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À La Une - diplomatie

Nucléaire: nouvelle avancée entre l'Iran et l'AIEA

Les deux parties se sont accordées sur "sept nouveaux points".

Les discussions avec l'Iran doivent désormais aborder des questions "plus difficiles", selon le directeur de l'AIEA, Yukiya Amano. Photo AFP

L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont fait dimanche une nouvelle avancée dans leurs négociations en s'accordant sur "sept nouveaux points" pour tenter d'améliorer la transparence du programme nucléaire de Téhéran.
Mais l'Iran a indiqué qu'une visite à la base militaire de Parchin, près de Téhéran, soupçonnée d'avoir abrité des tests d'explosions conventionnelles applicables au nucléaire, ne faisait pas partie du nouvel accord. Cette visite est réclamée depuis 2012 par l'AIEA.

Ces discussions, qui avaient débuté samedi à Téhéran, interviennent dans le cadre d'une feuille de route établie en novembre. Elle prévoyait six étapes à accomplir par Téhéran d'ici le 11 février, dont la visite d'experts de l'Agence à l'usine de production d'eau lourde d'Arak (ouest) et dans une mine d'extraction d'uranium à Gachin (sud).

Après ces premières mesures pratiques, le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano a affirmé à l'AFP en janvier qu'il était désormais temps d'aborder la question hautement sensible de déterminer si Téhéran a ou non cherché à se doter de la bombe atomique avant 2003, voire ensuite.
"Nous avons eu des discussions techniques constructives (...) et nous nous sommes mis d'accord sur sept points d'action avec l'agence d'ici au 15 mai", a déclaré Reza Najafi, représentant de l'Iran auprès de l'AIEA, cité par l'agence Isna.
Une déclaration commune, dont le texte intégral n'a pas été rendu public, précisera les sept points sur lesquels les deux parties vont coopérer pour répondre aux questions de l'agence sur la nature du programme nucléaire iranien controversé.
Les détails de l'accord seront présentés par M. Amano au Conseil des gouverneurs, selon cette déclaration citée par l'agence officielle Irna.

M. Najafi a toutefois précisé que l'accord prévoyait une visite de la mine d'uranium de Saghand et de l'usine de production concentré d'uranium ("yellow cake") d'Ardakan (centre).
Selon le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, la déclaration commune mentionne que l'Iran a "rempli les engagements" pris en novembre.
Les experts de l'AIEA ont visité le 8 décembre l'usine de production d'eau lourde d'Arak, l'un des points d'achoppement des négociations entre l'Iran et les grandes puissances.

Questions balistique pas évoquées
Le site pourrait en effet fournir en théorie à l'Iran du plutonium susceptible d'offrir une alternative à l'enrichissement d'uranium pour la fabrication d'une bombe atomique.
Le chef de l'OIEA, Ali Akbar Salehi, a affirmé récemment que l'Iran était prêt à "faire quelques modifications (...) pour produire moins de plutonium" et lever les inquiétudes.

Les activités nucléaires iraniennes ont été au coeur des inquiétudes internationales ces dix dernières années, des pays occidentaux et Israël craignant qu'elles ne cachent un volet militaire, en dépit des innombrables démentis de Téhéran.
L'AIEA tente désormais de déterminer si l'Iran a ou non a cherché à se doter de la bombe atomique avant 2003, voire ensuite.
"Nous souhaitons certainement inclure les questions (relatives) à la possible dimension militaire dans les prochaines étapes", avait déclaré M. Amano en janvier. La durée de cette nouvelle étape "dépend beaucoup de l'Iran. Cela dépend vraiment de leur coopération", selon lui.
Mais selon un membre de l'équipe de négociateurs iraniens cité par Isna, "les questions (des programmes) balistiques et de défense n'ont pas été évoquées et la délégation de l'AIEA n'a pas fait une telle demande".

L'AIEA reproche depuis de nombreuses années à l'Iran un manque de coopération qui entretient, selon elle, le doute sur les visées de son programme nucléaire. Elle déplore ainsi régulièrement l'impossibilité pour ses inspecteurs de se rendre sur la base militaire iranienne de Parchin, soupçonnée d'avoir abrité des essais susceptibles d'être utilisés dans le nucléaire militaire.

En parallèle aux discussions avec l'AIEA, les négociations avec le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont abouti fin novembre à Genève à un accord intérimaire en vertu duquel Téhéran a suspendu l'enrichissement d'uranium à 20% et a gelé à son niveau actuel ses autres activités nucléaires, en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales. Les discussions entre l'Iran et le groupe 5+1 sur un accord global doivent commencer le 18 février à Vienne.

La coopération de l'Iran avec les demandes de l'Agence joue un rôle essentiel dans ces dernières négociations, l'AIEA étant chargée de surveiller les mesures prévues par l'accord de Genève.

 

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