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Joseph Kfoury : lorsque le fond s’allie à la forme

La force de son style réside dans l'aspect à la fois ludique et élégant de ses premières créations. Le jeune designer libanais Joseph Kfoury a lancé, dans le cadre du Design Days Dubaï en mars, son premier luminaire baptisé « Ethilnár ». Retour sur un itinéraire exemplaire et original.

Alors que les petits garçons s'intéressent aux jeux et aux jouets plastiques, Joseph, 4 ans, n'a d'yeux que pour les voitures, les vraies. Sa passion pour l'automobile ne cesse de croître au fil des saisons et, à 12 ans, l'adolescent découvre enfin le travail de Paul Bracq, designer reconnu qui pratique l'art de la carrosserie. C'est une révélation, un premier choc artistique dont l'empreinte sur l'imaginaire du jeune Joseph est indélébile. Dans sa tête, son avenir se dessine clairement : « J'ai mené mon enquête et j'ai découvert qu'il est possible de faire des études de designer transport à l'étranger. Je savais que c'était ma voie, et rien ne pouvait me faire changer d'avis. » Déterminé, le jeune homme décroche brillamment son bac au Liban et fait ses valises pour la France. Destination : une école de création management à Paris, Créapôle ESDI.
Impossible pour leur fils d'obtenir un master en design transport en s'inscrivant dans une université libanaise, les parents de Joseph l'ont bien compris : « Ils auraient pu me dissuader de partir et me pousser à faire des études moins risquées à Beyrouth, mais mon père et ma mère ont préféré me faire confiance. Même si le milieu du design leur est complètement étranger, ils m'ont soutenu dans mes démarches et je leur suis reconnaissant de l'avoir fait », confie le jeune homme. Cinq années plus tard, Joseph se voit offrir une bourse d'études par Lamborghini, constructeur automobile, pour faire son second master en Italie, à la Scuola Politecnicia di Design (SPD) de Milan.

Expériences formatrices
« Vivre à l'étranger peut être difficile pour un étudiant, mais cela lui apporte une ouverture d'esprit incomparable et lui permet de développer sa faculté d'adaptation », note Joseph. Le jeune homme qui a acquis au cours de ses années d'apprentissage le sens du sérieux et de la responsabilité décroche un stage de quatre mois chez Peugeot. Aujourd'hui, Joseph fait le point sur ses expériences et explique : « J'ai appris que, pour créer, il faut être très curieux car le sens de l'observation permet d'apprendre beaucoup de choses. Il faut également s'intéresser à différents domaines : l'architecture, la mode, les avancées technologiques. Et, le plus important, c'est d'aimer collaborer avec les gens. » Riche de son parcours et de ses formations, le jeune homme retourne dans son pays natal pour y vivre de son art. L'imagination en éveil, toujours en prise avec ce qui l'entoure, Joseph travaille pour une boîte d'architecture et de design, White sur White, et apprend à toucher un peu à tout : meubles, bijouterie, etc. Mû par le désir d'ouvrir son propre studio de design produit et automobile, le jeune homme puise, à 28 ans, une force dans son instinct et avoue : « Mon âge me permet de prendre le risque d'initier mon projet personnel et d'oser me lancer dans une aventure peut-être périlleuse. »

L'épanouissement de la créativité
Pour se décider à créer sa propre collection, Joseph Kfoury a dû faire preuve de courage, de patience et de persévérance. Investi dans son travail, perfectionniste, le jeune designer lance sa première collection de meubles fabriquée localement en partenariat avec la boîte de production SQUAD Design. Ses efforts ont porté leurs premiers fruits : son luminaire « Ethilnár » est lancé en mars, dans le cadre du Design Days Dubaï, et reçoit un accueil favorable. Créé à partir de matériaux nobles, le bois et le fer, le luminaire de Joseph brille d'un éclat doux et chaud au contact de l'utilisateur. Il s'allume au toucher et projette un poème caché au cœur de son motif floral. « Je cherche à établir un lien émotionnel entre la personne et l'objet. Au-delà de sa forme, j'aime que l'on parte à la découverte de cet objet, de sa substance et de sa profondeur », explique le jeune designer. Pour sa première collection, Joseph s'est inspiré du mouvement du vent sur les objets. Ce qui l'intéresse, c'est de proposer des créations différentes qui seraient à la fois atypiques et lyriques. Le jeune homme, qui a trouvé dans le design une façon moderne de raconter des histoires, confie aimer tout ce qui fait rêver. « Pour ma collection de luminaires, je me suis inspiré de la littérature et de l'univers de Tolkien. » Joseph, qui se dit optimiste et positif, est persuadé qu'un jeune peut aller au bout de son ambition, même au Liban. Son rêve ultime serait de créer un jour le design d'une voiture qu'il souhaiterait baptiser « Alysar ». En attendant, il continue à s'exprimer en alliant, dans ses créations, le fond à la forme, car c'est cela qui le rend heureux.

Alors que les petits garçons s'intéressent aux jeux et aux jouets plastiques, Joseph, 4 ans, n'a d'yeux que pour les voitures, les vraies. Sa passion pour l'automobile ne cesse de croître au fil des saisons et, à 12 ans, l'adolescent découvre enfin le travail de Paul Bracq, designer reconnu qui pratique l'art de la carrosserie. C'est une révélation, un premier choc artistique dont...
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