Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

La guerre entre insurgés syriens a fait plus 500 morts en une semaine

Les manifestations du vendredi ont repris.

A Dana, dans la province d'Idleb, des rebelles ont pris le quartier général de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) à l'issue de violents combats. REUTERS/Abdalghne Karoof

Depuis une semaine dans le nord du pays, qui échappe en grande partie depuis plus d'un an au contrôle de Bachar el-Assad, des combats opposant des rebelles majoritairement islamistes aux jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont fait plus de 500 morts, pour la plupart des combattants des deux bords.

"Nous avons pu établir que 482 personnes avaient trouvé la mort en raison des combats: 240 membres des brigades rebelles, 157 combattants de l'EIIL et 85 civils", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "Il y a certainement des dizaines d'autres morts mais il nous a été impossible de les documenter avec précision", a-t-il souligné.

 

Vendredi, les rebelles ont poursuivi leur avancée dans les provinces d'Alep et d'Idleb, où la présence de l'EIIL est faible. "Dans les provinces d'Idleb et Alep, l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) avance", a expliqué Alaaeddine, un militant basé à Alep. "Il ne reste pratiquement plus de bases de l'EIIL à Idleb, de même que dans la ville d'Alep et dans l'ouest de la province" à la frontière turque, a-t-il expliqué à l'AFP via internet.

Mais à Raqa, l'EIIL gagne du terrain "car ses voies d'approvisionnement (d'Irak) sont ouvertes", a ajouté le militant. A Raqa, tombée aux mains de l'EIIL peu après que les forces gouvernementales aient perdu le contrôle de ce chef-lieu régional, "l'EIIL s'est emparé du quartier de Machlab et d'une base du Front al-Nosra" jeudi soir, selon l'OSDH.

 

Selon les experts, l'EIIL compte 5 à 6.000 combattants et leurs adversaires dix fois plus. "Il est totalement improbable que l'EIIL puisse l'emporter si on tient compte des forces en présence mais ses adversaires ne vont pas réussir à l'expulser de Syrie", a expliqué Charles Lister, expert auprès du Brookings Center de Doha.
"Il va poursuivre ses opérations de manière bien plus indépendante et parfois en opposition avec les autres groupes rebelles. Mais ce qui risque peut-être d'arriver, c'est une campagne d'assassinats et d'attaques contre des individus et des groupes liés à l'opposition et à l'ASL", les rebelles de l'Armée syrienne libre, a-t-il ajouté.

 

'Assad est notre principal ennemi'
Parallèlement à cette offensive contre les jihadistes, les manifestations du vendredi ont repris, comme au début de la révolte contre le régime en 2011.
Dans la ville septentrionale de Binnish, des manifestants ont scandé "La Syrie est libre, L'EIIL dehors", en arboraient des posters proclamant "Bachar el-Assad est notre principal ennemi".

 

Alors que la guerre intestine et sanglante se poursuit, onze pays soutenant l'opposition modérée syrienne vont par ailleurs multiplier les pressions pour la convaincre de participer à la conférence de paix sur la Syrie qui doit s'ouvrir le 22 janvier en Suisse.

"Nous considérons que (la conférence de) Genève-2, à condition que son mandat soit respecté, est nécessaire. Nous demandons aux uns et aux autres de faire un effort pour y participer", a déclaré cette semaine le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, à l'initiative de la rencontre ministérielle convoquée dimanche à Paris.

 

Réunie cette semaine à Istanbul, la Coalition, profondément divisée sur cette question, a reporté sa décision au 17 janvier. Les principaux groupes de combattants rebelles ont mis en garde les opposants politiques en exil contre toute forme de négociation avec le régime et le Conseil national syrien, principale composante de la Coalition, a déjà exprimé son refus de participer à Genève-2, faute de garanties sur un départ du président Bachar el-Assad.

 

"Tant que le régime syrien bombarde n'importe quoi, n'importe où et par n'importe quels moyens, il est difficile d'imaginer que l'opposition politique mais surtout armée, va accepter d'aller négocier", a affirmé Monzer Makhous, ambassadeur de la Coalition en France. Près de trois ans après le début du conflit, "l'ensemble du mouvement révolutionnaire en Syrie est contre Genève" aujourd'hui et "sur le terrain, la légitimité de la Coalition est ébranlée", a concédé l'un de ses membres, Samir Nashar.

"C'est vrai que la situation de nos amis de la Coalition, de l'opposition modérée, n'est pas facile", a reconnu M. Fabius. "Ils ont à se battre sur deux fronts, d'un côté M. Bachar el-Assad, les Iraniens, les Russes, de l'autre les mouvements terroristes".

 

La rencontre dimanche des "Amis de la Syrie" réunira le président de la Coalition, Ahmad Jarba, avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, l'Egypte et la Jordanie. Etats-Unis et Russie, co-parrains de la conférence de paix en Suisse, ont prévu de discuter de la Syrie dès le lendemain, toujours à Paris.

 

 

Morts de faim

Sur le front humanitaire, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a fait état, jeudi, de "l'extrême souffrance" des habitants du camp palestinien de Yarmouk à Damas, assiégé depuis que les rebelles en ont pris le contrôle il y a plus d'un an. Quinze personnes y sont mortes de faim depuis septembre, selon le porte-parole de l'UNRWA Chris Gunness.
L'UNRWA a appelé les autorités à laisser passer l'aide humanitaire, mais selon la télévision officielle, un convoi d'aide a été bloqué "par les gangs terroristes", terme utilisé par Damas pour désigner les rebelles.

Selon des militants, la situation est également dramatique dans les quartiers assiégés de Homs, où plusieurs milliers de civils piégés manquent de nourriture.

 

Pour mémoire

La « fiancée de la révolution » syrienne sous l'emprise d'el-Qaëda

"Anéantir" les rebelles syriens, combattre les chiites en Irak : l'EIIL appelle à la mobilisation sur tous les fronts

 

Depuis une semaine dans le nord du pays, qui échappe en grande partie depuis plus d'un an au contrôle de Bachar el-Assad, des combats opposant des rebelles majoritairement islamistes aux jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont fait plus de 500 morts, pour la plupart des combattants des deux bords.
"Nous avons pu établir que 482 personnes avaient trouvé la mort en...

commentaires (2)

A tous les gruyères je serai désolé de leur apprendre que l'eiil est bien un groupe terroriste d'obédience salafowahabite et n'a rien à voir avec les troupes loyalistes de la Syrie légitime . La bensaoudie cherche à les réduire pour en faire un eiil 2 ou alqaida ou anosra ou tout autre nom à venir, plus conforme à une nouvelle politique résultant d'une série d'échecs qui consistait à mettre fin aux succès des résistances face à l'alliance des bensaouds et des sionistes. On verra bientôt un alignement de cette racaille "méchante" à celle des "mignons gentils" , sinon comment expliquer la rapidité de la défaite cuisante des "méchants".? Une seule source idéologique , financière et humaine . Point barre.

FRIK-A-FRAK

14 h 56, le 10 janvier 2014

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • A tous les gruyères je serai désolé de leur apprendre que l'eiil est bien un groupe terroriste d'obédience salafowahabite et n'a rien à voir avec les troupes loyalistes de la Syrie légitime . La bensaoudie cherche à les réduire pour en faire un eiil 2 ou alqaida ou anosra ou tout autre nom à venir, plus conforme à une nouvelle politique résultant d'une série d'échecs qui consistait à mettre fin aux succès des résistances face à l'alliance des bensaouds et des sionistes. On verra bientôt un alignement de cette racaille "méchante" à celle des "mignons gentils" , sinon comment expliquer la rapidité de la défaite cuisante des "méchants".? Une seule source idéologique , financière et humaine . Point barre.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 56, le 10 janvier 2014

  • Des mini provinces commencent à se dessiner dans un monde arabe qui s 'effrite et qui ressemble de plus en plus à l'ex Yougoslavie .

    Sabbagha Antoine

    14 h 45, le 10 janvier 2014

Retour en haut