Rechercher
Rechercher

Économie - Événement

Opportunités d’affaires au Liban : rester positif, se battre, investir

La conférence « Business Opportunities in Lebanon » s'est penchée cette année sur les obstacles auxquels fait face le secteur privé libanais, apportant quelques éléments de réponse sur le plan des solutions envisageables.

Les participants à la conférence « Business Opportunities in Lebanon ». Photo Dalal Medawar

« J'ai regretté d'être revenu au Liban. J'ai perdu espoir », a avoué mercredi l'entrepreneur Bassam Jalgha. Le jeune homme relatait devant une salle comble sa détresse face à la dégradation de la situation politico-sécuritaire et au manque de moyens du pays.
Un témoignage on ne peut plus pertinent puisqu'il s'inscrivait dans le cadre de la 11e édition de la conférence annuelle « Business Opportunities in Lebanon » (Opportunités d'affaires au Liban) – axée cette année sur la durabilité de l'économie en temps de crise. Cet événement avait pour but d'identifier les obstacles auxquels est actuellement confronté le secteur privé et d'en débattre en présence de professionnels de divers secteurs.

 

Témoignages et débats
Organisée par InfoPro (société mère du mensuel économique Lebanon Opportunities), la conférence a débuté mercredi à l'hôtel Phoenicia, à Beyrouth, et a pris fin hier. Elle comportait la tenue de 16 ateliers de travail en compagnie de 70 panélistes issus de divers secteurs; quelque 1 000 investisseurs, hommes d'affaires et officiels y ont participé.


Le lancement de « Business Opportunities in Lebanon » comportait deux volets. Le premier présentait les « success stories » et les témoignages de quatre invités, dont trois jeunes entrepreneurs : Bassam Jalgha, l'inventeur du Roadie Tuner, un accordeur électronique de guitare qui a connu un succès fulgurant sur la plateforme de financement participatif américaine Kickstarter ; Élias Chaptini, PDG de la célèbre chaîne de restauration rapide Shawarmanji ; Ziad Abi Chaker, PDG de l'entreprise de gestion des déchets Cedar Environmental.
Le quatrième invité était le PDG du groupe de lobbying Civic Influence Hub (CIH), Ziad Sayegh. Créé en 2012 par une trentaine d'hommes et de femmes d'affaires, le CIH est notamment à l'origine du plan quinquennal pour le redressement du secteur de l'eau, « Blue Gold ».
Le second volet, une table ronde, a vu la participation des anciens ministres de l'Industrie, Vrej Sabounjian, et des Finances, Jihad Azour, du directeur régional de la Banque mondiale (BM) au Moyen-Orient, Farid Belhaj, et du secrétaire général de l'Association des banques du Liban (ABL), Makram Sader. Le débat était modéré par le rédacteur en chef et éditeur de Lebanon Opportunities, Ramzi el-Hafez.

 

Investir dans les secteurs productifs
Bouillonnant d'énergie, de potentiel, de créativité. Résilient et résistant aux chocs. Le Liban, et avec lui le secteur privé, « a toujours réussi à rebondir, a souligné M. Azour. Et la période de redémarrage économique est toujours très rapide ».
Soutenu par un secteur bancaire brassant annuellement des milliards de dollars et générateur d'emplois, qui a toujours joué un rôle bénéfique sur le plan de l'économie libanaise, le secteur privé libanais a plusieurs fois prouvé son dynamisme, a rappelé M. Sader.


Toutefois, nul ne peut nier que la conjoncture est particulièrement difficile depuis quelques années pour le secteur privé, confronté en même temps que le reste du pays à l'instabilité sécuritaire, au vide politique et aux turbulences régionales – dont, en particulier, le conflit syrien et ses million de réfugiés.
À ces circonstances viennent s'ajouter les problèmes préexistants auxquels était déjà confronté le secteur privé libanais, dont en premier lieu la taille restreinte d'un marché en outre difficile à percer. « Le marché libanais est le plus dur de la région. Si vous réussissez au Liban, vous serez en mesure de réussir partout ailleurs », a relevé M. Chaptini.
« Ce qui manque au Liban ? Les compétences. Les jeunes ne sont pas assez formés. Et le pays n'investit pas assez dans l'industrie nationale », a déploré M. Jalgha. Même son de cloche de la part de M. Azour, qui a pointé du doigt le potentiel de plus d'une douzaine de secteurs porteurs et créateurs d'emplois, dont la santé ou encore l'éducation, dans lesquels les investissements seraient les bienvenus. « L'environnement des affaires peut (et doit) être amélioré ; les compétences également. Mais l'État doit avant toute chose assurer la stabilité tandis que le privé doit agir » et collaborer avec les différents ministères, a-t-il affirmé.
« Il faut se battre ; ne comptez pas uniquement sur le fait que quelqu'un vienne à votre secours », a ajouté pour sa part M. Sabounjian.
Et, enfin, « il faut rester positifs. L'optimisme est la marque de fabrique du Liban », a conclu M. Belhaj.

 

Pour mémoire
Les organismes économiques unanimes : sauver ce qui peut l'être encore

Nouveau gouvernement : le LCPS propose trois solutions pour relever le défi économique

Le secteur privé à « L'OLJ » : Agir, et vite !

« J'ai regretté d'être revenu au Liban. J'ai perdu espoir », a avoué mercredi l'entrepreneur Bassam Jalgha. Le jeune homme relatait devant une salle comble sa détresse face à la dégradation de la situation politico-sécuritaire et au manque de moyens du pays.Un témoignage on ne peut plus pertinent puisqu'il s'inscrivait dans le cadre de la 11e édition de la conférence annuelle...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut