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À La Une - syrie

L'armée syrienne et le Hezbollah sur le point d'assiéger Yabroud ?

Vives tensions entre chiites et sunnites dans la Békaa, à l'est du Liban.

Des soldats d'Assad à Sahel, un village à quelques kilomètres de Yabroud, le 3 mars 2014. REUTERS/SANA/Handout via Reuters

L'armée syrienne, soutenue par des alliés du Hezbollah libanais et des milices paramilitaires locales, est repassé à l'offensive, mardi, contre Yabroud, la dernière ville tenue par les rebelles dans la région montagneuse de Qalamoun, le long de la frontière libanaise.

Les hélicoptères du régime syrien ont lancé des barils remplis d'explosifs près de Yabroud, une zone stratégique au nord de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La veille, au moins 15 rebelles ont été tués dans des combats dans ce bastion rebelle, a indiqué l'ONG.

Les organisations de défense des droits de l'Homme condamnent l'utilisation des barils d'explosifs qui tuent sans distinction civils et combattants. L'usage des barils d'explosifs par le régime dans le nord de la Syrie a tué des centaines de personnes ces derniers mois, en majorité des civils.

 

Lundi, le régime avait annoncé la reprise de la localité de Sahel, aux portes de Yabroud. Mais selon l'OSDH, qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires, l'armée n'a progressé que dans quelques secteurs de la localité. Reuters indiquait toutefois que les autorités ont amené mardi des journalistes à Sahel, dont les rues désertes sont patrouillées par des soldats faisant le V de la victoire.

 

"L'armée est sur le point d'assiéger Yabroud, le plus grand et le dernier bastion des terroristes dans la région du Qalamoun, en prenant le contrôle des collines stratégiques entourant la ville", écrivait mardi le journal Al-Watan, proche du pouvoir à Damas. A la question de savoir quand l'assaut serait lancé, un officier syrien a répondu à Reuters : "L'armée détermine le calendrier et les détails des opérations sont confidentiels mais cela sera fait avec un minimum de pertes et en épargnant les propriétés privées et publiques".

 

 

 

 

Et au Liban...
La bataille de Yabroud est cruciale pour le Hezbollah, qui accuse les rebelles d'y piéger les voitures à l'origine des attentats ayant secoué les bastions du parti chiite au Liban ces derniers mois. Le Hezbollah tient à couper la route reliant Yabroud à la localité libanaise sunnite de Ersal, proche de la frontière et partisane de la rébellion syrienne. Mais selon une source proche des rebelles, les insurgés contrôlent encore cette route et plusieurs autres. Des milliers de civils ayant fui Yabroud, qui comptait quelque 40.000 à 50.000 habitants avant la guerre, se trouvent actuellement à Ersal.

 

En avril 2013, le parti chiite libanais a publiquement reconnu envoyer des combattants en Syrie, un engagement qui divise profondément le Liban et qui a provoqué l'ire des rebelles syriens, en majorité sunnites. Le Hezbollah affirme défendre le Liban de la menace "extrémiste", tandis que ses détracteurs l'accusent d'entraîner le pays dans le bourbier syrien.

Mardi, au moins trois roquettes se sont abattues sur le village chiite de Laboué, dans la Békaa (est du Liban), selon l'armée libanaise. Les tirs ont été revendiqués par le groupe jihadiste Daech (État islamique en Irak et au Levant-EIIL). Le groupe a affirmé sur son compte Twitter avoir tiré cinq roquettes de type Katioucha en riposte à l'attaque du Hezbollah contre les sunnites de Yabroud.

 

(Lire aussi : Al-Nosra pilonne Brital, l’aviation syrienne bombarde Ersal)


L'aviation syrienne a pour sa part mené mardi un raid sur le jurd de Ersal, en tirant cinq roquettes sur les localités de Wadi el-Arnab et Wadi el-Raayane.

 

 

Après les tirs de roquettes sur Laboué, des habitants du village ont attaqué des véhicules entrant ou sortant de Ersal, illustrant une nouvelle fois les tensions entre les communautés sunnite et chiite divisées sur le conflit syrien.

Armés de pierre et de barres de fer, ils se sont rassemblés à l'entrée de Laboué et ont coupé plusieurs heures la route principale menant à Ersal, selon un journaliste de l'AFP. Ils ont été ensuite rejoints par d'autres villageois qui, munis de bâtons, ont brisé les pare-brise de voitures voulant entrer ou sortir de Ersal. Puis des hommes armés ont coupé la route avec un barrage de sable et ont empêché les photographes de travailler. Après plusieurs heures, les soldats, qui se trouvaient à proximité, ont rouvert la route.

Les habitants de Laboué ont dit avoir agi de la sorte car, selon eux, des roquettes tombées sur leur village et ayant fait un blessé ont été lancées à partir de la région désertique autour de la localité sunnite de Ersal. Une source au sein des services de sécurité a cependant affirmé que les roquettes avaient été tirées à partir de la Syrie.

 

Un bon développement
Sur un autre plan, la Syrie a évacué ou détruit un tiers de son arsenal chimique qui doit être détruit aux termes d'un accord international avec Damas, a déclaré mardi la coordinatrice de la mission chargée de superviser le processus.

"Un tiers des produits chimiques syriens a été soit évacué soit détruit", a déclaré Sigrid Kaag au conseil exécutif de l'Organisation pour les armes chimiques (OIAC). "C'est un bon développement et je compte sur une accélération soutenue et une intensification de l'effort".

 

La Syrie a déjà manqué plusieurs dates intermédiaires pour l'évacuation ou la destruction de son arsenal chimique. Selon un programme approuvé par l'ONU à la suite d'un accord russo-américain, les armes chimiques auraient dû être complètement détruites au 30 juin.

Après avoir indiqué récemment vouloir terminer l'évacuation pour la fin mai, la Syrie a proposé une nouvelle feuille de route qui prévoit une évacuation pour la fin avril, a indiqué mardi l'OIAC dans un communiqué. Une évacuation fin mai aurait représenté un retard de plusieurs mois, le procédé qui doit permettre de détruire les agents chimiques sur un navire de la marine américaine devant en effet durer 90 jours.

Le 6 février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adressé un avertissement au régime syrien, lui demandant de "respecter ses obligations" et d'accélérer le transport hors de Syrie de ses armes chimiques.

 

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L'armée syrienne, soutenue par des alliés du Hezbollah libanais et des milices paramilitaires locales, est repassé à l'offensive, mardi, contre Yabroud, la dernière ville tenue par les rebelles dans la région montagneuse de Qalamoun, le long de la frontière libanaise.
Les hélicoptères du régime syrien ont lancé des barils remplis d'explosifs près de Yabroud, une zone...

commentaires (2)

Quand on titre assiege , cela veut dire liberee , depuis que les forces des resistances ont piege les salafowahabites bensaoudiques ds la ghoutta orientale . Et pourrait on savoir pourquoi la riposte du hezb sur des positions israeliennes ds le mont Hermon n'a pas ete commantee par Israel et le hezb ??

FRIK-A-FRAK

19 h 04, le 04 mars 2014

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Commentaires (2)

  • Quand on titre assiege , cela veut dire liberee , depuis que les forces des resistances ont piege les salafowahabites bensaoudiques ds la ghoutta orientale . Et pourrait on savoir pourquoi la riposte du hezb sur des positions israeliennes ds le mont Hermon n'a pas ete commantee par Israel et le hezb ??

    FRIK-A-FRAK

    19 h 04, le 04 mars 2014

  • Ils peuvent "assiéger" ; yîîîh ; autant qu'ils veulent, ils finiront dans tous les cas par déguerpir comme d'hab comme des lapins !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 24, le 04 mars 2014

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