Beirut Unisports Festival : poursuivre quand même !

Poursuivre quand même, telle est la devise de la cinquième édition du tournoi sportif interuniversitaire, Beirut Unisports Festival (BUF), qui a été maintenu malgré tout. Entre déception, peur et dégoût, il était facile d'abandonner, mais la motivation des organisateurs et des étudiants est telle que rien n'a pu la mettre à l'épreuve.
Au moment des inscriptions, le Liban faisait face à une série d'attentats qui ont mis l'enthousiasme et la foi de beaucoup de jeunes en leur pays à rude épreuve. Sauf le comité organisateur et les étudiants de l'USJ dont la détermination n'a fait que se renforcer. « Nous avons décidé de maintenir l'évènement pour ne pas décourager les sportifs, et permettre ainsi à la jeunesse de se défouler et d'oublier un peu les soucis de la politique », explique Maroun Khoury, président du comité organisateur. Le BUF est essentiellement mis en place avec l'aide d'étudiants et d'anciens de l'USJ, sportifs ou non, tous bénévoles, qui investissent beaucoup de leur temps dans cet évènement. Cette année, leur nombre a encore augmenté, assurant encore plus la réussite de ce rendez-vous annuel destiné à montrer au monde la capacité des jeunes Libanais à organiser une rencontre de qualité malgré
l'atmosphère ambiante.

Des conséquences relatives
Cela ne se passe pourtant pas sans conséquences. Étant donné que le tournoi accueille des délégations sportives de différents pays et au vu de la situation actuelle, les organisateurs se sont retrouvés dans l'obligation d'apporter certains aménagements au programme. Ainsi, toutes les épreuves se déroulent dans un même campus, le Campus de l'innovation et du sport, rue de Damas, afin d'éviter aux joueurs et aux spectateurs les déplacements. Mais cela réduit aussi le nombre des disciplines, qui se limitent aux futsal, volley-ball, handball et basket-ball.
Autre conséquence importante à laquelle a dû faire face le BUF, la présence réduite de pays participants. Plusieurs délégations ont préféré ne pas prendre le risque de venir au Liban. Contrairement à l'Allemagne par exemple, fidèle au rendez-vous malgré la mise en garde de son ambassade. Auparavant, plus d'une quinzaine de pays participaient à ce tournoi ; aujourd'hui, ils ne sont que deux, l'Allemagne et la Libye, à avoir fait le déplacement pour prendre part au BUF face à une dizaine d'équipes d'universités libanaises. Autre difficulté, les sponsors. « Nous nous sommes souvent heurtés à un refus avec pour argument : la situation du pays ne nous permet pas de vous sponsoriser. Mais nous avons quand même nos fidèles sponsors – et de nouveaux – qui continuent de nous soutenir », poursuit Maroun Khoury.
Comme chaque année, le programme du BUF comporte en marge des compétitions sportives plusieurs activités sociales et culturelles. Ainsi, les jeunes sportifs étrangers pourront profiter de leur séjour pour découvrir un peu plus le Liban, ses villes touristiques, Batroun, Byblos, mais aussi le Beyrouth « by night » et la fameuse cuisine libanaise.
Les compétitions, ouvertes au grand public, sont une occasion offerte à tout le monde d'encourager les initiatives des universitaires. Dans un pays où il est parfois difficile pour eux d'envisager leurs projets d'avenir, le sport reste le meilleur moyen de se défouler.
Pour applaudir les équipes libanaises et étrangères en compétition, rendez-vous aujourd'hui et demain matin pour les demi-finales, et demain dimanche après-midi pour les finales, au Campus de l'innovation et du sport de l'USJ, rue de Damas.