Rifaat Eid poursuivi par la justice pour appartenance à un « groupe terroriste »

Rifaat Eid, le leader alaouite de Tripoli, a été mis en examen samedi pour appartenance à un « groupe terroriste armé ». Le secrétaire général du Parti arabe démocratique (PAD), une formation qui soutient le régime de Bachar el-Assad en Syrie, est accusé avec 11 autres personnes d'appartenir à un « groupe terroriste armé ayant pour objectif de mener des attentats terroristes », a expliqué une source judiciaire.
Ces responsables sont également accusés de possession illégale d'armes et d' « incitation au sectarisme ».
Dans son édition d'hier, le quotidien al-Moustaqbal indique que l'une des personnes arrêtées de Jabal Mohsen a reconnu pendant les interrogatoires que Rifaat Eid les « approvisionnait en armes » et qu'il leur avait demandé « de provoquer des affrontements entre Jabal Mohsen et Bab el-Tebbané ».
Selon plusieurs milieux bien informés, Rifaat Eid et son père, l'ancien député Ali Eid, seraient en fuite en Syrie. Et des témoins libanais à Damas ont indiqué à l'AFP samedi qu'ils avaient vu Rifaat Eid vendredi soir dans un hôtel.
Ali Eid est pour sa part recherché dans le cadre d'une enquête sur un double attentat qui avait fait 45 morts en août contre deux mosquées sunnites de Tripoli. La semaine dernière, l'armée a perquisitionné le domicile de l'ancien député dans le village frontalier de Heker el-Dahri, au Akkar. Plus tôt dans la journée, les forces de sécurité avaient perquisitionné la maison de Rifaat Eid et saisi des talkies-walkies.

Manifestations
Rappelons que des soldats, appuyés par des chars, se sont récemment déployés en masse à Tripoli dans les quartiers rivaux de Bab al-Tebbané et Jabal Mohsen, meurtris par des mois de combats liés à la guerre en Syrie. La semaine dernière, le gouvernement avait demandé à l'armée et aux forces de sécurité de « mettre en œuvre un plan pour contrôler la situation » et empêcher « le recours aux armes » à Tripoli, où 30 personnes ont été tuées dans des combats les deux dernières semaines de mars.
Hier en fin d'après-midi, plus d'une cinquantaine de personnes ont manifesté à Bab el-Tebbané contre les arrestations menées par l'armée et les forces de sécurité dans le cadre du plan sécuritaire. Le sit-in a commencé près de la place al-Asmar en direction de la rue Jihad, pendant qu'une manifestation similaire se préparait dans le quartier de Qobbé. Parallèlement, une autre manif a eu lieu dans le quartier rival de Jabal Mohsen en soutien à l'armée, mais refusant le mandat d'arrêt lancé contre Rifaat Eid. Vers 18h00, tout était rentré dans l'ordre.
Quant à la troupe, elle a commencé à se déployer en masse dans les quartiers de Bab el-Tebbané et ses entrées, notamment vers le rond-point Abou Ali. Enfin, les FSI ont annoncé l'arrestation d'un des principaux suspects incriminés dans les incidents du front Bakar-Tebbané, un certain B.B.

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