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Liban - L’éclairage

Et le reste devra suivre...

On s'interrogeait hier dans les milieux politiques sur le point de savoir si le climat international et régional qui a permis d'aplanir les obstacles entravant la formation du gouvernement, plus de dix mois après la désignation de Tammam Salam au poste de Premier ministre, allait faciliter tout aussi bien les autres échéances qui attendent le Liban, en particulier l'élection présidentielle, puis les législatives.
S'agit-il donc d'un mouvement de fond susceptible de s'appliquer de la même façon à ces échéances ou bien d'un simple concours de circonstances ponctuellement exploité par certains acteurs politiques locaux ?


Pour un diplomate libanais chevronné, la mise sur pied du gouvernement Salam et sa composition sont les résultats d'une inquiétude internationale à l'égard de la situation prévalant au Liban, un pays vivant sous la forte pression des événements qui se déroulent à l'extérieur.
Il est donc clair que la formation du cabinet est le fruit d'une décision internationale prise par les puissances influentes dans le but de sauver le Liban, et cette décision semble avoir été finalisée lors du sommet franco-américain tenu à Washington la semaine dernière.
Or il se trouve que cette décision internationale n'a pas rencontré d'obstacles de la part des acteurs régionaux disposant d'une influence au Liban, en particulier l'Arabie saoudite et l'Iran. Des diplomates occidentaux ont visité dernièrement Riyad et Téhéran à cet effet et sont venus à Beyrouth mettre les responsables libanais au courant des résultats de leurs entretiens.
On a même constaté que les forces régionales ne se sont pas contentées de s'abstenir de toute opposition à la décision des grandes puissances. Elles se sont jointes à la dynamique créée, incitant leurs alliés locaux à faire des concessions et à arrondir les angles de manière à lever les derniers obstacles empêchant la formation du gouvernement.


À cela s'ajoute le fait que les acteurs locaux eux-mêmes, à quelque bord qu'ils appartiennent, avaient des raisons suffisantes d'être inquiets de l'évolution de la situation dans le pays et étaient donc pressés d'en finir.
Pour des sources informées, ce climat positif pourrait continuer à prévaloir dans les prochaines étapes et notamment avec l'échéance présidentielle. Le diplomate libanais pense d'ailleurs que le dossier de la présidentielle vient d'être ouvert avec la mise sur pied du gouvernement et que les capitales influentes commencent à s'intéresser à la question.
Ainsi, un homme politique libanais rapporte de la bouche de responsables de l'administration américaine que cette dernière a l'intention de procéder à des concertations avec des personnalités maronites au sujet de l'échéance présidentielle. Il n'est pas exclu, dans ce cadre, que Washington dépêche un émissaire au Liban à cette fin.


De son côté, un responsable ecclésiastique affirme que le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui se trouve ces jours-ci à Rome, examine la question avec les responsables du Saint-Siège.
Pour un diplomate influent, outre les États-Unis, les puissances internationales et régionales qui auront leur mot à dire au sujet de la présidentielle sont la Russie, la France, l'Arabie saoudite et l'Iran, en concertation avec le Vatican.


Cependant, à ce stade, le profil du prochain chef de l'État n'a pas encore été défini. S'il est une chose connue pour l'instant, c'est que les Occidentaux pressent pour qu'il n'y ait pas de vide à la présidence et que l'élection se déroule dès la première moitié du délai constitutionnel, c'est-à-dire dans la seconde quinzaine de mars. Pour le reste, rien n'est encore apparu et toutes les options sont dites ouvertes, même une réélection du président Michel Sleiman (qui refuse toute prorogation) en cas d'amendement adéquat et impersonnel de la Constitution. Les chances de cette dernière éventualité semblent toutefois quasi nulles, M. Sleiman ayant prévenu qu'il comptait quitter le palais de Baabda le jour de l'expiration de son mandat (le 25 mai). De plus, il semble être sérieusement question d'une prochaine candidature de M. Sleiman à la présidence de l'Organisation de la francophonie, à en croire un ex-ministre citant un responsable français.

On s'interrogeait hier dans les milieux politiques sur le point de savoir si le climat international et régional qui a permis d'aplanir les obstacles entravant la formation du gouvernement, plus de dix mois après la désignation de Tammam Salam au poste de Premier ministre, allait faciliter tout aussi bien les autres échéances qui attendent le Liban, en particulier l'élection...

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