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Économie

Réduction rapide de l’output gap aux USA

L'un des concepts centraux à l'analyse de la politique économique (monétaire aussi bien que budgétaire) est l'écart de production, ou output gap. Il mesure la distance entre l'activité effectivement observée et une variable inobservable : le potentiel. Ce potentiel d'activité est défini comme le niveau ne créant ni tensions inflationnistes ni déflation, autrement dit utilisant les facteurs de production de manière optimale. Le potentiel d'activité doit être estimé. Aux États-Unis, ce travail est fait notamment par l'Office budgétaire du Congrès (CBO). Au cours du temps, l'estimation varie à mesure qu'on dispose de données plus complètes sur le stock de capital ou la force de travail. Jusque-là, rien que de très ordinaire, c'est un travail pour statisticien, ni plus ni moins. On sait que l'estimation en temps réel du potentiel est provisoire mais on admet en général que les révisions ne vont pas altérer du tout au tout la vision qu'on en a. Or c'est justement ce qui s'est passé ces dernières années.
En 2007, avant la grande récession, le CBO estimait que la croissance potentielle des six prochaines années (2008-2013) serait de 2,7 % par an. En 2014, sur cette période désormais passée, le CBO estime que le potentiel n'a été que de 1,7 % par an et il envisage pour les quatre années futures un rythme de 2 % par an. Au total, à l'horizon 2017, le niveau d'activité potentielle a été abaissé de 7,3 points. Pourquoi ?
Tout d'abord, le choc cyclique a retardé la reprise des investissements en capital, et affecté l'évolution de la force de travail et la productivité. Ensuite, après le boom technologique des années 1990, les tendances des facteurs de production ont été abaissées. Enfin, le creusement des déficits publics a pesé sur l'investissement.
L'abaissement du potentiel a des implications importantes pour la politique monétaire. L'écart de production tend à se réduire depuis trois ans. Il serait de 4 points de PIB actuellement, et non de 10 points avec les tendances précrise. À ce niveau, suivre une règle monétaire de Taylor impliquerait dès aujourd'hui une hausse des taux des fonds fédéraux. L'économie américaine opère au-dessous de son potentiel, donc sans risque d'inflation, mais la fermeture graduelle de l'output gap pose la question du maintien de la politique de taux zéro.

L'un des concepts centraux à l'analyse de la politique économique (monétaire aussi bien que budgétaire) est l'écart de production, ou output gap. Il mesure la distance entre l'activité effectivement observée et une variable inobservable : le potentiel. Ce potentiel d'activité est défini comme le niveau ne créant ni tensions inflationnistes ni déflation, autrement dit...

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