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Moyen Orient et Monde

Les renseignements US assurent avoir fait leur travail, mais...

Accusées de n'avoir pas vu venir l'occupation de la Crimée par des forces russes, les agences américaines du renseignement se défendent d'avoir été prises par surprise et assurent avoir régulièrement envoyé des « avertissements » au pouvoir exécutif.
Chute du chah en Iran, invasion soviétique en Afghanistan, 11-Septembre, printemps arabe : des élus américains n'hésitent pas à ajouter l'occupation de la Crimée à la longue liste des ratés du renseignement américain, malgré ses 16 agences et 62 milliards de dollars de budget en 2014. Le président de la commission du Renseignement à la Chambre des représentants, le républicain Mike Rogers, a annoncé avoir « entamé un travail pour voir quelles pièces manquaient ».
Cette levée de boucliers a conduit le patron du renseignement militaire (DIA), le général Michael Flynn, à monter au front hier pour défendre, dans un rare entretien à la radio NPR, le travail de ses services. « Dans les sept à dix jours qui ont mené à la présence de troupes russes en Crimée, nous avons fourni des rapports solides », a-t-il plaidé, évoquant un « avertissement stratégique » envoyé à l'exécutif américain. Ces mises en garde se sont accumulées jusqu'à prévoir une action « imminente » des forces russes, selon lui. « Nous avons fourni aux décideurs une bonne mise en garde stratégique afin qu'ils puissent prendre les bonnes décisions sur la marche à suivre », a encore martelé le général Flynn.
La CIA se défend également d'avoir été aveugle sur l'évolution de la situation. « Depuis le début de l'instabilité politique en Ukraine, la CIA a régulièrement tenu au courant les décideurs politiques pour s'assurer qu'ils aient une vision précise et actualisée de la crise en cours », a déclaré Todd Ebitz, porte-parole de l'agence du renseignement. « Cela comprenait des mises en garde sur les scénarios possibles d'une intervention militaire russe en Ukraine », a-t-il a précisé. « Suggérer le contraire est absolument faux. »
Le président russe avait publiquement annoncé des manœuvres militaires mobilisant 150 000 hommes dans l'ouest de la Russie à partir du 26 février. Deux jours plus tard, des hommes armés en uniforme sans insigne d'identification occupaient la péninsule ukrainienne de Crimée. Les services américains avaient tout loisir d'observer les mouvements de troupes russes. Prédire si celles-ci franchiraient la frontière dépend essentiellement de l'analyse qui est faite de ces mouvements et des intentions du chef du Kremlin. Les services américains continuent d'avoir aujourd'hui leurs yeux rivés sur le sud-ouest de la Russie. « Nous faisons très attention à toute activité supplémentaire de certaines de leurs forces militaires », selon le général Flynn. En jeu : savoir si Moscou compte se cantonner à la Crimée ou pas.

Accusées de n'avoir pas vu venir l'occupation de la Crimée par des forces russes, les agences américaines du renseignement se défendent d'avoir été prises par surprise et assurent avoir régulièrement envoyé des « avertissements » au pouvoir exécutif.Chute du chah en Iran, invasion soviétique en Afghanistan, 11-Septembre, printemps arabe : des élus américains...

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