Irak: le bilan des violences en avril est l'un des plus élevés depuis 2008

Le bilan des personnes tuées dans les violences en Irak en avril est l'un des plus élevés depuis 2008, selon différents chiffres publiés jeudi, au lendemain des élections législatives.

L'Irak est plongé depuis début 2013 dans une spirale de violences que nul ne parvient à endiguer, renouant avec les niveaux connus alors que le pays sortait d'un conflit confessionnel (2006-2007) ayant fait des dizaines de milliers de morts, après l'invasion américaine de 2003.
Selon les données compilées par les ministères de l'Intérieur, de la Santé et de la Défense, 1.009 personnes sont mortes dans les violences en avril, dont 881 civils, 52 policiers et 76 soldats, tandis que 1.375 personnes ont été blessées.
De leur côté, les Nations unies ont fait état de 750 victimes. Les chiffres de l'ONU excluent les combats dans la province à majorité sunnite d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie, où des jihadistes, certains membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant, alliés à des tribus, ont notamment pris le contrôle de Fallouja (60 km à l'ouest de Bagdad) début janvier.
Selon le bilan établi par l'AFP sur la base de sources médicales et sécuritaires, 795 personnes sont mortes dans des attaques en Irak en avril, contre 512 en mars.
Le mois de janvier est pour l'instant le plus meurtrier de l'année, avec 991 personnes tuées, selon un bilan de l'AFP.
Les chiffres diffèrent généralement d'une organisation à l'autre, et le gouvernement a été critiqué pour annoncer des bilans revus à la baisse.
L'escalade des violences depuis un an a été alimentée par le mécontentement de la communauté sunnite, minoritaire et qui se sent marginalisée par le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, donné favori pour un troisième mandat, et par la guerre civile en Syrie.
La publication de ces bilans intervient au lendemain des élections législatives, les premières depuis le retrait américain du pays fin 2011. Le scrutin a été marqué par des violences, qui ont fait 14 morts, dont deux membres de la commission électorale.