Gouvernement : passations de pouvoir, premier Conseil des ministres demain

Les choses sérieuses commenceront demain pour le nouveau gouvernement libanais. Le Premier ministre Tammam Salam a en effet convoqué son Cabinet à une première réunion sous la présidence du chef de l'État, Michel Sleiman, mardi au palais présidentiel de Baabda.

Au menu de ce premier Conseil : la rédaction de la déclaration ministérielle. Si la formation du gouvernement a nécessité 10 longs mois d'efforts et de bras de fer entre les différentes parties, tous les protagonistes s'accordent à appeler à l'élaboration rapide de la déclaration ministérielle d'un gouvernement dont la durée de vie ne devrait pas, en théorie, dépasser les trois mois.

Ainsi, Michel Sleiman, dont le mandat expire le 25 mai prochain, a souligné lundi que "le gouvernement doit rapidement rédiger la déclaration ministérielle afin qu'elle soit soumise par la suite au vote de confiance du Parlement". "Une fois la confiance obtenue, le Cabinet pourra travailler à respecter les délais constitutionnels, dont l'élection présidentielle", a-t-il ajouté.

Il a été rejoint sur ce point par le numéro 2 de l’État Nabih Berry. Le président du Parlement a commencé par dresser une liste de défis auxquels fera face le gouvernement. Il a cité la situation des réfugiés syriens au Liban et celle des réfugiés palestiniens dans les camps au Liban et en Syrie. Il a ensuite évoqué le danger du terrorisme qui, selon lui, ne sera pas uniquement éradiqué par l'arrestation de ses principales figures ou la mise en échec de ses opérations. M. Berry a dans ce contexte salué les exploits de l'armée libanaise dans sa mission de préserver la sécurité et défendre le Liban. Selon lui, le Liban ne peut être fort que par sa résistance et son respect des échéances constitutionnelles : l'élection présidentielle et les élections législatives sur la base d'une nouvelle loi électorale moderne.

(Voir la composition du gouvernement Salam ici)

Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a pour sa part salué la formation du gouvernement, l'appelant à régler les conflits politiques et à faire baisser la tension au Liban.

Lundi,  plusieurs passations de pouvoir ont eu lieu dans différents ministères. Le chef du gouvernement a quant à lui pris ses quartiers au Grand Sérail, où il a été reçu par le secrétaire général du gouvernement Souheil Bougi et le personnel du siège de la présidence du Conseil.

Le nouveau ministre de l'Éducation Élias Bou Saab a déclaré que "la priorité du nouveau gouvernement est le traitement des crises, et ce d'autant plus que nous sommes aux portes de l'élection présidentielle". "Nous sommes tous arrivés au gouvernement en faisant des concessions pour sauver le pays", a estimé le nouveau ministre, ajoutant que désormais les discussions allaient se concentrer sur la déclaration ministérielle.

Son collègue à la Défense, Samir Mokbel, a de son côté félicité "l'armée et ses services de renseignement pour avoir neutralisé une voiture piégée hier à Baalbeck". "Jour après jour, les Libanais et même le monde, croient de plus en plus en l'armée, dans son rôle et ses compétences, notamment face aux réseaux terroristes", a estimé le ministre Mokbel.

Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a estimé pour sa part que la coopération de son ministère avec celui de l'Intérieur, occupé par Nouhad Machnouk, est "naturelle".  "La justice et la sécurité sont complémentaires", a assuré M. Rifi sur son compte Twitter.

Le nom d'Achraf Rifi avait constitué la dernière complication retardant de vendredi à samedi la formation du gouvernement de Tammam Salam. Son nom avait été avancé par le Courant du Futur pour occuper le portefeuille de l'Intérieur au sein du gouvernement. Une proposition rejetée par le Hezbollah.

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