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Économie - Liban - Gouvernement

Les organismes économiques unanimes : sauver ce qui peut l’être encore

Voilà des mois que les organismes économiques le réclamaient, qu'ils en faisaient la condition absolue pour sauver ce qui pouvait l'être encore de l'économie libanaise : sitôt créé, le nouveau gouvernement d'union nationale est confronté à de très lourds défis à relever, et urgemment.

Le Premier ministre hier au Grand Sérail. Photo Dalati et Nohra

La réaction de la Bourse de Beyrouth ne s'est pas fait attendre ; au premier jour de son ouverture après l'annonce de la formation du nouveau gouvernement, les actions de Solidere ont affiché une hausse de 5,3 % pour la catégorie A et de 4,5 % pour la catégorie B. « Les actions de Solidere restent les meilleurs indicateurs du climat politique ambiant », a affirmé Nassib Ghobril, l'économiste en chef à la Byblos Bank, au cours d'un entretien accordé à l'agence al-Markaziya.


Voilà donc un premier signe positif qui devrait encourager la majorité des secteurs économiques et financiers dans leur détermination à collaborer activement avec le nouveau gouvernement pour redresser la majorité des indicateurs, en berne depuis des mois. La vague de félicitations et de positivisme de la part des organismes a débuté samedi dernier, sitôt la nouvelle annoncée. Le président des organismes économiques, Adnane Kassar, a, le premier, mis l'accent sur « les deux plus grands défis du gouvernement : assurer la sécurité et redresser l'économie ». Il a rendu visite au Premier ministre Tammam Salam, qu'il a félicité de la formation d'un gouvernement d'union nationale, « seule équation capable de dénouer les crispations qui paralysent le pays depuis des mois ». M. Kassar a appelé le gouvernement à présenter le plus rapidement possible la déclaration ministérielle, « ce qui permettra d'attaquer immédiatement les sujets sensibles et d'influer ainsi concrètement sur la réalité sécuritaire et économique catastrophique ». « Les activités commerciales, touristiques et d'investissement ont dangereusement chuté et il est de notre devoir de présenter au nouveau gouvernement une feuille de route », a-t-il ajouté. Il a appelé les organismes économiques à une réunion urgente pour mettre en place ce plan d'action et le remettre au plus vite au gouvernement. Parmi les sujets abordés avec M. Salam, le problème des réfugiés syriens et celui du boycott que les pays du Golfe font subir au Liban depuis des mois restent en tête des préoccupations.


Même son de cloche du côté du président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB) Mohammad Choucair, qui s'est dit « soulagé de la formation du gouvernement car certains dossiers socio-économiques sensibles ne peuvent plus attendre ». Selon lui, « ces deux dossiers doivent être la priorité absolue du gouvernement, s'il veut éviter de voir apparaître le spectre de l'implosion sociale et de l'effondrement économique ». « Nous ferons tout ce qu'il est en notre pouvoir pour aider les ministres concernés à redonner un souffle nouveau aux secteurs économiques et une image apaisée du Liban aux investisseurs et aux touristes », a-t-il assuré. Le président de la Real Estate Association of Lebanon (REAL) Massaad Farès a, pour sa part, insisté sur l'importance de l'apaisement politique. « Les secteurs productifs et immobiliers dépendent largement de la confiance des investisseurs, directement liée au climat politico-sécuritaire dans le pays », a-t-il indiqué. « Le marché immobilier bénéficiera pleinement d'une stabilité à long terme, attirant ainsi un flot de capitaux locaux et étrangers », a-t-il poursuivi.

 

Des solutions concrètes
Le président de l'Association des banques du Liban (ABL) François Bassil s'est également félicité de l'annonce du nouveau gouvernement et s'est empressé de dresser une liste des priorités à suivre, « pour s'éloigner des chemins et des développements socio-économiques dangereux dans lesquels s'enlisait le pays ». Parmi ses premières revendications, M. Bassil cite « un climat politique stable, éloigné des discours haineux et prenant en compte toutes les composantes de la société libanaise ». Quant aux objectifs économiques, le président de l'ABL appelle le gouvernement à encourager les investisseurs, à repenser les politiques de création d'emplois pour les jeunes, à limiter sérieusement le déficit public et la dette publique, à se pencher sur le problème du laisser-aller administratif dans la fonction publique et surtout à veiller à ce que les engagements internationaux en rapport avec les aides pour les réfugiés syriens soient tenus.


Interrogé par l'agence al-Markaziya, l'expert économique et financier Ghazi Wazni a lui aussi cité un certain nombre de défis économiques importants à tenir pour redresser la donne. Sur le plan financier d'abord, il évoque la nécessité d'un projet de budget pour 2014, la limitation des dépenses publiques et la baisse du déficit public. « Le gouvernement doit par ailleurs s'atteler à effectuer les nominations administratives nécessaires pour remplir les 70 % de postes vacants dans la fonction publique », a affirmé M. Wazni. « Le dossier pétrolier est également primordial et doit être suivi de près pour pouvoir lancer l'appel d'offres qui a déjà pris du retard », a-t-il poursuivi. Enfin, l'expert économique a mis l'accent sur la question des réfugiés syriens, « dont le nombre ne cesse de croître et que le gouvernement ne peut plus ignorer, au vu de l'impact négatif grandissant sur la situation économique, financière et sociale du pays ».

 

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