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Moyen Orient et Monde - Crise

L'Ukraine est au bord de la « guerre civile », avertit Moscou

Tourtchinov refuse le « chantage » des prorusses ; Lavrov estime le pays au bord de la « guerre civile ».

En ouvrant la table ronde à Kiev, hier, le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a déclaré refuser de céder aux insurgés armés. Handout/AFP

Les autorités ukrainiennes ont assuré qu'elles ne céderaient pas au « chantage » des insurgés prorusses qui contrôlent l'est du pays au cours d'une « table ronde » à Kiev qui visait, sous l'œil des Occidentaux, à trouver une sortie de crise mais a tourné au dialogue de sourds.


En ouvrant la table ronde à Kiev, le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a déclaré que l'Ukraine était « prête » à écouter les gens de l'Est, mais refusait de céder aux insurgés armés qui « imposent la volonté » de la Russie. « Ceux qui, les armes à la main, livrent une guerre contre leur propre pays (...), qui nous imposent la volonté du pays voisin répondront devant la loi. Nous ne céderons pas au chantage », a-t-il poursuivi.
Le haut responsable parlementaire prorusse, Olexandre Efremov, lui a répondu que « des dizaines de milliers » d'habitants locaux soutenaient les insurgés armés et que l'Ukraine devait mettre fin à son opération militaire dans l'Est « qui ne cause la mort qu'à des civils pacifiques ».
Le Premier ministre Arseni Iatseniouk, deux anciens chefs de l'État ukrainien et des candidats à la présidentielle du 25 mai comme Ioulia Timochenko et le prorusse Serguiï Tiguipko ont également participé à ces discussions ainsi que l'ancien diplomate allemand Wolfgang Ischinger qui a prôné « un processus électoral inclusif, honnête et transparent » en vue de la présidentielle. Les chefs séparatistes qui ont proclamé la « souveraineté » de deux régions de l'Est à l'issue d'un référendum dimanche n'y sont pas invités malgré les appels répétés de Moscou en ce sens.


Parallèlement, Moscou a continué de critiquer les autorités de Kiev, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov déclarant que le pays où « des Ukrainiens tuent des Ukrainiens » était au bord de la « guerre civile ». Le diplomate a ajouté que dans l'est et dans le sud de l'Ukraine, il y avait déjà une « guerre, une vraie guerre » avec « l'utilisation d'armes lourdes », au lendemain d'une attaque des insurgés au lance-grenades qui a coûté la vie à sept soldats ukrainiens. Le ministre russe a également évoqué ses « forts soupçons » quant à la présence de mercenaires occidentaux en Ukraine.

 

Au point mort
La chancelière allemande Angela Merkel avait estimé mardi que les « tables rondes » devaient être les plus larges et les plus représentatives possible, mais que la violence n'y aurait pas sa place. Elle avait dépêché mardi son ministre des AE Frank-Walter Steinmeier à Kiev puis à Odessa pour inciter à ce dialogue. Il s'est ensuite rendu à Paris où il a rendu compte, de manière inédite, de sa visite devant le Conseil des ministres français.


Sur le terrain, des combats entre rebelles prorusses et soldats ukrainiens se déroulent presque toutes les nuits dans la zone de Slaviansk, bastion des insurgés. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a plaidé mardi en faveur de la « mobilisation de toute l'UE et de l'OTAN face au risque ou à la menace d'une chute de l'État ukrainien ou à tout le moins d'une partition très douloureuse ». L'UE doit « se concentrer sur le type d'aide qui permettrait à l'Ukraine d'organiser des élections le 25 mai », a-t-il estimé.
Ce scrutin convoqué après la destitution en février de Viktor Ianoukovitch est jugé « crucial » par les Occidentaux pour sortir de la crise. La Russie, par la voix du président de la Douma (Chambre basse du Parlement) Sergueï Narychkine, a admis hier qu'organiser cette présidentielle anticipée était « le moindre mal », même si elle ne serait pas « entièrement légitime ».


Après la perte de la Crimée en mars, l'Ukraine a fait dimanche un nouveau pas vers la partition avec la tenue dans deux régions de l'Est d'un double référendum d'indépendance, dénoncé par Kiev et les Occidentaux. Les séparatistes ont revendiqué 90 % de oui à l'indépendance et proclamé moins de 24 heures après la « souveraineté » des deux régions, baptisées républiques de Donetsk et de Lougansk. La première a d'ores et déjà demandé à Moscou son rattachement à la Russie.

 

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