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À La Une - Ukraine

"On peut déjà parler d'annexion" de la Crimée

La Crimée déclare l'indépendance ; Russes et Américains discutent de leurs propositions.

Un pro-Russe portant le drapeau criméen, le mardi 10 mars 2014, à Chongar à l'entrée de la Crimée. AFP PHOTO/ ALISA BOROVIKOVA

Les autorités séparatistes de Crimée ont fait un pas de plus vers le rattachement à la Russie en adoptant mardi une déclaration d'indépendance, alors que Russes et Américains discutent de leurs propositions concurrentes pour sortir de la crise.

Parallèlement, les Européens, Britanniques et Français en tête, ont évoqué de nouvelles sanctions. Et la chancelière allemande Angela Merkel a parlé devant des parlementaires allemands d'"annexion" de la Crimée, "dérobée" par la Russie.

Au Parlement régional de la Crimée, la presqu'île à majorité russophone où Moscou a envoyé des milliers d'hommes, 78 des 81 députés ont adopté une "déclaration d'indépendance" visant à préparer le rattachement à la Russie. Les parlementaires ont notamment évoqué le précédent de l'indépendance du Kosovo, reconnue par l'ONU, pour justifier leur démarche. "La République de Crimée sera un État démocratique, laïque et multinational, qui s'engagera à maintenir la paix et l'entente inter-ethnique et interconfessionnelle sur son territoire", indique la déclaration.

Un référendum est prévu dimanche sur le rattachement à la Russie. Ensuite, la Crimée "s'adressera à la Fédération de Russie pour y être admise sur la base d'un accord intergouvernemental idoine en tant que nouveau sujet de la Fédération".

 

(Lire aussi : Parler russe ou ukrainien? Question plus politique que jamais en Ukraine)

 

La Russie a immédiatement adoubé la déclaration d'indépendance de la Crimée, la qualifiant d'"absolument légale". Moscou en a profité pour retourner l'exemple de l'indépendance du Kosovo contre les Occidentaux en rappelant que la Cour internationale de justice avait considéré à l'époque "qu'une déclaration unilatérale d'indépendance d'une partie d'un Etat ne violait aucune norme du droit international".

Le vote des parlementaires intervient alors que les forces russes contrôlent désormais les points stratégiques de la péninsule ukrainienne. Tout est en place pour une sécession rapide de la péninsule: le "Premier ministre" Serguiï Axionov s'est autoproclamé "chef des armées" et les 2 millions de Criméens, majoritairement russophones, ont vu les chaînes russes remplacer les chaînes ukrainiennes sur leur poste de télévision.

Des hommes en treillis fouillent tout voyageur arrivant à Simféropol en provenance du Nord et seuls les vols en provenance de Moscou peuvent y atterrir.

La région est de facto interdite aux responsables et observateurs internationaux. Mardi, l'ONU a annoncé que son émissaire en Ukraine, Ivan Simonovic, avait renoncé pour le moment à se rendre en Crimée.

 

Propositions russes et américaines concurrentes
A la veille d'un déplacement à Washington du Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk qui va chercher l'aide de Barack Obama à cinq jours du référendum en Crimée, l'incompréhension est totale entre Russes et Occidentaux.

Le Premier ministre britannique David Cameron a averti qu'il y aurait des "sanctions dures si Moscou ne change pas de cap". Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a agité la menace de nouvelles sanctions "dès cette semaine".

Mais, globalement, le dialogue de sourds qui a succédé à l'intense activité diplomatique de la semaine dernière ne laisse pas présager d'une possible sortie de crise. Washington et Moscou campent sur leurs positions et sur leurs idées concurrentes de sortie de crise. Les Etats-Unis ont accusé le Kremlin de ne pas tenir compte des propositions sur la table après que Moscou eut avancé ses contre-propositions.

Signe de détente, cependant : Moscou a indiqué mardi que les chefs de la diplomatie des deux pays, Sergueï Lavrov et John Kerry, avaient discuté de leurs "propositions concrètes" visant à assurer "la paix" en Ukraine. Ils "ont échangé leurs avis sur les propositions concrètes de la Russie et des Etats-Unis pour assurer la paix civile et la concorde dans ce pays", selon un communiqué du ministère qui ne donne pas de détails.

 

Ianoukovitch espère rentrer à Kiev
De son côté, le président déchu Viktor Ianoukovitch, réfugié en Russie depuis qu'il a été renversé en février après trois mois de contestation pro-occidentale, qui a fait une centaine de morts à Kiev, a réaffirmé être le président "légitime" de l'Ukraine.

L'ancien président est apparu pour la deuxième fois devant les caméras depuis sa chute. Se posant en seul président "légitime" de l'Ukraine, il a toutefois semblé en désaccord avec le Kremlin en disant regretter "que la Crimée se détache" de l'Ukraine.

"Dès que le permettront les circonstances - je suis certain qu'il ne faudra pas attendre longtemps - je reviendrai forcément à Kiev", a-t-il assuré, appelant la communauté internationale à cesser de "soutenir un coup d'État" perpétré par une "clique" composée d'"ultra-nationalistes et de néo-fascistes". "Le pays va se ressaisir et retrouver son unité", a-t-il encore déclaré, alors que la direction russe a semblé appuyer la perspective d'une partition du pays, et a estimé que M. Ianoukovitch n'avait plus d'avenir politique.

Pour sa part, Vladimir Poutine voit sa stratégie saluée par les Russes, selon les instituts de sondage qui donnent au président russe un record de popularité depuis sa réélection en 2012. Plus de deux-tiers des Russes approuvent sa politique.

 

Manœuvres militaires
Dans ce contexte tendu, le ministre ukrainien de la Défense, Igor Tenioukh, a annoncé des manœuvres militaires. Les Ukrainiens "sont prêts à défendre leur État", a-t-il dit.

Sur le plan économique, la Banque mondiale (BM) a déclaré être prête à apporter "jusqu'à 3 milliards de dollars" d'aide à l'Ukraine cette année pour lui permettre de faire face à ses graves difficultés financières.

Et la Commission européenne a proposé de fortes réduction des tarifs douaniers, pour un montant évalué à quelque 500 millions d'euros par an. Cette facilité douanière s'ajoute au plan d'aide massif d'un montant d'au moins 11 milliards d'euros, sous forme de prêts, de dons et d'avantages commerciaux.

 

Commentaire
Comment déjouer la stratégie de Poutine

Les autorités séparatistes de Crimée ont fait un pas de plus vers le rattachement à la Russie en adoptant mardi une déclaration d'indépendance, alors que Russes et Américains discutent de leurs propositions concurrentes pour sortir de la crise.
Parallèlement, les Européens, Britanniques et Français en tête, ont évoqué de nouvelles sanctions. Et la chancelière allemande...

commentaires (7)

LES ANNEXIONS RESSEMBLENT TOUJOURS À L'AVALEMENT HÂTIF PAR UN PRÉDATEUR D'UN TRÈS GROS OS... QU'IL RISQUE DE VOIR LUI BLOQUER LE(S) VOIE(S) RESPIRATOIRE(S) ET L'ÉTOUFFER... ERREUR DE LA PRÉDATION MINI-TSARO-OURSIENNE ! __ P.S. ON A VU CE QUE LES PRÉDATIONS MASTODONTO-ÉLÉPHANTINES ONT FAIT ENDURER À TOUS LES ABRUTIS PRÉDATEURS... QUI N'ONT ENCORE PAS DIGÉRÉ LES GROS OS AVALÉS À LA HÂTE...

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 04, le 12 mars 2014

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Commentaires (7)

  • LES ANNEXIONS RESSEMBLENT TOUJOURS À L'AVALEMENT HÂTIF PAR UN PRÉDATEUR D'UN TRÈS GROS OS... QU'IL RISQUE DE VOIR LUI BLOQUER LE(S) VOIE(S) RESPIRATOIRE(S) ET L'ÉTOUFFER... ERREUR DE LA PRÉDATION MINI-TSARO-OURSIENNE ! __ P.S. ON A VU CE QUE LES PRÉDATIONS MASTODONTO-ÉLÉPHANTINES ONT FAIT ENDURER À TOUS LES ABRUTIS PRÉDATEURS... QUI N'ONT ENCORE PAS DIGÉRÉ LES GROS OS AVALÉS À LA HÂTE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 04, le 12 mars 2014

  • Bravo la Crimée ! il n'est jamais trop tard pour se dé-bolchéviser .... et s'éloigner des fantoches d'extrême droite... qui se sont emparé du pouvoir en Ukraine....

    M.V.

    10 h 31, le 12 mars 2014

  • Avec 40% de la population non-russe, cette Crimée ne pourra jamais être domptée par le Gnome sibérien.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 09, le 12 mars 2014

  • Même avec une annexion pure et simple, la Crimée restera toujours le talon d'Achille de ce nain poutinien.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 06, le 12 mars 2014

  • Mais noooon! D'abord une indépendance en bonne et due forme suivant un référendum populaire donc rien de plus démocratique au monde (n'est-pas oncle sam?).. on met ça de coté et on discute! Si les gars d'en face qui viennent de loin pour foutre la pagaille continuent leur poker menteur, on passe à l'étape numéro 2 sur les territoires de l'Est et du Sud. Allez, les occidentaux doivent sortir le Bifton maintenant pour lier la parole à l'action.. Les guerres ç'est chérot et pas seulement en vies humaines. Et puis le gaz qui proviendra d'ailleurs va couter beaucoup plus cher, hein! Qui va donc chauffer les ukrains europhiles l'hiver prochain pendant que les russophiles seront bien au chaud? Bon ok, l'allemagne pourrait s'en sortir mais les autres là, qui traine la savate trouée.. sans parler du qatar gazier auquel Russes et alliés régionaux pourrait facilement étourdir avec un petit coup de massue bien placé. L'Iran sera vendeur à prix d'or, dont un dividende irait à la Russie pour compenser et accessoirement au hezb et résistants amis.

    Ali Farhat

    01 h 42, le 12 mars 2014

  • ERREUR MONUMENTALE QUE CELLE D'ANNEXER LA CRIMÉE ! C'EST SE DÉSISTER DE LA MAJEURE PARTIE DE L'UKRAINE QUI TOMBERAIT DANS D'AUTRES MAINS... ET RISQUER DE LA VOIR SE TRANSFORMER EN BASE... ET RISQUER AUSSI D'AVOIR À SE GRATTER DORÉNAVANT ET CONTINUELLEMENT AILLEURS DANS LE CORPS ET LA PEAU ET LA CHAIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 37, le 11 mars 2014

  • On ne joue pas au riche quand on a pas le sou .L'eurodecadente va se retrouver comme gros Jean par devant a gerer une region en faillite totale et c'est pas les declarations de versement de milliard de usd inexitant qui rempliront la panse des pauvres ukrainiens a qui l'occidecadent a vendu du vent en lui envoyant des artistes danser , des intellos de pacotille (bhl) leur bourrer le chou . EH bien dansez maintenant ..les cigales ...

    FRIK-A-FRAK

    17 h 18, le 11 mars 2014

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