L'armée syrienne est entrée hier pour la première fois depuis plus de deux ans dans la Vieille Ville de Homs, après le retrait des derniers rebelles en vertu d'un accord inédit entre belligérants.
Avec ce départ des insurgés du centre historique de la troisième ville de Syrie, épuisés par deux ans de siège, de bombardements intenses et de disette, le régime renforce sa position dans sa guerre contre ceux qu'il désigne par le terme de « terroristes ». Des travaux de déblayage et de démantèlement des bombes ont débuté, a indiqué le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi. Il faudra des semaines avant que l'électricité, l'eau et les services élémentaires ne fonctionnent et M. Barazi a invité les habitants à constituer des « comités de quartier » pour relancer les services publics. Le gouverneur a précisé qu'au total près de 2 000 personnes, dont 1 800 rebelles, étaient parties depuis mercredi. Il ne reste plus de rebelles que dans le quartier de Waer où vivent plusieurs centaines de milliers de personnes, et des négociations sont en cours pour leur départ.
Aussitôt après l'entrée des militaires, des civils ont suivi par centaines. Émus, les larmes aux yeux, hommes, femmes et enfants ont regagné leur quartier. Beaucoup ont dû enjamber les gravats pour découvrir leurs maisons en ruines. Certains étaient sous le choc. « Tout est détruit chez moi. Je suis allée à la maison de mes beaux-parents et elle est détruite aussi, il ne reste que quelques objets intacts », affirme Wafa, une habitante du quartier de Hamidiyé. Ce quartier, un des secteurs – à majorité chrétien – de la Vieille Ville aujourd'hui désert, est dévasté : vitrines éclatées des magasins, volets et murs des immeubles criblés de balles ainsi que d'énormes remblais sur une place.
Hoda non plus n'a pas eu de chance. « Il ne reste plus rien. Je n'ai retrouvé ni toit ni murs. Dans les décombres, j'ai découvert une tasse à café que j'emporte avec moi comme souvenir », dit-elle, effondrée.
Émergeant comme des fantômes de leur maison épargnée, Aymane et sa sœur Zeina sont des miraculés : rien n'a pu les faire partir en deux ans de siège. Le visage émacié, cet homme a perdu 25 kg et elle 18. « Ce n'était pas à nous de partir, mais aux autres habitants de rentrer. C'est le cas aujourd'hui », dit cet homme qui est resté contre vents et marées avec 27 autres civils durant les 700 jours de siège.
(Pour mémoire : En plein conflit, le régime prédit une saison touristique "prospère" à Homs)
« Une victoire pour le peuple et l'armée »
C'est la première fois qu'un accord entre régime et rebelles permet le retrait des insurgés d'une grande ville du pays depuis le début de la guerre qui a dévasté le pays et fait plus de 150 000 morts. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), conformément à l'accord, l'approvisionnement est arrivé hier à deux villes chiites encerclées par les insurgés dans la région d'Alep, ce qui a permis l'évacuation des derniers rebelles. L'accord s'est également traduit par la libération de 40 alaouites – communauté à laquelle appartient le président Bachar el-Assad –, une Iranienne et 30 soldats syriens, selon la rébellion.
La prise de cette ville est cruciale dans la mesure où elle relie la capitale Damas au littoral ouest de même que le nord au sud du pays, ce qui facilite les déplacements des renforts notamment. « Le grand évènement aujourd'hui c'est que Homs a été vidée des hommes armés et des armes et c'est une victoire pour le peuple et l'armée », a indiqué une source militaire à Damas. Ce succès pour le régime intervient à trois semaines de l'élection présidentielle organisée le 3 juin par le pouvoir dans les secteurs sous contrôle du régime. Ce scrutin que M. Assad semble assuré de remporter a été dénoncé comme une « farce » par l'opposition et ses alliés occidentaux.
(Pour mémoire : Les militants assiégés à Homs font une satire de leur sort (vidéo))
Alors que la guerre a fait des millions de déplacés et réfugiés et entraîné une situation humanitaire catastrophique, le directeur des opérations humanitaires de l'ONU, John Ging, a dénoncé la saisie par le gouvernement syrien de l'aide médicale destinée aux zones sous contrôle de l'opposition, parlant d'une « abomination ».
Enfin, une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est arrivée à Damas pour enquêter sur une éventuelle attaque au chlore après des accusations de Paris et de Washington contre le régime.
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J'oublie de rajouter , surveillez bien les choses , plus on va se rapprocher de l'election du liberateur Bashar a 99,9999% , plus les salafowahabites binsaouds vont avoir recours a des actions de crimes contre les populations , aides en cela par l'occicon . Mais seule la victoire sera belle !
11 h 13, le 10 mai 2014