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Économie - Liban - Tourisme

L’économie, elle aussi, touchée par l’onde de choc terroriste

Alors que les professionnels attendaient la période de fêtes comme une bouffée d'oxygène, l'explosion d'hier a douché leur espoir de sauver la saison, à trois jours du Nouvel An.

La désolation après l’attentat, hier, dans le centre-ville. Steve Crisp/Reuters

L'attentat meurtrier perpétré hier en plein cœur de la ville contre Mohammad Chatah, ancien ministre et membre du courant du Futur, s'est immédiatement fait ressentir sur l'économie, paralysant davantage le secteur du tourisme déjà mis à mal depuis deux ans.
Après une année rythmée par les explosions et événements sécuritaires à répétition, le secteur de l'hôtellerie et du tourisme vivait déjà une des pires crises jamais connues.


Rues et magasins pratiquement déserts, le centre-ville ne ressemblait hier en rien à un dernier vendredi de décembre. Le soir même, de nombreux événements ont été annulés, telle la prestation du guitariste Jay Wud au théâtre al-Madina de Hamra. « Nous attendions entre 180 et 200 personnes, révèle une source qui a préféré gardé l'anonymat. C'est une grosse perte, d'autant que c'est la première fois que notre établissement annule une représentation », poursuit-elle.


À quelques mètres de l'explosion, le propriétaire du Music Hall, Michel Éleftériadès, a immédiatement fait remplacer les vitres soufflées par l'attentat. « Techniquement nous pourrions ouvrir, expliquait-il à L'Orient-Le Jour hier, mais nous avons préféré fermer par éthique. »
Pour le professionnel, les pertes sont énormes. En cette période de fêtes, Michel Éleftériadès avait conçu des soirées « avant » et « après » Nouvel An, avec à l'affiche des artistes internationaux venus spécialement pour l'occasion. « Cela fait plus de trois semaines que nous affichions complet pour cette période d'avant et d'après Nouvel An, explique-t-il. Pour cette seule soirée de perdue le manque à gagner peut s'estimer à près d'une centaine de milliers de dollars. » Le Music Hall attendait près de 600 personnes hier soir, à 150 dollars la place.


Mais, pour le propriétaire, les pertes financières n'étaient pas la seule préoccupation. « Un vent de panique s'est emparé des artistes venus de l'étranger, poursuit-il. Tous voulaient rentrer chez eux, nous avons alors dû organiser une réunion d'urgence pour les convaincre de rester, tandis qu'il fallait aussi s'atteler à répondre aux 600 clients qui demandaient à se faire rembourser pour la soirée annulée. »


À trois jours du Nouvel An, de nombreux propriétaires de restaurants et établissements de nuit misaient sur ces dix jours de fêtes pour renflouer un peu leurs caisses. « Toute l'année a été très dure, mais là ce n'était vraiment pas le moment, déplore Tony Ramy, le vice-président du syndicat des restaurateurs. Nous attendions cette période de fêtes pour payer nos employés et les loyers... maintenant il va de nouveau falloir s'en remettre aux banques. »
Selon les estimations de M. Ramy, la période des fêtes représente entre 5 et 10 % du chiffre d'affaires annuel des restaurateurs. « Le secteur pleure, insiste-t-il. Après cet événement, les choses risquent d'aller très mal pour les propriétaires qui ne savaient déjà plus comment s'en sortir. »


Comme Tony Ramy, Michel Éleftériadès redoute d'autres attentats qui menaceraient encore plus la viabilité du secteur touristique. « L'hôtellerie et le tourisme sont les premiers à être touchés par l'instabilité sécuritaire, a-t-il ajouté. Nous nous en remettons aujourd'hui au goût des Libanais à faire la fête, en espérant qu'ils aient digéré le choc avant le Nouvel An... ».

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commentaires (1)

les Libanais trouveront ils le courage d'aller faire "la fête"? Oui,ils le trouveront.Entre paillettes et champagne,pour ceux qui peuvent,et plus modestement pour ceux qui ne peuvent pas,j'espère qu'ils trouveront une fois de plus le courage de faire la nique aux barbares barbus,de leur dire que le Liban,ce n'est pas eux.Honni soit qui mal y pense...aller faire la fête,aujourd'hui,c'est du courage,du vrai!

GEDEON Christian

12 h 14, le 28 décembre 2013

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Commentaires (1)

  • les Libanais trouveront ils le courage d'aller faire "la fête"? Oui,ils le trouveront.Entre paillettes et champagne,pour ceux qui peuvent,et plus modestement pour ceux qui ne peuvent pas,j'espère qu'ils trouveront une fois de plus le courage de faire la nique aux barbares barbus,de leur dire que le Liban,ce n'est pas eux.Honni soit qui mal y pense...aller faire la fête,aujourd'hui,c'est du courage,du vrai!

    GEDEON Christian

    12 h 14, le 28 décembre 2013

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