Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, candidat du 14 Mars à l'élection présidentielle, a accusé le 8 Mars de chercher délibérément à faire échec au scrutin en boycottant les séances électorales, estimant que la plus grande part de responsabilité dans ce torpillage incombe aux chrétiens de ce camp. M. Geagea a d'autre part laissé entendre qu'en cas de vacance de la présidence, son camp allait boycotter les séances législatives de la Chambre.
M. Geagea s'exprimait lors d'une conférence de presse à Meerab à la suite de l'échec de la quatrième séance électorale de la Chambre pour défaut de quorum. Il avait à ses côtés le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid.
« Le torpillage des séances n'a plus de secrets, a-t-il commencé. Il y a un usage courant, qui n'a rien à voir avec la Constitution, aux termes duquel le quorum requis pour l'élection présidentielle se monte aux deux tiers de la Chambre. Mais cet usage ne s'applique qu'à la première séance et pas aux séances suivantes, lesquelles se suffisent de la présence de la majorité absolue des députés. »
« Cependant, a-t-il ajouté, il y a une volonté de torpiller le scrutin présidentiel. Ce n'est pas vrai qu'il existe un droit constitutionnel de ne pas assister aux séances électorales, comme certains le prétendent. »
« En quoi le camp adverse est-il concerné par l'identité du candidat que soutient notre camp ? Si Samir Geagea n'est pas à son goût, qu'il le fasse battre en présentant un candidat », a lancé le chef des FL.
Critiquant le principe du consensus que certains cherchent selon lui à généraliser, M. Geagea s'est interrogé : « S'agit-il d'une élection présidentielle ou bien d'un accord sur la désignation d'un moukhtar dans un village ? Ou peut-être encore d'une loya jirga à l'afghane ? »
En tout état de cause, a-t-il souligné, « un consensus ne peut se faire en plein délai constitutionnel prévu pour l'élection, mais au moins six mois à l'avance. Et puisque un tel accord n'a pas été conclu, il convient de recourir au vote, seul conforme au processus démocratique. Mais, hélas, ce qui se passe, c'est que le camp adverse sabote délibérément l'élection et fait pression sur nous et les Libanais pour nous imposer le choix suivant : soit le vide, soit son candidat dont nous ignorons l'identité jusqu'à cet instant ».
« Ce comportement est immoral et nous ne nous y soumettrons absolument pas », a-t-il dit, imputant l'échec de l'élection au 8 Mars, et « en particulier à sa composante chrétienne qui assume la plus grande part de responsabilité », et réitérant le maintien de sa candidature.
« Nous allons poursuivre le face-à-face parce qu'il n'y a d'autre solution que de rester attachés à notre position afin qu'ils ne nous imposent pas ceux qu'ils veulent à tous les postes », a encore dit le chef des FL, avant d'indiquer qu'il proposera, après la présidentielle, un amendement constitutionnel destiné à empêcher ultérieurement l'échec de ce type de scrutin.
Enfin, en réponse à une question, M. Geagea a dit : « En cas de vacance présidentielle, on ne devrait pas légiférer. Nous sommes en accord sur ce sujet avec nos alliés. »
De son côté, M. Souhaid a souligné que « le 14 Mars et un grand nombre de Libanais sont fiers de la candidature du chef des FL ». « Si certains veulent battre ce candidat, qu'ils le fassent à la Chambre », a-t-il dit, ajoutant qu'il est « honteux pour tous ces députés qui boycottent les séances de prétendre représenter les chrétiens alors qu'ils contribuent à paralyser la première magistrature ».
commentaires (9)
Et si ...a son insu ...il s'était auto-torpillé ...?
M.V.
20 h 29, le 16 mai 2014