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Campus - « Nuit blanche » à l’ALBA

Une fête autour des meilleurs courts-métrages de l’École

À l'École de cinéma et de réalisation audiovisuelle de l'ALBA, le vendredi 13 juin est une date exceptionnelle. Et ce pour une bonne raison : une sélection d'une vingtaine de courts-métrages, réalisés par les étudiants des quatre dernières promotions, sera projetée.

« Nuit blanche » en est à sa deuxième édition, la première datant de cinq ans. Le principe : programmer des films de fin d'année, de licence et de master, fictions et documentaires confondus. Dans la sélection figurent, entre autres, les premiers de promotion ainsi que les films qui ont été primés ou qui ont eu une carrière dans des festivals locaux ou internationaux. Au total, six heures de projection en continu, réparties en deux séances, dans trois salles différentes de l'École de cinéma.
« La "Nuit blanche" se situe à la fin de l'année. Nous célébrons pour l'occasion la fête du cinéma, avec notre cinéma à nous. Ce sera l'occasion de rassembler les étudiants des différentes promotions et de leur montrer ces films, en une seule nuit », affirme M. Alain Brenas, directeur de l'École de cinéma et de réalisation audiovisuelle. Pour lui, l'intérêt, à long terme, serait de maintenir un réseau, de le faire vivre grâce à des opportunités pareilles. « Il y a une forme de confraternité qui s'établit entre les anciens d'une même école. Il est important qu'ils se connaissent car, dans la vie professionnelle, ils vont peut-être se retrouver », affirme-t-il.
En outre, la « Nuit blanche » permet aussi d'élargir le public. Effectivement, organiser une manifestation pareille permet d'accueillir non seulement les anciens de l'école qui sont maintenant sur le marché, mais aussi des étudiants des différentes écoles de l'ALBA qui, d'ordinaire, ne constituent pas forcément un public cinéphile, des étudiants des autres établissements de cinéma qui n'ont pas accès aux films, ou encore des élèves des classes secondaires. « Pour nous, c'est aussi une façon d'effectuer une orientation professionnelle, d'afficher un peu notre ADN. En parallèle, c'est une opportunité de donner à voir les travaux de nos étudiants à un réseau de personnes formé par des professionnels du domaine, qu'on invite normalement », révèle M. Brenas.
Ainsi, au-delà de son caractère festif, cette « Nuit blanche » a pour ambition de lancer ses étudiants sur le marché du travail. Mir-Jean Bou Chaaya, dont le film de master, réalisé en 2013, Film Kbir est au programme, confirme : « Mon film de diplôme est ma carte de visite. C'est une occasion qu'il soit vu et reconnu par les professionnels conviés. Puis, après qu'il aura fait sa petite tournée de festivals en Europe et au Liban, il reviendra à l'ALBA pour y être projeté pour la première fois, lors de cette nuit, ce qui me touche beaucoup. »
Film Kbir a remporté le premier prix au Festival international du film de l'étudiant de Casablanca et au Festival de la NDU, ainsi que le prix du meilleur court-métrage au Festival européen. Il relate l'histoire de deux frères de la banlieue-nord de Beyrouth qui tentent de faire passer en contrebande de la cocaïne dans des boîtes à bobines de pellicule et, en guise de couverture, qui réalisent un film.

Les préoccupations des jeunes en images
Les sujets des courts-métrages, bien que très variés, racontent tous des histoires libanaises. Les thèmes, d'actualité, reflètent fidèlement les préoccupations des étudiants d'aujourd'hui. Des thèmes tels que les tabous, la religion, la sexualité, l'homosexualité, la drogue, les répercussions de la guerre, ou même des sujets relevant du quotidien citadin comme les klaxons à Beyrouth, comme dans le film Tut tut à Beyrouth de Yara Safadi, réalisé en 2013, où une enquête est effectuée suite à la disparition des klaxons et d'un remue-ménage dans un quartier...
Dans le film loufoque God Save the Queen, projet de licence réalisé par Michel Zarazir en 2013, la reine d'Angleterre prend quelques jours de vacances, incognito, au Liban où une série de mésaventures, proprement libanaises, l'attendent. « Ce film met en exergue des particularités du pays, vues à travers un œil étranger, qui est celui de la reine », déclare le réalisateur de ce film qui a lui aussi fait le tour de festivals et remporté le premier prix à Casablanca.
Sur un autre registre, on trouve le mélodrame Le Chant des sirènes, projet de master de Mohammad Sabbah, qui a remporté le premier prix du Festival du film court arabe du Nadi Lekol el-Nass. L'histoire est celle d'une famille libanaise qui se dégrade, entre maladie, oubli, désir, séparation... et beaucoup d'imagination.
« Les sujets des films sont locaux et en même temps universels. En parallèle, les univers et les styles sont multiples. Ici, à l'ALBA, chacun a développé son style, même s'il s'agit d'un style encore en devenir. Nous ne formatons pas nos étudiants », explique M. Brenas.
Depuis quelques années, le mouvement du cinéma au Liban connaît une nouvelle vie. Le nombre de films produits annuellement a augmenté. M. Brenas estime que « dans cette génération, il y a des étudiants formés au Liban », ajoutant : « De notre côté, nous sommes présents. Pour nous, la "Nuit blanche" nous permet de dire qu'effectivement, le potentiel existe. »

Chantale EDDÉ

« Nuit blanche » en est à sa deuxième édition, la première datant de cinq ans. Le principe : programmer des films de fin d'année, de licence et de master, fictions et documentaires confondus. Dans la sélection figurent, entre autres, les premiers de promotion ainsi que les films qui ont été primés ou qui ont eu une carrière dans des festivals locaux ou internationaux. Au total, six...

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