C'est qui, qui est tombé du cocotier ? Istiz Nabeuh, bien sûr, qui croyait dur comme fer qu'il allait faire passer la grille des salaires les doigts dans le nez.
Sacré bonhomme ! Sous ses airs d'arbitre haut perché, il se donnait des allures de grand ordonnateur des séances parlementaires, flétrissant tantôt un intervenant, rabattant tantôt le caquet d'un autre, pour au final se retrouver coincé par un bête tour de vote dont l'analyse est impitoyable : d'un côté la majorité des députés debout comme un seul Lazare, de l'autre ceux du Hezbollah et d'Amal impassibles sur leur pose-fesses. Il est quand même curieux qu'à chaque fois qu'un dossier politique, économique ou social tourne au caca nerveux, on trouve toujours les barbus et leurs sous-fifres tapis en embuscade.
Bref, le roi est nu... La claque des excités qui frétillaient pas loin du Parlement ne se sont d'ailleurs pas privés de bien le souligner en agitant sa binette collée sur des pancartes de fortune. Le baron de Aïn el-Tiné se serait bien passé de cette pub intempestive qui brusquement faisait de lui le véritable patron de cette fonction publique qu'il a passé deux décennies entières à engraisser.
Pardi ! Vingt-deux ans de perchoir, place de l'Étoile, ça vous forge un pique-assiette. Au fil des ans, Conseil du Sud, pétrole et électricité aidant, Istiz Nabeuh et son clan ont fondu sur tout ce qui passait à proximité de leur convoitise, décorant ministères et administrations en tout genre d'une guirlande de copains arc-boutés sur leurs emplois fictifs. Règle du jeu : taper dans l'héritage du contribuable pour faire hériter le déshérité. Puis quand l'héritage est mangé, hurler à la faim et en accuser les adversaires politiques, les banquiers et les patrons du privé.
Mais le tenancier du Parlement a sans doute raison. Trouver du boulot par les temps qui courent n'est pas une sinécure, mais une cure de ciné. Faut dire que depuis de nombreuses années, le silence est d'or et l'employeur est rare. Alors, la solution est toute trouvée : au lieu de vidanger l'administration, on gave les planqués en pompant la République. Miam, miam !
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (5)
CORRECTION ! Merci : "quand le point commun à tous ces (exploits?) est d’avoir été commis en-deçà du Äâsséééh-Oronte ou du Leontes....".
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
13 h 32, le 19 avril 2014