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Moyen Orient et Monde - Irak

Faute de troupes, des drones US au-dessus de Bagdad...

Kerry souhaite que l'opposition syrienne modérée combatte les jihadistes en Syrie et en Irak ; l'armée encercle Tikrit.

Le secrétaire d'État John Kerry a quitté la région hier en fin d'après-midi, après une tournée consacrée à la crise irakienne qu'il a conclue en Arabie saoudite, où il a notamment discuté de la menace que représentent les jihadistes « pour tous les pays de la région ». Brendan Smialowski/Pool/Reuters

Des drones américains armés de missiles survolaient hier Bagdad, capitale d'un pays au bord de l'implosion depuis le lancement de l'offensive fulgurante des jihadistes.
Malgré leur inquiétude de voir la situation irakienne faire tache d'huile et les demandes répétées de Bagdad, les États-Unis refusent pour l'instant tout envoi de troupes. Ils ont en revanche envoyé plusieurs drones au-dessus de la capitale irakienne, uniquement chargés de « protéger » le cas échéant les militaires et diplomates américains présents, a indiqué un diplomate US. Des frappes contre les insurgés sunnites de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL, Daech) sont donc exclues à ce stade, sauf pour défendre des Américains en danger, car cela nécessite une autorisation du président Barack Obama, qu'il n'a pas prise à ce stade.

(Reportage : Des milliers de chrétiens irakiens se réfugient dans le Kurdistan)

De son côté, le secrétaire d'État américain John Kerry a quitté la région hier en fin d'après-midi, après une tournée consacrée à la crise irakienne qu'il a conclue en Arabie saoudite, où il a notamment discuté de la menace que représentent les jihadistes « pour tous les pays de la région », selon un haut responsable du département d'État. À Djeddah, où il s'est entretenu avec le chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba, M. Kerry a souligné le rôle important que pourrait avoir l'opposition syrienne modérée pour combattre les jihadistes non seulement en Syrie, mais également en Irak.
Partisan de la première heure d'une solution militaire, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki semble pour sa part céder aux multiples appels de la communauté internationale à la formation d'un gouvernement rassemblant toutes les forces politiques et les communautés : il a déclaré qu'une solution politique était désormais nécessaire pour sortir le pays de la crise. Le Parlement issu des élections d'avril se prépare donc à se réunir le 1er juillet pour déclencher le processus de formation d'un gouvernement. Mais ce processus risque d'être long : le Parlement doit élire dans un délai de 30 jours un président de la République, qui aura ensuite 15 jours pour charger M. Maliki, dont le bloc est arrivé en tête du scrutin, de former un nouveau gouvernement dans un délai de 30 jours. Le grand ayatollah Ali al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a appelé les dirigeants à « se mettre d'accord (...) dans le délai constitutionnel imparti ».

(Lire aussi : Crise en Irak : beaucoup d'acteurs puissants, peu de solutions militaires)

 

Non sans peine...

En attendant, les troupes gouvernementales, après leur débandade aux premiers jours de l'offensive, tentent non sans grande peine de reprendre des régions aux mains des insurgés de Daech. Après s'être emparée la veille de l'université de Tikrit à 160 km au nord de Bagdad, l'armée a mené hier des raids aériens contre les insurgés et préparait un assaut sur la ville qu'elle encercle, selon un haut gradé. L'université est stratégiquement située sur la voie allant vers Baïji, la principale raffinerie de pétrole en Irak, et vers une base militaire plus au nord aux mains des insurgés.

Selon l'ONG Human Rights Watch, les combattants de Daech ont procédé à Tikrit à des exécutions de masse, tuant entre 160 à 190 soldats dans cet ancien fief du président sunnite Saddam Hussein. « Les photos et les images satellites de Tikrit fournissent clairement la preuve d'un horrible crime de guerre », a-t-elle indiqué.

(Lire aussi: Des habitants de Kirkouk voient l’avenir de leur ville en kurde)



Devant leur progression fulgurante, les forces de sécurité s'étaient retirées le 12 juin de Kirkouk, ville multiethnique et pétrolière au nord de Bagdad, mais ce sont les forces de la région autonome du Kurdistan (peshmergas) qui en ont pris le contrôle. Le président du Kurdistan, Massoud Barzani, a d'ailleurs affirmé que le contrôle de cette ville par les Kurdes ne saurait être remis en cause, après une rencontre avec le chef de la diplomatie britannique, William Hague. « Maintenant, c'est fini », a-t-il dit en référence à la dispute opposant le Kurdistan, qui revendique la ville, au pouvoir central à Bagdad.
Sur le plan humanitaire, l'Organisation internationale des migrations (OIM) a lancé un appel pour l'ouverture de couloirs humanitaires afin d'atteindre les déplacés irakiens.


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Des drones américains armés de missiles survolaient hier Bagdad, capitale d'un pays au bord de l'implosion depuis le lancement de l'offensive fulgurante des jihadistes.Malgré leur inquiétude de voir la situation irakienne faire tache d'huile et les demandes répétées de Bagdad, les États-Unis refusent pour l'instant tout envoi de troupes. Ils ont en revanche envoyé plusieurs drones...
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GARDER... UN PEU... BAGDAD ? ET LE RESTE DU(ES) PAYS (?)

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 03, le 28 juin 2014

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Commentaires (2)

  • GARDER... UN PEU... BAGDAD ? ET LE RESTE DU(ES) PAYS (?)

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 03, le 28 juin 2014

  • Bye bye L'Irak, and good morning au prochain Brelan d’Irak !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 28, le 28 juin 2014

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