Rechercher
Rechercher

À La Une - syrie

Des centaines de civils évacués de la ville de Homs

Régime et opposition s'apprêtent à se réunir de nouveau, lundi, à Genève, sous l'égide de Lakhdar Brahimi.

Des centaines de civils ont été évacués dimanche 2 février de la ville de Homs. Bassel Tawil/AFP

Des centaines de civils syriens, le visage pâle et les yeux cernés, ont été évacués dimanche par l'ONU des quartiers rebelles de Homs, malgré les violences qui ont perturbé la première opération humanitaire du genre en 20 mois dans cette ville dévastée.
Cet effort humanitaire intervient à la veille de la reprise des pourparlers entre régime et opposition sous l'égide de l'ONU à Genève, dont le premier round n'avait permis aucune avancée en vue d'un règlement du conflit qui a fait plus de 136.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés en près de trois ans.

Après un premier groupe de 83 civils évacués vendredi aux termes d'un accord conclu entre rebelles et régime par l'intermédiaire de l'ONU, 420 civils, tous des enfants, des femmes et des hommes âgés, ont été sortis dimanche des quartiers de la vieille ville de Homs (centre), selon le gouverneur de Homs, Talal Barazi.
L'opération a été mise en difficulté par une chute d'obus sur les quartiers assiégés par l'armée depuis juin 2012, qui a "tué cinq hommes", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Régime et rebelles se sont accusés mutuellement de ces violences.

De nombreux femmes, enfants et hommes âgés sont descendus de bus à leur sortie de ces quartiers, l'air visiblement épuisés, selon des images diffusées par la chaîne Al-Mayadeen, basée à Beyrouth.
Ils étaient aidés par des employés de l'ONU, portant des casques et des vestes bleus, et du Croissant rouge syrien, sous l'oeil de militaires syriens.
Les images ont montré des enfants au visage pâle, certains les yeux très cernés, et portés par leur mère ou leur père.

"On manquait de tout, tous les enfants étaient malades, on n'avait même pas de quoi boire", a affirmé une femme montrant des signes d'extrême fatigue, entourée de ses trois enfants, l'air hébété, avant qu'un employé de l'ONU ne lui donne une bouteille d'eau.

Pas de quoi manger
"C'était dramatique, il n'y avait pas de quoi manger", a commenté un homme, à la barbe et aux cheveux hirsutes, alors que les habitants ont été réduits pendant des mois à se nourrir d'olives et d'herbes.
La plupart des civils pouvaient à peine parler et au moins un homme et une femme âgés ont été transportés sur des chaises roulantes.

L'ONU a dénoncé de son côté la violation de la trêve à la faveur de laquelle devait être menées les opérations d'évacuation et d'acheminement d'une aide urgente samedi à ceux qui ont choisi de rester à l'intérieur.
"L'accord entre régime et rebelles (...) a été violé, le cessez-le-feu a été violé, de manière odieuse", a dénoncé le coordinateur humanitaire de l'ONU en Syrie, Yacoub El Hillo, dans des déclarations à la presse sur place, sans accuser toutefois aucune partie.

La trêve avait débuté vendredi et doit s'achever en principe dimanche soir. Mais samedi, des tirs de balles et d'obus sur un convoi d'aide du Croissant rouge syrien ont fait cinq morts et une vingtaine de blessés parmi les habitants. Seule une partie de l'aide a pu être fournie aux habitants qui en ont cruellement besoin.
Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si l'opération serait prolongée.

Mouallem à Genève
Ailleurs dans le pays, les violences ont encore fait près de 300 morts ces dernières 24 heures, selon l'OSDH.

Dans ce contexte macabre, la délégation du régime syrien menée par le chef de la diplomatie Walid Mouallem, est arrivée à Genève pour participer au deuxième round de négociations avec l'opposition sous l'égide du médiateur international Lakhdar Brahimi.

Des membres de la délégation de l'opposition sont également arrivés séparément dans la ville suisse, a affirmé par ailleurs à l'AFP une source proche de la délégation.

Le médiateur tentera de rapprocher des positions semblant inconciliables; le régime exclut toute discussion sur un départ de M. Assad et exige de parler en priorité du "terrorisme", en allusion à la rébellion, tandis que l'opposition estime que la question d'une transition politique sans M. Assad est primordiale.


Lire aussi

Les religieuses de Maaloula appellent à la libération de "tous les détenus" en Syrie

« Nouveau visage » iranien ou double jeu ?

Sept mois d'enfer dans le camp de Yarmouk...

Des centaines de civils syriens, le visage pâle et les yeux cernés, ont été évacués dimanche par l'ONU des quartiers rebelles de Homs, malgré les violences qui ont perturbé la première opération humanitaire du genre en 20 mois dans cette ville dévastée.Cet effort humanitaire intervient à la veille de la reprise des pourparlers entre régime et opposition sous l'égide de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut