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Économie - Stratégie budgétaire

France : une partie du PS veut atténuer les économies

Des députés socialistes ont tenté hier de convaincre Manuel Valls d'adoucir son plan d'économies en préservant les petites retraites et les prestations sociales et en décalant d'un an la baisse annoncée du coût du travail pour les grandes entreprises.
Le Premier ministre français pourrait faire un geste pour les petites retraites, comme a dit l'espérer le député Dominique Lefebvre, membre de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. « On peut améliorer le plan d'économies sur certains aspects », a-t-il déclaré en arrivant à Matignon, où il a été reçu avec une dizaine d'élus.
« Il y a effectivement, les Français le disent eux-mêmes, le sujet des petites retraites. On a une mesure fiscale à trouver pour la loi de finances rectificative pour l'automne et des mesures de pouvoir d'achat pour les salaries modestes au 1er janvier. Je pense qu'on va les trouver », a-t-il ajouté.
L'entourage de Manuel Valls n'a fourni aucun détail sur le fond des débats, expliquant que le gouvernement était « dans une démarche de dialogue, en responsabilité ». Un proche du président François Hollande a jugé pour sa part que « le principal, c'est que personne ne remette en cause les 50 milliards », laissant entendre que des modifications symboliques pourraient être acceptées par le gouvernement.
Manuel Valls et Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, ont reçu hier 11 députés socialistes emmenés par leur président de groupe, Bruno Le Roux. La députée Karine Berger, spécialiste de l'économie au PS qui a travaillé à des scénarios alternatifs au plan d'économies gouvernemental, n'a pas été conviée à Matignon.

« Il faut regarder »
Selon son entourage, Manuel Valls pourrait recevoir demain des députés Verts et radicaux de gauche, puis participer à une réunion du groupe PS à l'Assemblée nationale.
Le chef du gouvernement a annoncé mercredi dernier un gel des prestations sociales jusqu'en octobre 2015 et du point d'indice des fonctionnaires jusqu'à la fin du quinquennat.
L'objectif est de ramener le déficit public de la France à la limite européenne de 3 % fin 2015 et de financer des baisses de prélèvements sur les entreprises pour accroître leur compétitivité et favoriser les embauches.
Comme le gouvernement, ces députés veulent réaliser 50 milliards d'euros d'économies sur 2015-2017 par rapport à la croissance tendancielle des dépenses publiques, mais « en ne gelant pas les prestations sociales et en épargnant les petites retraites », a dit Valérie Rabault, rapporteure de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, sur France Info. Pour compenser ces gestes, ils proposent notamment « de décaler à 2016 pour les grandes entreprises » la baisse du coût du travail prévue dans le cadre du pacte de responsabilité.
Pour Bruno Le Roux, « il faut regarder de façon précise, dans cette période de crise, la situation des plus fragiles ».
« On doit regarder s'il peut y avoir, dans les gels annoncés par le gouvernement, des gels différenciés selon les prestations et le niveau de revenu, pour les petites retraites notamment », ajoute le « patron » des députés PS dans une déclaration au Monde.

Sapin optimiste sur le vote
Après l'annonce de la stratégie budgétaire du gouvernement, onze députés socialistes avaient écrit à Manuel Valls pour l'exhorter à limiter le plan à 35 milliards d'euros d'économies. Cette fronde de l'aile gauche du PS menace l'issue du vote du 29 avril sur le nouveau programme de stabilité de la France. Ce programme, qui fixera la trajectoire des finances publiques jusqu'à fin 2017, sera présenté demain au Conseil des ministres.
Le 29 avril, « c'est le moment de se regrouper, de ne pas céder aux tentatives d'échappée individuelle », ajoute Bruno Le Roux. « Dans ces étapes difficiles, soit on s'échappe, on fait un baroud et on s'écroule derrière ; soit on reste dans le peloton, on protège tout le monde et on arrive ensemble. »
En déplacement près de Lyon, le ministre des Finances, Michel Sapin, s'est montré optimiste. « Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il y aura une majorité, c'est l'affirmation d'un cap et le dialogue qui permettent d'avoir une majorité solide », a-t-il dit. « Nous avons une semaine entière pour convaincre que le pacte de responsabilité, le plan de stabilité tel que nous le proposons, est la bonne manière pour s'en sortir. »

(Source : Reuters)

Des députés socialistes ont tenté hier de convaincre Manuel Valls d'adoucir son plan d'économies en préservant les petites retraites et les prestations sociales et en décalant d'un an la baisse annoncée du coût du travail pour les grandes entreprises.Le Premier ministre français pourrait faire un geste pour les petites retraites, comme a dit l'espérer le député Dominique...

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