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Économie - Liban - Événementiel

Festivals : Au Liban, les organisateurs stoïques face à la crise

Même s'ils gardent un œil plutôt inquiet sur la situation économique et, surtout, politico-sécuritaire, les organisateurs sont unanimes : « The show must go on. »

« Cela fait 20 ans que ça dure. Nous avons la peau plus dure que certains le pensent », assure l’organisateur du Festival de Byblos, Naji Baz.

« Pour continuer ce festival, il faut encore davantage de sponsors, plus de soutien. C'est la première fois que je parle ainsi, mais les temps sont durs », a avoué mardi la présidente du Festival al-Bustan, Myrna Bustani. Ces propos sont intervenus lors d'une conférence de presse annonçant le programme de la 21e édition qui se tiendra en février.
Ces préoccupations sont malheureusement partagées par la plupart des organisateurs des principaux festivals du pays. Outre les contraintes financières que subissent certains d'entre eux, les festivals sont confrontés depuis quelques années à une nette dégradation de la situation politico-sécuritaire à l'échelle locale et régionale ; l'imprévisibilité des événements représente, de fait, un sérieux challenge pour ces festivals d'envergure, organisés plusieurs mois à l'avance.
De fait, une réunion a d'ailleurs pris place hier à l'initiative du ministère du Tourisme. Elle a rassemblé plusieurs officiels, dont la directrice générale du ministère, Nada Sardouk, ainsi que les représentants des festivals subventionnés par l'État (Baalbeck, Batroun, Byblos, Anjar, Zouk...).

 

Des taxes conséquentes
Parmi les principaux thèmes discutés, la coordination entre les festivals sur le plan des programmes ou encore des dates, la détermination des subventions octroyées – des subventions reversées bien trop tardivement, selon certains organisateurs –, les relations avec les médias.
Ont également été évoquées les taxes, que beaucoup jugent beaucoup trop lourdes. « Nous payons aujourd'hui 24,7 % de taxes sur les prix des billets, plus 3,5 % reversées à la Sacem. Avec la nouvelle loi 56, promulguée l'an dernier et en passe d'être appliquée , nous atteindrons 36,7 % de taxes sur le prix du billet, en plus de la Sacem. Cela est impensable pour le festival et pour le spectateur car ces taxes ne peuvent se refléter que sur les prix des billets », déplore la présidente du Festival de Beiteddine, Nora Joumblatt. Et de dénoncer lors d'une entrevue téléphonique avec L'Orient-Le Jour une politique « incohérente, qui doit être intégralement revue » et « décourageante » pour les organisateurs « dont la mission est tout de même de promouvoir la culture » dans des conditions difficiles.
La situation politico-sécuritaire est justement cette problématique récurrente. Dans un tel contexte, comment se présente l'année 2014 pour les organisateurs ?

 

Des budgets revus à la baisse
« Nous nous devons d'observer attentivement l'évolution de la situation car cette dernière peut jouer un rôle dans la prise de décisions », indique à L'Orient-Le Jour la présidente du comité du Festival de Baalbeck, Nayla de Freige.
Rappelons que ce festival historique a dû être délocalisé l'an dernier en raison de la situation tendue dans la région. « Nous avons dû nous adapter en cours de route (...) la décision était très difficile », souligne-t-elle.
Face à ces contraintes, le comité suit une stratégie adaptée. « Nous souscrivons aux assurances adéquates, rappelle Mme de Freige, tout en consolidant, en parallèle, notre relation de confiance avec les agents, les artistes et les mécènes/sponsors du festival. » À cela viennent s'ajouter « des contacts réguliers avec la municipalité de Baalbeck et les responsables étatiques concernés », précise-t-elle.
Même son de cloche de la part de l'organisateur du Festival de Byblos, Naji Baz, qui, sans se démarquer de son optimisme habituel, relève qu'il souscrit depuis des années à toutes les assurances possibles et imaginables, afin d'être couvert « au maximum ». « Cela fait 20 ans que ça dure. Nous avons le cuir plus dur que certains le pensent », ajoute-t-il. Rappelant à titre d'exemple les turbulences de 2008, il confie : « Nous pensions que la saison estivale serait enterrée. Retournement de situation, le président de la République Michel Sleiman est élu. Et le festival s'est déroulé comme prévu... ».
Pour sa part, Mme Joumblatt conserve également sa bonne humeur, mais avoue que le budget du festival a été revu à la baisse en raison des contraintes économiques et sécuritaires. « Nous allons éviter de ramener des grosses productions coûteuses » – d'autant plus qu'une annulation en raison de la situation serait extrêmement problématique sur le plan des assurances et des frais, note-t-elle. « Cela étant, même à coûts moindres, le Festival de Beiteddine conservera évidemment la même qualité de programmation », précise-t-elle.
« Nous avons tous le même but, rappelle, en conclusion, Mme de Freige : la promotion du tourisme et de la culture du Liban. » Une mission sacrée pour beaucoup, qui explique peut-être la longévité des festivals libanais, qui ont traversé pour certains plusieurs décennies sans faillir...

 

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« Pour continuer ce festival, il faut encore davantage de sponsors, plus de soutien. C'est la première fois que je parle ainsi, mais les temps sont durs », a avoué mardi la présidente du Festival al-Bustan, Myrna Bustani. Ces propos sont intervenus lors d'une conférence de presse annonçant le programme de la 21e édition qui se tiendra en février.Ces préoccupations sont malheureusement...

commentaires (1)

L’Histoire se répète et nous parle ; une 1ère fois en Tragédie, une 2ème fois en Farce ! Mais plutôt une fin effroyable qu’un effroi sans fin. Et voilà l'intolérable attitude de ceux qui préfèrent toujours un coût inférieur à un risque moindre pour les Libanais exposés. Considérant comme "indécents" ces Sains cherchant à inverser la tendance en un moment où la gravité des aléas apparaît aux yeux de tout un chacun ! Certes, "certains?" évoquent le prix prohibitif de tout ceci. Ce qui signifierait que les conséquences sur le bien-être des Sains en 1ère ligne ne le seraient pas, elles, prohibitives ? Demandez aux "spécialistes", qui sont sommés de déblatérer tant et plus sur des tenants et aboutissants qui leur échappent. Les Libanais(h) vont ainsi festiver ! Tant mieux pour eux. Mais ce ne sont pas ces "festivals" qui vont changer la donne. Cela fait 40 ans que ce patelin s'arc-boute pour sortir du Sous-développement en sponsorisant de simili-festivals pareils ; et c’est eux qui le disent, étranglés par l'urgence ce qui ne leur donne jamais le temps de s'occuper de l’essentiel. Cela fait 40 années qu'ils alternent les dabbkéehs, les mezzéhs et les dérbakkéehs, les uns se mêlant aux autres dans une "humeur" éhhh Mont- libanais(h) ! Et comme ils font en sus un "d(r)oit" d'honneur à la destinée, il s'en est trouvé même pour se déguiser en Miss Mezzéh ou Miss "Pauvreté"(h) ; yâ hassértéhhh !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

05 h 31, le 09 janvier 2014

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Commentaires (1)

  • L’Histoire se répète et nous parle ; une 1ère fois en Tragédie, une 2ème fois en Farce ! Mais plutôt une fin effroyable qu’un effroi sans fin. Et voilà l'intolérable attitude de ceux qui préfèrent toujours un coût inférieur à un risque moindre pour les Libanais exposés. Considérant comme "indécents" ces Sains cherchant à inverser la tendance en un moment où la gravité des aléas apparaît aux yeux de tout un chacun ! Certes, "certains?" évoquent le prix prohibitif de tout ceci. Ce qui signifierait que les conséquences sur le bien-être des Sains en 1ère ligne ne le seraient pas, elles, prohibitives ? Demandez aux "spécialistes", qui sont sommés de déblatérer tant et plus sur des tenants et aboutissants qui leur échappent. Les Libanais(h) vont ainsi festiver ! Tant mieux pour eux. Mais ce ne sont pas ces "festivals" qui vont changer la donne. Cela fait 40 ans que ce patelin s'arc-boute pour sortir du Sous-développement en sponsorisant de simili-festivals pareils ; et c’est eux qui le disent, étranglés par l'urgence ce qui ne leur donne jamais le temps de s'occuper de l’essentiel. Cela fait 40 années qu'ils alternent les dabbkéehs, les mezzéhs et les dérbakkéehs, les uns se mêlant aux autres dans une "humeur" éhhh Mont- libanais(h) ! Et comme ils font en sus un "d(r)oit" d'honneur à la destinée, il s'en est trouvé même pour se déguiser en Miss Mezzéh ou Miss "Pauvreté"(h) ; yâ hassértéhhh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 31, le 09 janvier 2014

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