Plusieurs personnalités politiques ont exprimé leur vive satisfaction après l'annonce, hier soir, par le président Michel Sleiman de l'aide de 3 milliards de dollars accordée par l'Arabie saoudite à l'armée libanaise.
Le leader du courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, a accueilli favorablement la teneur du discours du président Michel Sleiman sur ce plan, soulignant que le chef de l'État avait rendu publique « une mesure exceptionnelle pour l'édification d'un État véritable ».
« Le président Sleiman a mis les points sur les i en annonçant une mesure exceptionnelle visant à édifier un État véritable dont l'autorité devrait prévaloir sur tout autre pouvoir, dont l'armée devrait avoir la primauté face à toute autre force militaire, et dont la Constitution devrait être au-dessus de tout autre texte, a notamment déclaré M. Hariri en réaction à l'allocution du chef de l'État, hier soir. Le président Sleiman a dit haut et fort qu'il assume la responsabilité de la défense de la République, qu'il quittera le pouvoir avec la conscience tranquille et que l'édification de l'État et de ses institutions passe par la mise sur pied d'une armée forte, capable de prendre en charge la défense des frontières et de la souveraineté nationale. »
« Le président Sleiman a œuvré afin de réaliser cet objectif, a déclaré M. Hariri. Ses efforts ont été couronnés de succès et il a atteint son but grâce à l'aide historique sans précédent accordée par le roi Abdallah d'Arabie saoudite au Liban et à son armée. La stabilité du Liban a toujours été l'un des objectifs prioritaires de l'Arabie saoudite. Le discours du président Sleiman a pansé les blessures ressenties par des milliers de Libanais du fait de l'assassinat du martyr Mohammad Chatah et de ses compagnons. Le discours a mis l'accent sur le fait que tout espoir n'est pas perdu pour ce qui a trait à l'édification de l'État et au rétablissement de la crédibilité des institutions. L'appui des frères sincères à l'État et à son armée devrait constituer le fondement de la protection du Liban face aux dangers qui le menacent. »
En conclusion, M. Hariri a invité les factions et les leaders du pays à soutenir le président afin de concrétiser dans les délais les plus brefs le plan annoncé hier par le chef de l'État.
Salam et Samy Gemayel
De son côté, le Premier ministre désigné Tammam Salam a souligné que l'annonce de l'aide saoudienne est « le fruit de l'action louable entreprise par le président Sleiman dans l'intérêt du Liban et de son armée ». « L'initiative rendue publique par le président de la République apporte la preuve que le chef de l'État représente une grande valeur nationale qui s'est placée au service du Liban, a notamment déclaré M. Salam. L'entente entre le Liban, l'Arabie saoudite et la France est le résultat d'intenses efforts déployés loin des feux de la rampe par le président Sleiman auprès des dirigeants des deux pays. Cette entente représente une lueur d'espoir à l'ombre de la conjoncture sombre dans laquelle nous sommes plongés ces jours-ci. Elle apporte en outre la preuve que le Liban bénéficie toujours de l'appui de pays frères et amis qui sont disposés à se tenir à ses côtés pour renforcer ses capacités et ses institutions légales. »
Et M. Salam d'ajouter : « Cet important développement, qui intervient au lendemain d'une série d'actes terroristes qui ont frappé le Liban, aura pour résultat de renforcer sensiblement les capacités de l'armée libanaise afin qu'elle puisse assumer pleinement son rôle dans la protection de la sécurité nationale et de la paix civile. » Après avoir souligné que cette décision de renforcer l'armée devrait être complétée par la formation d'un nouveau gouvernement « prochainement », M. Salam a exprimé ses remerciements au roi Abdallah d'Arabie saoudite.
Pour sa part, le député Samy Gemayel a remercié l'Arabie saoudite pour son aide à l'armée, laquelle constitue, a-t-il souligné, « la garantie de l'indépendance du Liban et de sa souveraineté ». « L'initiative prise par l'Arabie saoudite tombe ainsi à point nommé afin de renforcer et de redresser les institutions qui sont chancelantes du fait des pressions exercées par le Hezbollah à tous les niveaux sur les institutions libanaises, notamment dans le domaine de la sécurité », a déclaré Samy Gemayel qui a relevé à cet égard que « le Hezbollah se considère comme le substitut à l'armée et aux pouvoirs sécuritaires locaux ». Et Samy Gemayel de souligner en conclusion que « l'opinion publique libanaise devrait discerner pratiquement entre ceux qui tentent de préserver les institutions et l'État et ceux qui s'emploient à détruire l'État et ce qu'il en reste ».
Quant au ministre Mohammad Safadi, il a déclaré que la décision du roi Abdallah d'accorder une aide à l'armée est « le fruit des efforts déployés par le président Michel Sleiman en vue d'assurer le soutien nécessaire à l'armée ». « Cette décision, a ajouté M. Safadi, illustre en outre la position claire de l'Arabie saoudite visant à soutenir l'État libanais par le biais de ses institutions légales, dont notamment l'armée qui assume la responsabilité de préserver la sécurité et l'indépendance du pays. » Et M. Safadi de conclure : « L'Arabie saoudite, sous la conduite du roi Abdallah, a apporté la preuve qu'elle se tient constamment aux côtés du Liban dans ses moments difficiles. »
L'ancien député Moustapha Allouche, membre du directoire du courant du Futur, a relevé que l'annonce de l'aide saoudienne et de la fourniture d'un équipement français à l'armée constitue en soi un développement important au plan du positionnement politique que cette annonce implique.
Enfin, le député Alain Aoun a souligné que « sur le plan du principe », le renforcement des capacités de l'armée constitue « un développement positif ». « Nous remercions l'Arabie saoudite pour son appui à l'armée », a déclaré M. Aoun.
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