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Liban - Discours

Sleiman : La déclaration de Baabda protège toutes les parties, y compris la Résistance

« La formation du prochain cabinet est très proche, maintenant que la condition du tiers de blocage a été levée. Il est inadéquat pour un pays démocratique de parler de tiers de blocage, et la rotation des portefeuilles ministériels émane de l'esprit de la Constitution », a affirmé le président.

Le président libanais Michel Sleiman.

Le président de la République, Michel Sleiman, a condamné hier l'attentat « terroriste » qui a atteint la banlieue sud de Beyrouth, estimant qu'« il n'est possible d'affronter ce phénomène que par une prise de conscience des Libanais » et que « l'unité nationale est capable de mettre un terme au terrorisme ».

M. Sleiman, qui recevait au palais présidentiel de Baabda les membres du corps consulaire à l'occasion du début de l'année, a affirmé que « l'on assiste dans le monde à une division entre des extrémistes qui n'acceptent pas l'autre, et des gens vivant dans l'isolement, qui ne daignent pas s'occuper d'autrui ». « Les grandes puissances sont donc appelées à réfléchir à un régime mondial qui prendrait soin de l'avenir du monde. La mondialisation nous a envahis et ceci nécessite de remettre en cause les régimes, notamment ceux à caractère majoritaire », a assuré le président. Et de poursuivre : « Les phénomènes de violence et d'extrémisme ont percuté le monde arabe. L'attentat terroriste qui a eu lieu aujourd'hui n'en est qu'un exemple, alors que la blessure de Tripoli saigne toujours. Ces répercussions négatives ont toutefois été accompagnées d'indicateurs positifs, notamment au sujet du dossier nucléaire iranien et du référendum sur la Constitution égyptienne, qui permettent d'établir un nouveau modèle politique loin de l'extrémisme. La conférence de Genève 2 représente également un élément positif, même si les solutions proposées ne seront pas applicables dans l'immédiat. Nous souhaitons par ailleurs que le TSL puisse mettre la main sur les auteurs réels du crime afin d'arrêter l'impunité. »

Concernant la formation du nouveau cabinet, M. Sleiman a estimé que « nous sommes sur le point de former un gouvernement malgré le temps précieux que nous avons perdu ». « Nous avons un très bon système qui aspire à faire participer toutes les composantes au pouvoir, mais nous n'avons pas su l'appliquer comme il le fallait. Pour la première fois depuis quarante ans, un mandat présidentiel a débuté sans présence syrienne et sans occupation israélienne. J'avais proposé une solution pour le cabinet il y a dix mois; elle n'a été approuvée que maintenant. Cela doit nous apprendre à ne plus boycotter, car cela n'est pas un principe démocratique, et la formation d'un cabinet après la présidentielle ne doit pas prendre tellement de temps. Nous souhaitons que la formation du prochain gouvernement soit très proche, maintenant que la condition du tiers de blocage a été levée. Il est inadéquat pour un pays démocratique de parler de tiers de blocage, et la rotation des portefeuilles ministériels émane de l'esprit de la Constitution », a-t-il affirmé.

M. Sleiman a en outre insisté sur les priorités du prochain gouvernement : « Sécuriser la scène intérieure, éviter les attentats, soutenir l'armée, préparer les législatives et relancer le travail du Parlement. » Il a de même espéré que « la passation des pouvoirs aura lieu normalement et qu'un nouveau chef d'État sera élu conformément aux délais constitutionnels ». Le président a par ailleurs appelé les pays du monde « à œuvrer en faveur de la neutralité du Liban ». « La Syrie devrait empêcher l'intervention des Libanais en Syrie et vice versa. Le dossier des déplacés syriens doit aussi être résolu, puisque les concertations sont en cours en vue de trouver une solution politique à la crise syrienne », a-t-il ajouté, rappelant que « le Groupe d'appui international au Liban a mis en place un plan d'action approuvé par le Conseil de sécurité et qui doit être suivi par les prochains gouvernements ».

Pour ce qui est de la déclaration de Baabda, Michel Sleiman a rappelé qu'elle a bénéficié du soutien de toutes les composantes libanaises, sans oublier l'appui de l'ONU, du Conseil de sécurité et des organisations régionales et arabes. « Si quelqu'un n'est pas encore conscient de son importance et estime qu'elle ne lui convient pas, il le découvrira bientôt, car ce texte protège toutes les parties, y compris la Résistance. »
« La stratégie nationale de défense, qui a été mise sur la table de dialogue national, commence à acquérir une crédibilité internationale. Cette stratégie se base sur les moyens à mettre à la disposition de l'armée dans le but de lui permettre d'assurer la défense du pays et de combattre le terrorisme. Nous avons approuvé la loi sur le programme d'aides à l'institution de l'armée d'une valeur de 16 milliards de dollars. Ceci reste toutefois insuffisant, mais la donation saoudienne estimée à 3 milliards de dollars permettra de réduire le fardeau de l'État libanais », a-t-il conclu.

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