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Liban - La situation

« Le piège » de la candidature Aoun pour Saad Hariri...

La semaine en cours annonce, du moins dans la forme, une relance de l'action de l'exécutif et du législatif.

D'abord, le Conseil des ministres tiendra aujourd'hui sa première réunion, dans la matinée, avec un ordre du jour comportant 76 clauses. C'est toutefois le dossier sécuritaire qui doit prévaloir au cours de cette séance. L'on apprenait hier de source informée que la réunion doit conduire à l'approbation d'un plan sécuritaire global, sur base du plan « équilibré, entre Tripoli et la Békaa » élaboré par les ministères de la Défense et de l'Intérieur pour rétablir le calme, notamment à Tripoli. La ville devrait retrouver son train normal dès aujourd'hui, assure cette source, qui tend à minimiser par ailleurs le risque d'escalade qui était rapporté la veille, suite au décès d'un habitant de Baal Mohsen, touché par un franc-tireur.


En outre, le plan que doit approuver le gouvernement, et qui a été entériné hier par le Conseil supérieur de défense réuni en soirée, comporte deux nouveautés par rapport aux précédents plans sécuritaires : d'une part, il inclut la capitale Beyrouth, qui avait été le terrain d'accrochages près de la Cité sportive la semaine dernière ; d'autre part, il incorpore au souci sécuritaire global une optique de développement économique et social, incluse dans le plan en question, ajoute la source informée, qui s'abstient toutefois de s'exprimer sur la nature des mesures sécuritaires envisagées.

 

(Lire aussi : Raï presse Berry de fixer une séance électorale dès lundi)


Parallèlement à cette marche de l'exécutif, le Parlement doit reprendre ses activités législatives. Les députés ayant pris part à la rencontre hebdomadaire de Aïn el-Tiné hier ont révélé que le président de la Chambre Nabih Berry convoquera les députés à une séance plénière pendant trois jours consécutifs la semaine prochaine pour examiner une longue liste de projets de loi en attente (parmi lesquels le texte relatif à la protection de la femme contre la violence conjugale). Les visiteurs de Aïn el-Tiné ont rapporté en outre que le projet de loi sur le réajustement de l'échelle des salaires sera inclus dans l'ordre du jour, si les commissions conjointes en achèvent l'examen demain.
Notons sur ce plan que le comité de coordination syndicale a estimé dans un communiqué que « tout retard mis dans l'examen du texte relatif à la réforme salariale sera en réalité un retard intentionnel ».


Il reste que l'optimisme de Nabih Berry par rapport à la relance du travail législatif déteint sur ses attentes quant à l'échéance présidentielle, dont le compte à rebours a commencé mardi dernier. Le comité parlementaire (présidé par Yassine Jaber et formé de Ali Osseirane et Michel Moussa), chargé par le président de la Chambre de gérer les contacts préalables en vue de garantir un quorum pour la séance électorale, doit entamer ses concertations la semaine prochaine.


Le flou continue toutefois de brouiller le scénario de la présidentielle, à la lumière de certains signes susceptibles de présager d'un changement d'alliances. Certains milieux, principalement du 8 Mars, interprètent le dernier discours de la députée Sethrida Geagea comme une invitation au dialogue avec le Hezbollah, en réaction à une soi-disant ouverture similaire du Futur en direction du Courant patriotique libre. Mais cette perception est réfutée aussi bien par le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, que par le courant du Futur.

 

(Lire aussi : Aoun pour un président « d'entente » et non de compromis)


Samir Geagea a déclaré hier que l'expérience de dialogue avec le Hezbollah a déjà prouvé son échec, ajoutant qu'une alliance avec le parti chiite devrait être précédée d'un changement de son idéologie. Les milieux des FL avaient d'ailleurs précisé à L'Orient-Le Jour que le discours de la députée Sethrida Geagea s'alignait sur l'appel ininterrompu au « dialogue sérieux avec toutes les parties ».


Ce même argument est également invoqué dans les milieux du Futur, qui discréditent de prime abord tout propos sur une ouverture des FL sur le Hezbollah. « Ce n'est pas du tout la teneur de l'intervention de Sethrida Geagea au Parlement », affirme à L'OLJ un ministre du 14 Mars, qui revient sur « la virulence du discours du député Élie Keyrouz. » Le même scepticisme accompagne son commentaire sur une soi-disant ouverture du Futur en direction du général Aoun. « La rencontre entre le président Saad Hariri et le général, restée secrète à la demande du second, s'inscrivait dans le cadre de la formation du gouvernement d'intérêt national », précise un ministre du 14 Mars. Interrogé sur l'équation « Michel Aoun à la présidence et Saad Hariri à la tête de l'exécutif », dans le but de confier la présidence à « un homme capable d'assurer une couverture au Hezbollah en vue d'un retour paisible des combattants du parti chiite de Syrie, tout en chargeant le Premier ministre de relever le défi économique », la source ministérielle confie que ce scénario pourrait être « approuvé par le Futur, si et seulement si le 8 Mars pouvait garantir que le président Hariri ne serait pas assassiné dès son retour à Beyrouth. Un assassinat qui de surcroît renflouerait le général Aoun, fort de son alliance avec Saad Hariri ».

 

(Lire aussi : Ahmad Hariri : Aoun tente de combler le fossé avec nous, comme Geagea avec le Hezbollah)


À la lumière de cette projection, la source ministérielle met en garde contre « un piège tendu par le Hezbollah au Futur, par le biais du général Aoun, et qui risque de produire des dégâts collatéraux ». Pour cette source, « le Hezbollah est sur le point de se retirer de Syrie, ayant sécurisé toute la tranche de ce qu'on appelle l'État alaouite – préconisé par les alaouites de Syrie depuis 1966 – limitrophe de la Békaa ». Alors que les milieux du 8 Mars démentent tout retrait proche du Hezbollah, la source ministérielle estime que « le parti chiite est désormais plus intéressé par l'exercice politique que militaire ».
La source ajoute que l'Arabie saoudite a donné le feu vert à Saad Hariri d'agir à sa guise en ce qui concerne la présidentielle, et se montre dubitative quant aux informations (et informations contraires) sur un lobby américain, proche des milieux du pétrole, en faveur de Michel Aoun. « Cela voudrait dire que les Américains appuient la théorie de l'alliance des minorités... », conclut-elle, sceptique.


Encore faudrait-il que l'attention soit toujours dirigée, pour les Occidentaux, sur la crise syrienne, à l'heure où la politique de l'administration Obama est mue par le souci de la réussite des négociations avec l'Iran. Sous cet angle, il serait fort probable qu'un accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite tranche la question de la présidentielle. Un scénario que la source ministérielle favorise, « compte tenu de la situation économique catastrophique dans le pays ».

 

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La semaine en cours annonce, du moins dans la forme, une relance de l'action de l'exécutif et du législatif.
D'abord, le Conseil des ministres tiendra aujourd'hui sa première réunion, dans la matinée, avec un ordre du jour comportant 76 clauses. C'est toutefois le dossier sécuritaire qui doit prévaloir au cours de cette séance. L'on apprenait hier de source informée que la...

commentaires (5)

Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 15, le 28 mars 2014

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Commentaires (5)

  • Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 15, le 28 mars 2014

  • Aoun for présidainte! Un des hommes les plus intelligent et les plus intègre du Liban. Hariri fils? personne n'en veut.. mais un compromis saoudo-Iranien+Syrien, pourquoi pas? ça calmerait bien le jeu au Liban et isolerait les extremistes et les terroristes de sa confession qui lui promettent et prometteront son élimination outre que la mise à feu le Liban. Après il faudra collaborer avec la Syrie contre le terrorisme, hein??

    Ali Farhat

    15 h 33, le 27 mars 2014

  • SI, par malheur, Michel AOUN est élu Président, alors c'est la fin de notre pays. C'est le Hezbollah au pouvoir, et l'Iran à notre porte. Comment les libanais peuvent faire confiance à un homme qui est allié avec le Hezbollah peut-il être crédible par les libanais de sa confession? Dans ces alliances hors nature, les libanais oublient que le Liban est un pays géré par confession et à "géométrie variable". Ensuite, imaginer une entente Saad Hariri avec Michel Aoun qui est l'allié du Hezbollah soupçonné d'avoir assassiné son père ... Alors, sous le soleil libanais, rien ne changera et les combines politicardes resterons la seule ligne de conduite dans la gestion du pays ... Nous avons eu la chance d'avoir Michel Sleiman qui dans un climat politique et une tension inter confession à endiguer tant bien que mal des difficultés inimaginables ... Pourquoi changer un Président qui a réussi à gérer ce pays malgré de nombreuses embuches dont Michel Aoun en est un des promoteurs? Il faut convaincre notre Président, et tous les libanais , de rester au pouvoir car notre avenir est d'une telle incertitude qu'il nous faut un sage. Michel Sleiman nous a prouvé qu'il avait les qualités de fermeté et d'honnêteté pour ce poste. A mon avis, Michel AOUN n'a aucune qualité d'un Président. Le coq en haut du clocher d'une église ne sert qu'à tournée au gré du vent.

    FAKHOURI

    10 h 05, le 27 mars 2014

  • Michel Aoun à la présidence et Saad Hariri à la tête de l'exécutif donneront certainement un vent nouveau pour l'avenir du Liban.

    Sabbagha Antoine

    07 h 39, le 27 mars 2014

  • BIEN QUE JE SUIS POUR LA RECONDUCTION DU MANDAT DU PRÉSIDENT MICHEL SLEIMAN, HOMME HONNÊTE, DE BONNE VOLONTÉ ET VRAI LIBANAIS, SI... JE DIS SI... LE GÉNÉRALISSIME, AVEC SA NOUVELLE BOUSSOLE TROUVÉE, CHANGE DÉFINITIVEMENT D'ALTITUDE ET D'AZIMUTH... ET AVEC SON NOUVEAU DICTIONNAIRE ACHETÉ CHANGE AUSSI DE VOCABULAIRE... IL POURRAIT REMPLIR LA CHAISE... OU SE FAIRE REMPLIR PAR ELLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 05, le 27 mars 2014

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