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Économie

Un énorme potentiel économique non exploité

Le problème de Tripoli est celui de tout le Liban : une centralisation économique reléguant au second plan les provinces. « Beyrouth concentre 80 % de l'activité, le reste du pays relève d'un véritable désert économique », relève Samir Daher, conseiller économique de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati.
Pourtant, ce n'est pas le potentiel économique qui manque à Tripoli. M. Daher met en avant les points forts de la ville qui ne sont malheureusement pas exploités : son port, sa corniche, le centre d'exposition Rachid Karamé, les raffineries...
« De par sa tradition culturelle, culinaire et artisanale, la ville de Tripoli possède un énorme potentiel touristique, ajoute Samir Daher. Sa position géographique constitue également un atout non négligeable. À moins de 50 km de la frontière syrienne et ouverte sur le canal de Suez, Tripoli est une porte vers les pays arabes et pourrait bien désengorger le trafic du port de Beyrouth. »
Mais aujourd'hui, la situation en Syrie est venue s'ajouter à ses problèmes structurels, renforçant encore davantage la situation d'extrême pauvreté des populations et le poids sur des infrastructures déjà pratiquement inexistantes.
À Tripoli plus qu'ailleurs, le conseiller décrit l'afflux de réfugiés syriens comme un « choc économique » ayant bouleversé la cité. La municipalité qui compte 250 000 habitants recense aujourd'hui 60 000 réfugiés. L'agglomération concentre, elle, 500 000 habitants pour 400 000 réfugiés syriens.
Selon les estimations de l'économiste, la présence syrienne à Tripoli devrait encore faire doubler le taux de chômage, le faisant passer de 20 à 40 % en 2014. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté devrait encore augmenter de 35 %. Par ailleurs, à Tripoli comme dans le reste du pays, la main-d'œuvre syrienne se traduit par une pression sur les salaires.
Pour Samir Daher, la misère économique constitue ainsi le moteur de la guerre dans la deuxième ville du pays. « Plus de la moitié des jeunes sont sans emploi. Les miliciens sont de jeunes chômeurs qui considèrent les armes comme leur gagne-pain. La preuve étant la fin des hostilités, qui s'est produite par l'arrêt des financements. Une fois les robinets fermés, les combats ont pris fin », ajoute-t-il.
« La communauté internationale nous a beaucoup promis mais a peu donné. De son côté, l'État est complètement absent. » La solution ? « Tout le monde sait très bien ce qu'il faut faire pour redonner vie à Tripoli, le problème est que très peu de décisions politiques sont prises... »

 

Le problème de Tripoli est celui de tout le Liban : une centralisation économique reléguant au second plan les provinces. « Beyrouth concentre 80 % de l'activité, le reste du pays relève d'un véritable désert économique », relève Samir Daher, conseiller économique de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati.Pourtant, ce n'est pas le potentiel économique qui manque à...

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