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Liban - Diplomatie

Conférence d’appui au Liban demain à Paris, pour préserver le pays de « la contagion syrienne »

La recontre au plus haut niveau est censée mettre notamment en œuvre une aide à l'armée, d'une valeur de 4,6 milliards de dollars US.

Le président français François Hollande... Photo tirée du site euspeak.eu

La conférence des Amis du Liban à Paris, prévue demain mercredi, vise à établir les bases concrètes d'une aide humanitaire, économique et surtout militaire au Liban. Son importance est soulignée par les milieux diplomatiques français. Un autre enjeu semble s'être greffé sur cette conférence, depuis que le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a décidé d'y prendre part aux côtés de ses homologues des États membres permanents du Conseil de sécurité, en l'occurrence le secrétaire d'État américain John Kerry. La conférence pour les Amis du Liban aura fourni le cadre de premiers échanges diplomatiques russo-américains sur la crise ukrainienne. D'ailleurs, John Kerry doit se rendre à Kiev, préalablement à la conférence, afin de réitérer l'appui américain au nouveau gouvernement en Ukraine.


Selon le plan prévu, les travaux de la conférence débuteront en milieu de journée demain au Quai d'Orsay et se limiteront à une séance plénière unique, qui doit regrouper le représentant du secrétaire général de l'ONU ; le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ainsi que ses homologues des États membres permanents du Conseil de sécurité, et des cinq pays européens invités à titre individuel, à savoir l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Norvège et la Finlande. L'Arabie saoudite, seul pays arabe invité à la conférence en dehors du cadre de la Ligue. Celle-ci sera représentée par ailleurs par son secrétaire général Nabil al-Arabi, aux côtés du représentant de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, et des « patrons » de la Banque mondiale et du PNUD.


S'agissant du Liban, la conférence sera l'occasion de réitérer l'appui à la stabilité au Liban. Si la France valorise la mise en place d'un gouvernement d'entente nationale, elle souhaiterait une meilleure gestion de l'aide humanitaire, en l'occurrence internationale. Cette aide serait en effet le moyen de maintenir la stabilité politique, propice à un nouvel essor économique. Dans ce cadre, le discours du président de la République Michel Sleiman est trés attendu par les participants, comme le soulignent des milieux proches de l'Élysée et du Quai d'Orsay.


En résumé, l'objectif de la conférence serait de donner au pays du Cèdre les moyens de résister à la « contagion syrienne » en garantissant, tant bien que mal, un consensus libanais minimal. Dans cet esprit, les Amis du Liban appelleront au respect de l'échéance présidentielle et des délais constitutionnels, mais aussi au vote d'une loi électorale, garante d'une représentation juste et durable.


Déjà, la mission s'annonce ardue, au regard des graves tensions sécuritaires, présageant d'un surplus de retombées du conflit syrien au Liban. Mais l'inquiétude que suscite cette situation auprès des responsables français ne paraît pas leur ôter leur optimisme quant à la capacité du Liban de sortir de l'impasse politique et économique actuelle. L'aide substantielle à l'armée libanaise devrait en effet rendre possible le rétablissement de l'ordre et la défense de l'intégrité territoriale du pays.

 

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Sleiman va rencontrer Hollande, Kerry et Lavrov
En outre, l'enjeu délicat de la présidentielle et le risque de vacance au niveau de la première magistrature de l'État, ainsi que la détérioration de l'état sécuritaire et les moyens de contrer la menace terroriste, seront examinés dans le détail par le président libanais avec son homologue français François Hollande. Cet entretien doit avoir lieu demain matin, préalablement à l'ouverture de la conférence, selon une source proche de l'Élysée. Le président Sleiman aurait prévu d'autres entretiens importants en marge de la conférence, notamment avec le secrétaire d'État américain John Kerry, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, le chef de la diplomatie saoudienne, l'émir Saoud al-Fayçal, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi.


Selon une source proche de la délégation libanaise, le président libanais prévoit d'évoquer la conjoncture régionale en préconisant une solution pacifique et rapide du conflit syrien, qui éviterait les retombées de ce conflit sur les pays du voisinage. Dans ce cadre, il prévoit de souligner l'importance d'une coordination régionale et internationale pour faire face aux attentats-suicide, aux organisations qui les planifient et à la circulation de ces derniers aux frontières.

 

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Une aide en trois points
Par ailleurs, le soutien prévu pour le Liban doit comporter trois volets : la gestion du dossier des réfugiés syriens, le redressement économique et le renforcement de l'armée. Concrètement, l'aide humanitaire est envisagée sous la forme d'un fonds fiduciaire destiné à aider les réfugiés syriens ; la coordination de l'aide économique sera assurée par la Banque mondiale ; et l'aide militaire permettra d'entamer le versement de l'aide nécessaire à l'armée, évaluée à 4,6 milliards de dollars, sur la base d'une liste de besoins qui avait été présentée par le Liban. Rappelons que l'Arabie saoudite s'est engagée à couvrir la plus grande part de ces besoins en faisant une donation de trois milliards de dollars US. S'attardant sur l'aide militaire, la même source diplomatique précise que le matériel militaire que la France remettra à l'armée libanaise sera conforme, d'un point de vue qualitatif et quantitatif, aux demandes de l'armée. La France ne tiendra compte d'aucune réserve ni objection susceptible d'émaner d'une tierce partie sur la nature ou la quantité des équipements, insiste cette source. En outre, les livraisons seront immédiates, puisque les négociations ont déjà eu lieu et les documents nécessaires approuvés et signés par les deux parties en vertu des normes et procédures. Cela n'est néanmoins pas le cas pour les programmes d'aide économique et humanitaire, qui nécessiteront une approbation en Conseil des ministres. Leur mise en œuvre ne saurait être entamée sans l'entrée en fonction officiel du gouvernement Salam.

 

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La conférence des Amis du Liban à Paris, prévue demain mercredi, vise à établir les bases concrètes d'une aide humanitaire, économique et surtout militaire au Liban. Son importance est soulignée par les milieux diplomatiques français. Un autre enjeu semble s'être greffé sur cette conférence, depuis que le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a décidé d'y prendre...

commentaires (5)

Allah yésstorre Lébnéééne de cette contamination !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 49, le 04 mars 2014

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Commentaires (5)

  • Allah yésstorre Lébnéééne de cette contamination !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 49, le 04 mars 2014

  • ET LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SERA APPLAUDIT ET HONORÉ COMME IL FAUT POUR SES POSITIONS VRAIMENT CONSENSUELLES POUR TOUTES LES COMPOSANTES DU PAYS, ET POUR SA VOLONTÉ DE RENFORCER L'ARMÉE NATIONALE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 11, le 04 mars 2014

  • C'est de la "Peste ou du Choléra" ou quoi ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 46, le 04 mars 2014

  • CE SONT LES AIDES "BIENVENUES" À L'ARMÉE QU'ON ESSAIE DE TORPILLER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 04 mars 2014

  • le Don Quichotte Hollande pèse rien ...ni dans les sondages en France ...ni dans la région ...Kerry lui joue au ventilateur pour faire illusoirement tourner les moulins...et Lavrov les félicitera pour leurs prestations...!

    M.V.

    09 h 25, le 04 mars 2014

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