Excusez-nous, cher Liban...

Nous voilà aujourd'hui devant un nouveau viol dont le Liban est la victime.
Un viol de Constitution, d'identité, d'existence. Un viol du Liban message.
Excusez-nous, cher Liban, de vous avoir violé aussi violemment et d'avoir baissé les bras.
Excusez-nous, cher Liban, de vous faire payer encore une fois non seulement le prix d'une guerre pour les autres, mais, pire, également, le prix d'une paix pour les autres.
Excusez-nous, cher Liban, de vous avoir donné à ces requins qu'on appelle responsables.
Ces (ir)responsables ont passé dix mois à négocier pour un gouvernement qu'ils ne voulaient pas former avec l'autre. C'était soit la situation en Syrie, soit le Hezbollah qui devait retirer ses combattants de la Syrie, soit encore l'attente des résultats de Genève I puis de Genève II, soit enfin le mot d'ordre qui arrivait un peu tard le soir du vendredi 14 février.
Qu'est-ce qui a changé du soir au lendemain ? Pourquoi Hariri, qui ne voulait pas s'asseoir à la même table que le Hezbollah, lui a-t-il soudain tendu la main ? Est-ce là bien ces fameuses racines dont il a parlé le 13 février 2011 devant des milliers de Libanais et auxquelles il voulait retourner ?
Pourquoi commettre la même faute que l'alliance quadripartite de 2005 ? Pourquoi le Hezbollah a-t-il le droit de nous menacer sans que nous puissions être protégés par la Constitution ? Pourquoi le Hezbollah peut-il former un gouvernement seul alors que Hariri ne peut pas le faire ?
Excusez-nous, cher Liban, de vous avoir trompé encore et encore.
Excusez-nous de ne pas pouvoir mettre en place le sacré pacte national de 1943.
Excusez-nous si nous n'avons jamais compris votre message.
Excusez-nous d'être tellement hypocrites.
Excusez-moi, cher Liban, puisque mon seul rêve est de vous quitter et de partir le plus loin possible, dans un pays qui n'existe même pas.
Excusez-nous, cher Liban, parce que nous sommes des Libanais.