Commencée par une vague d'optimisme en ce qui concerne la formation d'un nouveau gouvernement, la semaine dernière s'était achevée sur une nouvelle morose, le blocage apparu en milieu de semaine se confirmant et la formation d'un gouvernement d'union nationale s'avérant plus difficile qu'il n'est apparu au départ.
La tendance s'est accentuée hier, avec l'annonce faite par le ministre sortant des Affaires sociales, Waël Bou Faour, qui a affirmé que le chef de l'État Michel Sleiman et le Premier ministre désigné Tammam Salam pourraient être obligés de recourir à "une césarienne" pour former le nouveau gouvernement.
Elle se confirme aujourd'hui, avec les virulentes critiques adressées par le chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, au Premier ministre désigné, Tammam Salam, qu'il a appelé à renoncer à ses fonctions. "Dix mois après sa désignation, le Premier ministre a échoué à former un gouvernement et doit ainsi renoncer à ses fonctions", a affirmé M. Aoun au cours d'une conférence de presse à l'issue de la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire. M. Aoun a déclaré que tout gouvernement de fait accompli sera considéré comme étant "anticonstitutionnel", qualifiant la décision de former un tel cabinet de "dictatoriale".
"Notre destin a voulu que nous soyons visés à chaque échéance politique importante, a encore dit le chef du CPL. Nous refusons cette situation et nous allons combattre cette logique pour le bien du pays".
(Lire aussi : Les options restent quasiment inchangées : gouvernement unificateur ou de fait accompli)
Quelques heures plus tôt, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, avait appelé MM. Sleiman et Salam "à ne perdre aucune minute supplémentaire et à user de leurs prérogatives constitutionnelles pour former un gouvernement neutre". Selon M. Geagea, ce cabinet doit "préserver la souveraineté du Liban assurée par la déclaration de Baabda", qui stipule la distanciation du Liban des crises régionales, notamment syrienne. "Une telle mesure est devenue une nécessité urgente pour l'intérêt du Liban", a ajouté M. Geagea dans une déclaration à l'agence al-Markaziya.
Le chef des FL a, dans ce contexte, estimé que "d'énormes obstacles" entravent la formation d'un gouvernement dit rassembleur, de la définition de la politique souverainiste à la répartition des portefeuilles, en passant par les parts attribuées à chacun dans le gouvernement.
Dimanche, le ministre sortant de l'Energie et de l'Eau, Gebran Bassil, avait indiqué lors d'une conférence de presse que la question de la permutation dans la répartition des portefeuilles et de la nomination des ministres sont de nouvelles complications. "Si l'intention était bonne, le monopole des postes ministériels pendant plus de 22 ans n'aurait pas été passé sous silence", a-t-il déclaré. Le ministre a dans ce contexte estimé que la permutation au niveau des portefeuilles aurait été un principe sain s'il avait été adopté après des concertations et non par la force, le blocage et le sabotage.
Lundi, des sources informées avaient indiqué à L'Orient-Le Jour que M. Salam devrait se rendre demain au palais présidentiel, où il soumettra au président Sleiman son gouvernement, sans pour autant fixer un délai précis pour le rendre public. Selon le député Hadi Hobeiche, le gouvernement en gestation sera "un gouvernement fédérateur de fait accompli" et non "un gouvernement neutre de fait accompli". De la sorte, il sera difficile à quiconque d'affirmer qu'il en a été exclu.
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ET TOUT çA POUR L'ENSTEIN ELECTRO-GENDRISSIME...
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 28, le 29 janvier 2014