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À La Une - Le chiffre de la semaine

Plus de 35.000 mariages de mineures au Maroc en 2013

Si le code de la famille de 2004 interdit le mariage pour toute personne de moins de 18 ans, il offre la possibilité à un juge de déroger à la règle, sans limite d'âge.

De 18.341 en 2004, le nombre de mariage de mineures au Maroc a atteint 35.152 en 2013. Photo AFP

Le mariage de mineures a connu une hausse significative au Maroc depuis l'instauration du nouveau code de la famille en 2004, plus de 35.000 cas ayant été recensés en 2013, a indiqué le ministre de la Justice, Mustapha Ramid. Si ce code ("Moudawana") interdit le mariage pour toute personne de moins de 18 ans, il offre la possibilité à un juge de déroger à la règle, sans limite d'âge.

De 18.341 en 2004, le nombre de mariage de mineures a ainsi atteint 35.152 l'an dernier, a relevé mercredi M. Ramid, issu du parti islamiste Justice et développement (PJD) lors d'un séminaire intitulé "Dix ans après l'application du Code de la famille: bilan et perspectives". Citée par l'agence MAP, la ministre de la Famille, Bassima Hakkaoui, également issue du PJD, a noté que ces cas représentaient quelque 10% du total des actes de mariage.

Ce chiffre de quelque 35.000 mariages de mineures est stable sur les dernières années, mais la Haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Navi Pillay, qui achevait jeudi une visite au Maroc, s'est elle-même inquiétée du phénomène. "Nous avons reçu des rapports selon lesquels des exceptions sont souvent accordées par des juges (...). Cela est contraire aux dispositions de la Convention sur les droits de l'enfant", a-t-elle noté lors d'une conférence de presse à Rabat.

 

Quant au taux de polygamie, il s'est stabilisé durant les dernières dix années, a relevé M. Ramid, faisant remarquer que le taux le plus élevé a été enregistré en 2004 et 2011 avec 0,34 % du total des actes de mariage conclus, alors que le taux le plus faible (0,26 %) a été enregistré au cours des années 2012 et 2013.

 

'Mal vu d'épouser une pubère'

Le Parlement marocain s'est penché l'an dernier sur cette question du mariage des mineures, sans parvenir à un accord sur un amendement. Les députés du PJD souhaitaient instaurer un âge minimal de 16 ans tandis que d'autres groupes privilégiaient une interdiction pure et simple du mariage des mineures.

Cité par le magazine marocain l’Économiste en 2012 sur la question, Lahcen Aitelfakih, anthropologue, évoquait le poids des traditions ethnoculturelles comme étant l'un des facteurs jouant en faveur du mariage de mineures. Selon lui, les régions reculées du Maroc regorgent de rites, tirés pour beaucoup du culte d'Amon. Concernant le mariage des mineures, il cite comme exemple la petite bourgade  "Ait Addi, près d'Agadir, où c'est mal vu d'épouser une pubère. Si cela arrive, on lui mettra sur le dos tout malheur qui frapperait la kbila (la tribu, ndlr)".

 

En 2013, les défenseurs des droits des femmes ont en revanche obtenu un important succès avec l'amendement de l'article 475 du code pénal, qui donnait jusque-là la possibilité à un violeur d'échapper à des poursuites en épousant sa victime mineure.

Dans leur combat, ces militants s'appuient sur les acquis de la Constitution de 2011, adoptée durant le Printemps arabe, qui consacre "l'égalité des droits" et exhorte l'Etat à oeuvrer à la parité.

 

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Pas de problème dés arrivées en France elle seront majeures ...!

M.V.

12 h 28, le 30 mai 2014

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Commentaires (1)

  • Pas de problème dés arrivées en France elle seront majeures ...!

    M.V.

    12 h 28, le 30 mai 2014

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