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Économie - Énergie

Malgré les tensions, la Russie reste incontournable pour les géants du pétrole

Les dirigeants du groupe britannique BP et du géant américain ExxonMobil ont mis en avant leur volonté de continuer à investir dans le pays.

Une vue d’un panel lors du 21e Congrès pétrolier mondial, qui se tient jusqu’à jeudi dans la capitale russe, Moscou. Vasily Maximov

Malgré la crise gazière entre Moscou et l'Ukraine, et les sanctions occidentales contre des responsables russes, les géants mondiaux du pétrole n'ont nullement l'intention de couper les ponts avec la Russie, dans laquelle ils voient une nouvelle terre promise.
Invités vedettes du 21e Congrès pétrolier mondial, qui se tient jusqu'à jeudi dans la capitale russe, les dirigeants du groupe britannique BP, Bob Dudley, et du géant américain ExxonMobil, Rex Tillerson, tous deux citoyens américains, ont mis en avant leur volonté de continuer à investir dans le pays, qui joue un rôle incontournable sur la scène énergétique mondiale.
« Chez ExxonMobil, nous sommes optimistes concernant les zones de développement potentiel en Asie, en Amérique latine, en Afrique du Nord, en Europe et ici même en Russie, en Sibérie occidentale », a lancé M. Tillerson.
Tout en se gardant de la moindre allusion aux tensions géopolitiques actuelles, il a souligné que « l'Arctique est une des zones au potentiel prometteur » pour les producteurs d'hydrocarbures comme ExxonMobil, car « c'est l'une des plus grandes zones restantes du monde qui renferme des ressources de pétrole et de gaz non encore découvertes ».
ExxonMobil reste ainsi l'allié du numéro un russe du pétrole Rosneft, dont le dirigeant Igor Setchine, proche du président Vladimir Poutine, est frappé par les sanctions économiques américaines liées à la crise ukrainienne.
Le patron d'ExxonMobil s'est rendu à Moscou malgré les réticences de Washington, qui selon la presse américaine a refusé d'envoyer des représentants au Congrès pétrolier, événement triennal qui réunit des responsables politiques et économiques du monde entier.

L'énergie, un pont entre la Russie et l'Europe
L'énergie peut contribuer à rapprocher la Russie et l'Europe, a plaidé de son côté Bob Dudley, dont le groupe BP est également fortement impliqué en Russie, notamment à travers sa participation de 20 % dans Rosneft.« L'interdépendance entre les fournisseurs et les consommateurs (d'énergie) est un facteur de stabilité dans un monde très mouvementé. Je pense en particulier que le fait que l'Europe dépende du gaz russe et que la Russie dépende des revenus européens crée un lien fort, et que l'énergie peut agir comme un pont », a-t-il expliqué.
Des déclarations audacieuses, alors que la Russie a mis hier sa menace à exécution et coupé le gaz à l'Ukraine après l'échec de leurs négociations, risquant d'affecter l'Europe et d'aggraver le pire conflit entre Moscou et les Occidentaux sur le continent depuis la fin de la guerre froide.
Les dirigeants pro-occidentaux ukrainiens avaient espéré parvenir à un accord de dernière minute dimanche à Kiev dans le bras de fer énergétique qui les oppose à Moscou, alors que le pays est confronté à une violente insurrection prorusse dans l'Est. Le géant français du pétrole Total n'est pas en reste. Le groupe, qui est l'un des principaux sponsors du Congrès pétrolier mondial, a dépêché à Moscou une brochette de cadres dirigeants. Le pays est un de ses axes de développement stratégiques : il détient 17 % du producteur russe de pétrole Novatek, et vient de conclure une alliance avec Loukoïl en vue d'extraire du pétrole de schiste en Sibérie.

« Rôle central de la Russie »
En écho à tous ces propos, le secrétaire général de l'OPEP Abdallah el-Badri, qui vient de rempiler à la tête de l'organisation, a souligné que « la Russie jouera un rôle central dans notre avenir énergétique mondial », car « personne ne pourra jouer en solo » dans le futur.
En effet, « nous ne vivons pas dans un monde où les nations sont indépendantes sur le plan énergétique », mais dans un monde marqué au contraire par une « interdépendance croissante », a-t-il lancé. Et d'égrener les raisons qui font que l'avenir énergétique mondial passe inévitablement par la Russie : « C'est le premier producteur mondial de gaz et de pétrole combinés, le premier producteur de pétrole et le 2e exportateur derrière l'Arabie saoudite », sans oublier « le plus grand exportateur de gaz naturel. »
(Source : AFP)

 

Malgré la crise gazière entre Moscou et l'Ukraine, et les sanctions occidentales contre des responsables russes, les géants mondiaux du pétrole n'ont nullement l'intention de couper les ponts avec la Russie, dans laquelle ils voient une nouvelle terre promise.Invités vedettes du 21e Congrès pétrolier mondial, qui se tient jusqu'à jeudi dans la capitale russe, les dirigeants du...

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