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Nos Lecteurs ont la Parole - Par Nahi LAHOUD

Histoire à dormir debout

En visitant Paris (pour la enième fois), je m'éblouis de relire l'histoire de France qui va de Charlemagne à saint Louis, de François Ier à Louis XIV. De Napoléon à de Gaulle. Et je fais la comparaison (dérisoire) avec la nôtre. Bon, ne soyons pas chiches, il y a eu Fakhreddine II, et après ? Rien... ou presque rien. Un néant ? Non. Un néanmoins car il y a eu quand même deux hommes qui ont marqué notre histoire contemporaine : Riad el-Solh et Raymond Eddé. Le premier a eu le sursaut de l'indépendance, mais il a été assassiné. Le second, plus exigeant encore, n'a jamais transigé sur la souveraineté et la dignité du Liban. Il a été exilé, ou plutôt il s'est exilé en France 24 ans durant où il est mort avec un gros serrement au cœur.
Alors, je me tourne (avec peu d'espoir) vers nos chers présidents, ministres, députés, pêle-mêle, ou méli-mélo : messieurs, changez d'attitude, si vous avez encore un zeste d'aptitude, améliorez vos médiocrités, restaurez votre honneur au lieu de vous restaurer aux frais des roitelets et satrapes du Moyen-Orient. Ou bien tout simplement, foutez le camp. Abandonnez la politique une fois pour toutes. Ah ! Comme j'aimerais faire réssusciter d'outre-tombe Georges Naccache pour qu'il nous réitère sa remarquable citation : « Deux négations ne font pas une nation ». Surtout que maintenant, mon cher Georges, les négations et les nullités font plusieurs entités. Solh et Eddé, les hérauts et les héros du non contre tuteurs et envahisseurs, avaient pourtant tout prévu, tout annoncé. Mais ils ont perdu. Malheur aux vaincus ! Car nous nous retrouvons face à vingt hommes assis sur des fauteuils rapiécés. Vingt personnes qui assistent en faux témoins à la dislocation de la République. Alors que restera-t-il de notre histoire ? Solh et Eddé doivent se retourner dans leurs tombes. Ils souffrent, ils vibrent et pleurent de désespoir. Ce qui nous manque, c'est un Charlemagne qui a appris à son peuple à lire et écrire. Un saint Louis. Idéal non par sa foi, mais par ses qualités, d'homme d'État, qui a assujetti les riches et protégé les pauvres. Un François Ier qui à épanoui les arts et les lettres. Un Louis XIV qui a renforcé l'autorité de l'État. Un Napoléon qui a promulgué des lois et des codes qui régissent encore aujourd'hui le monde, et enfin un de Gaulle qui a redoré le blason et restauré le prestige de la France dans le monde.
Je rêve ou je suis trop gourmand pour trouver des hommes pareils ? Écoutez, les Libanais se contenteraient bien d'un seul, pourvu qu'il surgisse. Où trouver cet homme providentiel pour combattre cette addition d'hérésies salafistes et takfiristes qui prônent la décadence de l'âme ? Ces hérésies qui ont été engendrées par la bêtise des Yankees et certains régimes de la région. Le problème avec ces politiciens, c'est qu'ils sont comme Christophe Colomb qui aurait découvert l'Amérique alors qu'il cherchait la route des Indes. Ils ont perdu la boussole. Ils ont même perdu le Nord en s'égarant dans le Sud. Comprendra qui aura la lucidité de comprendre.
Cherchons un Jules Michelet qui avait préparé les esprits à la Révolution française : « Malheur à celui qui remue le fond d'un peuple. » Mais hélas, je prêche dans le désert. Dans un pays qui prétend avoir 5 000 ans d'histoire. Un désert aride, jonché de pierrailles. Où il n'y a jamais eu, pas seulement de civilisation, mais de vie...

En visitant Paris (pour la enième fois), je m'éblouis de relire l'histoire de France qui va de Charlemagne à saint Louis, de François Ier à Louis XIV. De Napoléon à de Gaulle. Et je fais la comparaison (dérisoire) avec la nôtre. Bon, ne soyons pas chiches, il y a eu Fakhreddine II, et après ? Rien... ou presque rien. Un néant ? Non. Un néanmoins car il y a eu quand même...

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