à appuyer le Premier ministre Nouri al-Maliki, même si la situation dans le pays est critique et qu'elle pourrait aboutir à la partition de ce grand État arabe. En Syrie, l'Iran a...
commentaires (2)

Les us sionisés ont réalisé qu'il était préférable d'avoir des ennemis intelligents que des amis bêtes , n'oublions pas ce vieux principe anglo-saxon , if you can't beat them , join them . L'Iran est incontournable , juste une remarque , comment ce pays nouvelle puissance régionale , peut il être sous embargo , en crise économique aigue sous sanctions et empêché de faire du commerce avec la terre entière , comment peut il financer l'économie syrienne , la résistance du hezb qui fait des miracles sur les théâtres d'opération , et l'Irak en situation de troubles militaro sociaux. Je vois déjà des réponses fantasmiques du genre les us/sio les laissent faire comme le sous entend le titre de cet article , mais en fait, ils ne peuvent rien y faire contre cette puissance naissante et victorieuse sur les complots sionisés dans la région .

FRIK-A-FRAK

14 h 23, le 04 juillet 2014

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Commentaires (2)

  • Les us sionisés ont réalisé qu'il était préférable d'avoir des ennemis intelligents que des amis bêtes , n'oublions pas ce vieux principe anglo-saxon , if you can't beat them , join them . L'Iran est incontournable , juste une remarque , comment ce pays nouvelle puissance régionale , peut il être sous embargo , en crise économique aigue sous sanctions et empêché de faire du commerce avec la terre entière , comment peut il financer l'économie syrienne , la résistance du hezb qui fait des miracles sur les théâtres d'opération , et l'Irak en situation de troubles militaro sociaux. Je vois déjà des réponses fantasmiques du genre les us/sio les laissent faire comme le sous entend le titre de cet article , mais en fait, ils ne peuvent rien y faire contre cette puissance naissante et victorieuse sur les complots sionisés dans la région .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 23, le 04 juillet 2014

  • "Comment l'Iran est parvenu à avoir toutes ces cartes entre les mains ? Un politicien chevronné!? précise que c'est la politique américaine dans la région qui a abouti à 1 tel résultat, volontairement ou non." ! Évidemment que c'est volontaire, afin de provoquer une "Fitna" de 100 ans entre ces chïïtes et ces sunnites. Ces Américains ne sont pas Cons quand même !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 28, le 04 juillet 2014

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