Les journaliers d'Électricité du Liban (EDL) ont poursuivi hier, pour le deuxième jour consécutif, leur mouvement de protestation pour rejeter une proposition de loi, qu'ils jugent injuste, visant à les cadrer. Cette proposition de loi figurait à l'ordre du jour de la séance plénière du Parlement. Celui-ci a toutefois décidé de reporter à une séance ultérieure les discussions sur le texte en question. Aucune date n'a été fixée pour l'étude de cette loi.
Les journaliers ont salué cette initiative affirmant toutefois qu'ils avaient perdu toute confiance dans la classe politique. « Nous préférons le report à l'adoption de cette proposition de loi », a souligné leur représentant Lebnan Makhoul. Une décision sur la poursuite du mouvement de protestation devrait être adoptée sous peu.
Les journaliers d'EDL ont des revendications portant sur leur intégration au cadre, revendications pour lesquelles ils avaient mené un mouvement de grève ouverte en 2013. Un accord avait toutefois fini par être signé entre les syndicats et le gouvernement de Nagib Mikati, prévoyant l'organisation d'un concours à l'issue duquel des journaliers seraient cadrés. Les contractuels non retenus devaient être indemnisés.
Aujourd'hui, les journaliers rejettent la proposition de loi relative à cet accord, signée par les représentants des principaux blocs parlementaires, dont Amal et le Hezbollah. Ils rejettent les conditions d'organisation du concours et le montant des indemnités pour ceux qui échoueraient, telles que prévues par le texte de loi.
Les journaliers, qui s'étaient regroupés hier matin devant le siège d'EDL à Mar Mikhaël, se sont ensuite dirigés vers la place de l'Étoile et un face-à-face tendu les a opposés aux forces de sécurité qui les ont empêchés d'accéder au périmètre du Parlement.
Finalement, un comité représentatif des journaliers, mené par Lebnan Makhoul, a rencontré des députés au Parlement. M. Makhoul a indiqué, à l'issue des pourparlers, que les journaliers attendraient la décision du Parlement concernant la proposition de loi afin de décider des mesures à adopter.
Lundi, M. Makhoul avait menacé d'interrompre l'approvisionnement en courant de tout le Liban. Menace qu'il a réitérée mardi.
Le chef du législatif Nabih Berry a indiqué au début de la séance que le Parlement refusait de légiférer sous la menace et a fustigé les attaques dont a fait l'objet le député Ibrahim Kanaan, accusé d'être à l'origine de cette proposition de loi.