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À La Une - Disparition

Fouad Ajami, défenseur de l’intervention en Irak, n’est plus

Fouad Ajami rencontrant le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki en 2007 à Bagdad. Archives AFP

Le chercheur d'origine libanaise et expert du Moyen-Orient, Fouad Ajami, ardent défenseur de l'intervention américaine en Irak en 2003, est décédé dimanche, à l'âge de 68 ans, déclarant forfait, après un combat contre le cancer, rapporte le New York Times.


M. Ajami, qui ne cachait pas son mépris pour les dirigeants arabes autocrates, comparait l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein à Hitler, précise le quotidien américain dans un article consacré au parcours de ce professeur libanais né à Arnoun au Liban-Sud, en 1945.

Choqué par les attaques du 11 septembre 2001, il croyait fermement que les Etats-Unis devaient "combattre la culture du terrorisme".

Né dans une famille de cultivateurs de tabac d'origine iranienne, Fouad Ajami a grandi à Beyrouth et comptait parmi les héritiers de ceux qui ont édifié le nationalisme arabe et aspiraient au sécularisme comme à la modernité. Après son départ pour les Etats-Unis en 1963, à l'âge de 18 ans, il avait continué à être préoccupé par tous les problèmes, dilemmes et déchirements que vit cette région du monde. "Je suis un étranger dans mon pays, mais aucune distance n'est arrivée à me laver de mon héritage", écrivait-il dans la préface de son ouvrage "The Dream Palace of the Arabs: A Generation Odyssey", paru en 1998.

Une référence en affaires moyen-orientales, M. Ajami a fait ses études à l'Université d'Eastern Oregon, puis a soutenu une thèse à l'Université de Washington sur les relations internationales et la gouvernance mondiale. Il avait enseigné au sein des prestigieuses universités américaines de Princeton et Johns Hopkins, où il avait été nommé directeur des études moyen-orientales. Membre de la Hoover Institution depuis 2011, il était également l'auteur de plus de 400 articles publiés dans des revues et journaux de renom tels le New York Times et Foreign Affairs, partageant entre autre son expérience en tant qu'arabe chiite dans une société libanaise à majorité sunnite à l'époque.

Recommandé par l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice à l'administration Bush au lendemain des attaques du 11 septembre, Fouad Ajami avait conseillé les architectes de l'invasion de l'Irak en 2003, au point que l'ancien vice-président Dick Cheney avait estimé, citant M. Ajami, que les Irakiens accueilleraient avec faveur leur libération par les Américains, rapporte le New York Times. Malgré les conséquences dramatiques de la campagne américaine en Irak, Fouad Ajami avait maintenu son soutien à la politique américaine. L'expert libanais avait récemment fustigé la politique du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, l'accusant d'être derrière la crise actuelle du pays.

Ses prises de positions, souvent violentes à l'égard des régimes arabes, lui ont valu de nombreuses critiques, notamment de la part du grand penseur palestinien Edward Saïd, qui a qualifié ses propos de "prescriptions incontestablement racistes". D'autres, comme l'académicien et expert du Moyen-Orient Daniel Pipes, ont loué ses positions envers Israël qui se démarquent de celles d'autres penseurs arabes.

Auteur de plusieurs ouvrages, notamment "The Arab Predicament: Arab Political Thought and Practice Since 1967" (1981), "The Vanishing Imam: Musa al Sadr and the Shia of Lebanon" (1986), et "Beirut: City of Regrets," (1988), M. Ajami s'est vu reprocher par certains académiciens de "partager un anti-arabisme que Washington et le lobby pro-israélien adoptent".

Fouad Ajami a reçu de nombreux prix, notamment le "MacArthur Fellowship" en 1982, et la médaille des "National Humanities" en 2006. Il laisse derrière lui son épouse, Michelle.

 

Le chercheur d'origine libanaise et expert du Moyen-Orient, Fouad Ajami, ardent défenseur de l'intervention américaine en Irak en 2003, est décédé dimanche, à l'âge de 68 ans, déclarant forfait, après un combat contre le cancer, rapporte le New York Times.
M. Ajami, qui ne cachait pas son mépris pour les dirigeants arabes autocrates, comparait l'ancien dictateur irakien...

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