"Mon fils, raisonnable et poli, ne ferait pas ça ! C'est impossible!"

De nouveaux éléments dans l'enquête sur l'attentat qui a fait six morts jeudi à Haret Hrek, dans la banlieue-sud de Beyrouth on été révélés vendredi.

Le ministre sortant de l'Intérieur Marwan Charbel, qui a examiné les lieux de l'explosion, a affirmé que "l'attentat a été perpétré d'une manière grossière à l'aide d'une voiture dont les papiers sont connus". "C'est comme si l'agresseur ne voulait pas se cacher, comme si l'agresseur se moquait d'être découvert ou connu, a-t-il précisé. Tout cela va nous aider dans l'enquête".

Plus tôt dans le journée, le procureur général près la Cour de cassation par intérim, Samir Hammoud, et le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, Sakr Sakr, ont assuré que l'enquête se concentre sur l'identité de la personne dont des restes ont été trouvés sur les lieux de l'explosion, n'écartant pas l'hypothèse d'une attaque suicide.

Un document d'état civil appartenant à Qoutaiba Mohammad el-Satem, originaire de Wadi Khaled, au Akkar (Liban-Nord), a été trouvé vendredi sur les lieux de l'attentat de Haret Hrek, ont rapporté parallèlement les médias locaux citant des sources proches de l'enquête.

Des sources qui précisent toutefois que ce document peut ne pas appartenir à un éventuel kamikaze. Il n'a pas encore été confirmé officiellement que l'opération de jeudi était un attentat suicide. Les sources précisent que les investigations vont se poursuivre et que les parents de Qoutaiba el-Satem (né en 1994) vont être entendus.

"Le père du jeune Qoutaiba a été convoqué par les services de renseignement de l'armée, car son fils de 20 ans est soupçonné de s'être fait exploser hier (jeudi) dans le sud de Beyrouth", a précisé Noureddine al-Ahmad, président du conseil local de la municipalité sunnite de Wadi Khaled.

(Voir aussi, les images de l'attentat)

Après l'annonce, des dizaines d'habitants se sont rendus dans la maison familiale à Wadi Khaled pour exprimer leur solidarité avec les proches du jeune homme, rejetant les soupçons pesant sur lui.
"Mon fils, raisonnable et poli, ne ferait pas ça ! C'est impossible!", a lancé sa mère, en larmes.

Dans un communiqué officiel, la famille du jeune homme et des habitants de la région ont dénoncé l'attentat. "Notre culture n'est pas une culture de violence, mais une culture de paix et de tolérance", affirment les responsables de la région.

Les parents de Qoutaiba ont de leur côté affirmé avoir informé les forces de sécurité que leur fils était porté disparu depuis le 28 décembre 2013. "Notre fils n'appartenait à aucun parti politique ou religieux, il planifiait de poursuivre ses études en France et était modéré, ont-ils ajouté".

La famille al-Satem appelle les autorités judiciaires à mener une enquête "juste et transparente afin de dévoiler toute la vérité" dans cette affaire. Les parents de Qoutaiba ont par ailleurs souligné que le jeune homme ne savait pas conduire. "Comment un jeune homme comme Qoutaiba a-t-il pu conduire en toute liberté à l'intérieur du carré sécuritaire du Hezbollah, une région qu'il ne connaît pas du tout ?, demande la famille dans le communiqué. Comment sa carte d'identité a-t-elle été retrouvée intacte dans sa poche alors que l'explosion était d'une grande puissance ?"

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