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À La Une - Revue de presse

La presse française salue un "président libéré", la presse anglo-saxonne apparait déconcertée

"François Hollande l'a enfin avoué, il est social-démocrate".

François Hollande est apparu hier, lors de sa conférence de presse, en Président "libéré" revendiquant enfin sa ligne "sociale-démocrate" pour ouvrir "un nouveau chapitre du quinquennat", selon les éditorialistes de la presse nationale et régionale mercredi.

 

Evasif sur les questions relatives à sa vie privée, M. Hollande a tenté mardi de centrer son intervention sur sa politique économique, annonçant un nouvel allègement fiscal de 30 milliards d'euros pour les entreprises avec lesquelles il entend conclure, d'ici au printemps, un "pacte de responsabilité" pour relancer l'emploi.

 

Si les éditorialistes abordent la situation du couple présidentiel et attendent une "clarification", après les révélations du magazine Closer sur une relation entre François Hollande et l'actrice Julie Gayet, ils passent rapidement au contenu économique de la conférence de presse.
Et là, tous de constater : "François Hollande l'a enfin avoué, il est social-démocrate", comme l'assurent plusieurs éditorialistes.


"Pour la première fois depuis sa prise de fonction, sans se cacher derrière des formules floues, le chef de l'Etat a assumé le cap dessiné jusque-là: +Oui, je suis social-démocrate+,", relève Fabrice Rousselot dans Libération.
"Enfin. Le président n'a pas paru effrayé par les mots +social-démocrate+", note Jean-Pierre Tenoux dans l'Est Républicain. "François Hollande l'a enfin avoué: oui, il est social-démocrate!", constate à son tour Jean-Claude Souléry pour la Dépêche du Midi. "Ce n'est pas une révélation, mais ça y est, il a avoué!", observe également Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain. Tout comme Hervé Fabre (La Voix du Nord) qui a décrit "François Hollande, en social-démocrate enfin assumé."


Après cet aveu, beaucoup voient désormais en François Hollande, un président "libéré" prêt "pour une nouvelle marche en avant économique", selon Hervé Cannet de La Nouvelle République du Centre.
"Un président en ordre de bataille" dont "l'intervention d'hier ouvre un nouveau chapitre du quinquennat", affirme même Fabrice Rousselot (Libération).
"Un président de combat, offensif, pugnace et ambitieux qui a annoncé un programme de réformes de grande ampleur", renchérit Laurent Bodin, pour l'Alsace. "Qui a bel et bien engagé, hier, un tournant majeur de sa politique économique", estime Henry Lauret, dans Le Télégramme.


Dominique Seux, dans les Echos, a, lui aussi,  vu "un François Hollande décomplexé, peut-être libéré d'un certain nombre d'hésitations" qui "a prononcé -enfin- les mots que l'on attendait de lui."
"Si François hollande n'est pas devenu libéral, sa parole, elle, s'est libérée", lance également Jacques Camus, dans La Montagne Centre France, pour qui "François Hollande, au pied du mur, en a terminé avec les ambiguïtés et les non-dits."
"Le nouveau Hollande parle clair, joue de la gravité et manie l'ironie", s'étonne presque Jean-Louis Hervois, pour la Charente Libre.


On s'en doute, Le Figaro, par Paul-Henri du Limbert, se montre plus réservé. "Finalement, le PS avait raison de nier tout +virage+ dans la politique du président. S'il y en a un, il est verbal, et évidemment destiné à rassurer les créanciers de la France et les agences de notation. Malheureusement, il est à craindre qu'ils réclament autre chose que des mots."
Paule Masson dans l'Humanité se montre plus virulente : "François Hollande sera, pour la deuxième partie de son mandat, le président du Medef... Il y a franchement de quoi rester interdit devant tant de tromperies. Le chef de l'État a douché hier tous les espoirs."


Enfin, prévient Michel Urvoy, dans Ouest France, "si François Hollande qui défend un projet assez différent de ce qu'il a fait pendant dix-huit mois, parvient à relancer l'économie et la confiance, il sera difficile à combattre."

 

Perplexité

Outre-Manche, la presse s'interrogeait plus sur la forme que sur le fond. Les journaux britanniques expriment en effet mercredi leur perplexité face à la réticence de leurs collègues français à interroger François Hollande sur sa relation avec l'actrice Julie Gayet.


Volontiers impertinente, la presse britannique s'attendait avec délectation à une rafale de questions sur la relation qu'entretient le chef de l'État français avec l'actrice de 41 ans. Mais ils sont restés sur leur faim en constatant qu'un parterre de journalistes "déférents" a laissé M. Hollande se lancer dans l'explication d'une série de réformes économiques.


"Comme tout cela est étrange", écrit le Daily Telegraph. "Depuis des siècles nous avons raillé le stéréotype du Français obsédé sexuel. Alors qu'en réalité, ces âmes parfaitement abstinentes sont si peu portées sur le sexe que lorsque le sommet de l'État se trouve mêlé à un scandale comparable à l'affaire Clinton-Lewinsky, elles n'ont envie de parler que de sécurité sociale", plaisante-t-il.

Et de se demander si ce sont les Français "qui sont fous, ou nous?"


Le Guardian, journal de gauche généralement favorable à Hollande, affirme qu'il s'agit de vie privée et admet que "les choses se passent différemment en France". "Est-ce qu'il (Hollande) s'en serait sorti en Grande-Bretagne ou aux États-Unis? Peut-être pas", commente le Guardian. "Mais, n'en déplaise aux journaleux anglo-saxons, avec leurs tweets outragés, c'est ça la France".
Le quotidien qui fait l'éloge de la presse française souligne néanmoins "une indéniable déférence vis-à-vis du président, incarnation vivante de la République".
Le journal publie à la une une photo de François Hollande sous le titre "Une affaire bien française".


De son côté, le Times compare cette histoire à l'affaire Profumo, le scandale sexuel qui en 1963 avait contraint à la démission le secrétaire d'État à la Guerre John Profumo. Selon le quotidien, propriété de Rupert Murdoch, il est "clair que le grand sujet du jour devait être pris avec des gants par l'ensemble de la presse française".
Le Daily Mail qualifie, quant à lui, les journalistes de "plus invraisemblables bretteurs depuis l'inspecteur Clouseau".


Enfin, le Sun descend en flammes la prestation de François Hollande comme étant "le plus ennuyeux moment de la vie de n'importe qui". Le tabloïd populaire souligne que l'insistance du président français sur le respect de sa vie privée est une technique en usage parmi "les élites du monde entier depuis l'aube de la démocratie" pour "se laisser voir comme elles veulent être vues, pas comme elles sont".

 

Plan de table

Surprise aussi, aux Etats-unis, où certains s'attendaient à ce que le président soit soumis à plus de questions sur ses affaires de coeur.

Le Washington Post souligne qu'aucun journaliste n'a demandé au président s'il pensait démissionner, suite aux révélations du magazine people et rappelle qu'aux Etats-unis, de telles affaires ont coûté leur carrière à de nombreux politiciens, dont Gary Hart, en 1987 ou encore John Edwards en 2008.

Le site Daily Beast s'étonne que sur 2h15 de conférence, seulement 4 minutes aient été consacrées aux questions sur cette affaire.

 

Aux Etats-unis, où le président français doit se rendre dans quelques semaines, l'on évoquait aussi des histoires de plan de table. François Hollande doit en effet se rendre en visite d'Etat à Washington le 11 février prochain, un dîner d'Etat y sera organisé en son honneur. Interrogé sur les révélations du magazine CLoser, le président a indiqué mardi qu'il clarifierait la situation de son couple avant son déplacement aux Etats-Unis.

"Le président français François Hollande vient toujours à Washington le mois prochain où il participera à un diner d'Etat, mais il n'a pas encore décidé quelle femme l'accompagnera", peut-on lire dans USA Today. Interrogé sur la visite de M. Hollande, le porte-parole de la maison Blanche, Jay Carney, a déclaré : "Sur les questions relatives à la délégation française, je vous renvoie au gouvernement français".

 

 

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François Hollande est apparu hier, lors de sa conférence de presse, en Président "libéré" revendiquant enfin sa ligne "sociale-démocrate" pour ouvrir "un nouveau chapitre du quinquennat", selon les éditorialistes de la presse nationale et régionale mercredi.
 
Evasif sur les questions relatives à sa vie privée, M. Hollande a tenté mardi de centrer son intervention sur sa politique...
commentaires (3)

Qui se ressemble s'assemble, n'est-ce pas. Une presse à l'image de ce président. Merci Alain Soral!

Ali Farhat

12 h 21, le 15 janvier 2014

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Commentaires (3)

  • Qui se ressemble s'assemble, n'est-ce pas. Une presse à l'image de ce président. Merci Alain Soral!

    Ali Farhat

    12 h 21, le 15 janvier 2014

  • Des "larves" scrabbleuses en français, un point c'est tout ! Heureusement qu'ils existent encore, ces real journalistes Angliches.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 37, le 15 janvier 2014

  • La presse française salue...?c'est un blague ? citée par l'AFP, société d'état...? la désinformation est un peu grosse...cela démontre parfaitement que les socialistes de la nomenklatura en France sont aux abois....

    M.V.

    10 h 53, le 15 janvier 2014

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