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Liban

Serra œuvre à « préserver le Liban de toute retombée du conflit syrien »

Le général Serra au cours de sa conférence de presse à New York.

En visite à New York pour discuter avec les responsables onusiens du budget de la Finul pour la nouvelle année, le commandant en chef de la force onusienne, le général Paolo Serra, a indiqué hier que « bien que complexe et sous l'influence de la crise syrienne », la situation dans la zone d'opérations de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) reste « calme et fragile ». Faisant état d'incidents graves qui ont eu lieu dans la zone d'opérations de la Finul le long de la ligne bleue, le général Serra a assuré que la force internationale a pris des mesures pour prévenir et atténuer les effets de la crise syrienne et empêcher toute tension.
Le général italien, dont le mandat expire en juillet prochain, s'exprimait devant un groupe de journalistes, dont le correspondant de L'Orient-Le Jour, dans le cadre des contacts initiés par la mission permanente de l'Italie auprès de l'ONU.
Le commandant en chef de la Finul était accompagné de l'amiral adjoint Alessandro Picchio, conseiller militaire et de la police, du lieutenant colonel Antonello Romani, aide de camp de la Finul, du porte-parole de la force onusienne et du premier consul d'Italie. « L'Italie est très engagée au Liban », a déclaré d'emblée ce dernier, tout en rappelant la rencontre de mardi dernier à Rome entre les ministres des Affaires étrangères libanais et italien, dans le but de préparer la conférence du Groupe international de soutien au Liban et à l'armée libanaise qui se tiendra à Rome à l'orée de l'été.

 

« Calme fragile »
Faisant le point de la situation qui prévaut dans la zone d'opérations de la Finul, le général Serra a indiqué que « la situation au Liban est très complexe ». « Et comme nous l'affirmons toujours, elle reste calme et fragile », a-t-il déclaré. Le Saint-Père n'a pas manqué de saluer l'engagement de la neutralité du Liban dans la déclaration de Baabda. « La communauté internationale œuvre pour préserver le Liban de toute influence de la crise syrienne », a-t-il assuré. Et de marteler : « Le mandat de notre mission repose sur trois piliers principaux, à savoir : surveiller la cessation des hostilités, soutenir l'armée libanaise et assister la population locale. Le calme fragile qui règne au sud du Liban est le résultat du flux de réfugiés dont le nombre atteint plus d'un million d'inscrits à travers le UNHCR. C'est un véritable débordement de nos capacités », a-t-il déploré, avant d'ajouter : « La communauté internationale perçoit ce problème. Le Groupe international de soutien pour le Liban œuvre de concert avec les pays européens en vue de trouver une solution pour venir en aide au Liban. »

 

L'armée, une « institution qui fonctionne »
Pour le commandant en chef de la Finul, le soutien au Liban s'exprime « sous trois différentes formes, à savoir : soutien aux réfugiés, à l'économie et à l'armée libanaise. L'armée libanaise est aujourd'hui la meilleure institution où toutes les différentes communautés et parties se retrouvent, a-t-il estimé. C'est une institution qui fonctionne réellement. Elle prend en charge de nombreuses fonctions y compris le trafic, la défense du pays et le contre-terrorisme, » a-t-il dit. Le général italien a par ailleurs relevé que l'armée, qui n'était composée que de quatre brigades au sud du pays, en compte aujourd'hui onze. « Ensemble, avec environ 12 000 Bérets bleus de 38 nations, nous poursuivons les opérations communes », a-t-il noté. « Un des piliers de notre mandat est d'assister non seulement l'armée libanaise pour maintenir les institutions au sud du Liban, mais aussi la police, les municipalités et toutes les activités gouvernementales », a-t-il rappelé.

 

« Pas de discussions directes » avec le Hezbollah
La fragile situation qui prévaut au sud du Liban « est en train de s'aggraver » à cause de nombreux incidents survenus depuis le 15 décembre. Invitant à « éviter l'escalade », le général italien a mis en exergue le rôle « important de la Finul dans la région afin de prévenir tout débordement et éviter la tension ».
« Notre tâche est de rester en contact avec les deux parties et de comprendre. Les deux parties sont engagées à adhérer à la résolution 1701 et à montrer de la retenue, a-t-il dit. La ligne bleue est la ligne de référence. Pour pouvoir travailler dans cette région, il est important de savoir où elle se trouve afin de mieux la visualiser. Nous sommes en train de mettre sur pied un projet pour implanter des piliers sur des positions agréées et de travailler sur de nouvelles positions pour avoir un point commun », a-t-il expliqué.
Prié de dire « où se situe le Hezbollah dans l'équation? », le commandant en chef de la Finul a indiqué que « le Hezbollah fait partie du gouvernement du Liban ». « Je ne discute pas directement avec les représentants du parti de Dieu, a-t-il souligné. Je parle avec le leadership libanais, à savoir le président, le Premier ministre et le président de la Chambre », a-t-il indiqué. Et d'ajouter : « Les représentants du Hezbollah envoient leur message à travers le représentant spécial de l'ONU au Liban. » Mais lorsqu'il s'agit d'assistance au maire d'une ville ou d'un village, le général Serra agit « pour le bien de la ville ou du village, car c'est là un des piliers de mon mandat qui est d'assister la population locale », a-t-il souligné.

 

Budget : 488 millions de dollars
Est-il satisfait de sa visite à New York ? « Ma visite au siège de l'ONU est une visite technique », a indiqué le général Serra à L'OLJ. « Nous avons débattu du budget de la nouvelle année qui s'élève à environ 488 millions de dollars, a-t-il déclaré. Ce budget a fait l'objet d'une analyse approfondie par le comité de conseillers de l'ONU. Tout le monde s'est montré optimiste après la réunion de mardi matin, car la Finul est importante non seulement pour le Liban mais aussi pour toute la région. J'ai profité de l'occasion pour souligner la nécessité de l'engagement de tous les pays contributeurs de troupes au Liban. Le résultat sur le terrain est de contribuer à la paix et à la sécurité dans une région tourmentée. Ma visite à New York a donc deux objectifs : défendre le budget et soutenir les pays contributeurs de troupes afin qu'ils maintiennent leur engagement sur le terrain », a-t-il conclu.

 

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