L'ancien député Misbah Ahdab est monté hier aux créneaux pour dénoncer la possible acceptation par les forces du 14 Mars d'un accord avec le Hezbollah sur un nouveau gouvernement.
Dans une conférence de presse tenue à Tripoli, l'ancien membre du Renouveau démocratique, qui a fondé son propre mouvement politique, La rencontre de la modération civile, a affirmé, à l'adresse du 14 Mars : « Nous entendons dire qu'il existe un accord sur la formation d'un nouveau gouvernement dont la seule nouveauté serait qu'il n'accorde pas, en apparence, le tiers de blocage à quiconque ; et ce, si l'on exclut qu'il l'accorde secrètement par le biais d'un "ministre roi" et par d'autres garanties secrètes similaires. Hélas, ces clauses secrètes, nous ne les découvrirons que lorsque, après avoir accepté cet accord, un nouvel échec les fera éclater au grand jour et que les Libanais, comme ils l'ont déjà fait, seront obligés d'en payer à nouveau le prix, du fait de vos concessions, de votre faiblesse, de votre cécité et de votre nullité administrative. »
Et l'ex-député de rappeler au 14 Mars les promesses qu'il s'est engagé à tenir, devant l'opinion qui l'appuie : promesses de réviser ses méthodes d'action ; engagement à ne pas participer à un gouvernement où siègerait le Hezbollah, avant son retrait de Syrie ; promesses de ne pas céder à l'intimidation et aux menaces ; opposition à l'hégémonie d'un Hezbollah armé et à ses diktats ; refus de l'hégémonie du Hezbollah sur les institutions ; opposition à son projet d'expansion régionale iranien ; engagement à exiger que le Hezbollah respecte la déclaration de Baabda.
« Quelle stabilité escomptez-vous donc d'un gouvernement où siègerait le Hezbollah ? Rendez-vous compte que le nombre des tués à Tripoli a atteint une centaine, que les blessés se comptent par milliers, ainsi que les familles poussées à l'exode, sans parler des faillites commerciales quotidiennes... pendant que vous négociez avec des gens qui considéreront les sunnites comme des groupes armés terroristes et qui appliqueront à Tripoli les méthodes éprouvées à Abra, dans un Saïda qui a cédé son destin aux milices des Brigades de la résistance, qui ont bafoué toute leur dignité. »
Pour finir, M. Ahdab a rappelé au 14 Mars qu'il a qualifié Nagib Mikati de « traître », parce qu'il avait formé un gouvernement avec le Hezbollah. « Qu'est-ce qui s'est produit donc pour que les données changent et que vous renonciez à vos conditions ? » s'est-il encore écrié.
Liban
Ahdab dénonce les concessions du 14 Mars
OLJ / le 13 janvier 2014 à 00h00
commentaires (2)
Il a raison sur toute la ligne. Pas de négociation avec le Hezbollah avant la remise de ses armes a l’armée. Et s'il veut envoyer ses voyous mourir pour Bachar, soit, mais avec des armes fournies par lui. Nous gardons les nôtres pour lui taper sur les doigts s'il ose encore nous porter ombrage.
Pierre Hadjigeorgiou
09 h 18, le 14 janvier 2014