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Liban - L’éclairage

Les craintes étrangères d’un vide présidentiel s’accentuent

Bien que prise par des dossiers brûlants tels que la crise ukrainienne, la guerre en Syrie, le dialogue au Yémen, le sort de la coalition politique après les élections irakiennes et les négociations israélo-palestiniennes, la communauté internationale continue de scruter ce qui se passe au Liban, de crainte d'un vide institutionnel qui risque d'ébranler la stabilité politique, économique et sécuritaire du pays.
Pour les décideurs, la présidentielle reste une affaire libanaise intérieure. Sauf que, pour qu'un nouveau chef de l'État soit élu, il est impératif, comme on le sait, qu'une entente sunnito-chiite voit d'abord le jour. En d'autres termes, qu'il y ait un rapprochement saoudo-iranien qui ne s'est pas encore concrétisé.


Des signes positifs indicateurs d'un éventuel déblocage ont commencé à apparaître sans qu'ils ne veuillent nécessairement dire que les obstacles à l'élection d'un remplaçant à Michel Sleiman ont été aplanis. Il s'agit, rappelle-t-on, du retour de l'ambassadeur d'Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, à Beyrouth, et de la visite de l'ambassadeur des États-Unis, David Hale, à Riyad où il a eu des entretiens, selon certaines informations, avec l'émir Mokren ben Abdel Aziz, deuxième vice-Premier ministre saoudien, Khaled Tweijry, chef du diwan (bureau) royal ainsi qu'avec le chef du courant du Futur, Saad Hariri.


La visite de M. Hale en Arabie s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par Washington pour faciliter l'élection d'un président avant le 25 mai, de crainte d'un vide constitutionnel qui pourrait ne pas se limiter à la présidence de la République.

 

(Repère : Qui, quand, comment... Le manuel de l'élection présidentielle libanaise)


Certains observateurs ont en effet évoqué un scénario-catastrophe au cas où le Liban ne parviendrait pas à élire un chef de l'État et les capitales occidentales le prennent très au sérieux. Passé la date du 25 mai, le risque est grand que les forces du 8 Mars s'opposent à ce que le gouvernement de M. Tammam Salam assume les prérogatives de la présidence de la République, du moment qu'il est composé en majorité de personnalités du camp adverse. La crainte serait que le scénario de 2007 ne se répète lorsque le gouvernement Siniora avait assumé les prérogatives présidentielles. D'ores et déjà, dans certains milieux du 8 Mars, on indique qu'on ne laissera pas le cabinet Salam gouverner alors que des visiteurs de Mousseitbé assurent que le gouvernement ne fera qu'expédier les affaires courantes au cas où un président ne serait pas élu, dans une tentative d'atténuer les inquiétudes de la coalition pro-syrienne, après les rumeurs selon lesquelles ses ministres pourraient boycotter les réunions du gouvernement pour l'empêcher d'assumer les prérogatives présidentielles ou, pire encore, en démissionner.

 

(Voir : Qu'attendez-vous du prochain président? Les Libanais répondent)


À ce moment-là, le vide s'étendrait à tout l'exécutif, puis au Parlement avec un gouvernement qui serait incapable de prendre à l'unanimité une décision de prolonger de nouveau le mandat de la Chambre faute d'être en mesure d'organiser les législatives.


Un tel vide favoriserait ce contre quoi le président Sleiman a mis en garde dans son discours à Jbeil, à savoir une Constituante qui reposerait sur une nouvelle formule qui compromettrait la parité consacrée par Taëf.
Ce scénario a été exposé devant des diplomates occidentaux qui ont à leur tour exprimé des craintes d'un bouleversement de la donne dans le pays, où l'équilibre des forces entre ses principales composantes politiques est loin d'être assuré, en présence d'armes aux mains d'une partie déterminée des Libanais qui n'hésite pas à les utiliser pour faire valoir sa volonté, selon un député du 14 Mars.

 

Pour mémoire

Sleiman aux députés : « Ne poussez pas le Liban vers une Constituante... »

Présidentielle : toujours pas de brèche dans le mur

 

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