Acsauvel, par Nabila Farès

« Acsauvel est née durant l'été 1979. Yvonne Gemayel frappe à ma porte. Elle était là en mission. Avec la guerre et les bombardements intensifs, les tragédies ne se comptaient plus. Yvonne et moi nous dépensions sans compter pour assister des familles ou des personnes en difficulté – et elles étaient nombreuses. Une partie du travail se faisait avec des familles affluant vers le Metn du Nord et du Sud.
« L'idée fixe d'Yvonne, c'était qu'on travaille ensemble pour aider ceux qui souffraient le plus de la situation, les enfants. Ce fut la naissance d'Acsauvel.
Yvonne commença à inviter des hommes et des femmes engagés dans le travail social ainsi que des avocats, dans le but de créer une association susceptible de venir en aide aux enfants du Liban. Ce fut l'objectif de notre organisation, et c'est toujours sa force.
Nos premières réunions eurent lieu à l'école du Sacré-Cœur, à Saïfi. Après discussion, nous avons choisi le nom "Association civile pour la sauvegarde de l'enfant au Liban". Le mot "civil" signifiait, et signifie toujours, que nous ne faisons pas de discrimination dans l'accueil des enfants.
Yvonne et Mona Cardahi ont voyagé en Europe, à la recherche d'un financement. Les premiers fonds vinrent du "Catholic Relief Service" et de l'association Miséricorde. Plus tard, la Mission pontificale, World Vision et la Mission culturelle française apportèrent leurs contributions. Pendant que les fonds étaient levés, l'ordre maronite libanais à Deir Tamiche mettait à notre disposition une parcelle de terrain pour y construire notre "Cité de l'Enfant". Il restait propriétaire du terrain, mais l'association pouvait l'occuper aussi longtemps qu'elle existait.
Acsauvel est aujourd'hui en charge de 70 enfants souffrant de retards mentaux faibles à moyens. Ce sont, en majorité, des enfants trisomiques, ainsi que quelques autistes et des enfants souffrant de troubles traumatiques. Notre premier objectif est de les voir acceptés dans leurs propres familles et environnement humain. À partir d'un certain âge, nous les formons dans des ateliers protégés, ce qui leur permet d'avoir un minimum d'insertion sociale et professionnelle. »