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Moyen Orient et Monde - Syrie

Près de Damas, la trêve fragile vite brisée

Les raids contre Alep se poursuivent, après avoir fait plus de 400 morts.

A Douma, près de Damas, des Syriens fuient alors que les forces du régime procèdent, selon des activistes, à un bombardement le 26 décembre 2013. REUTERS/Bassam Khabieh

La trêve annoncée le jour de Noël à Mouadamiyat al-Cham, une banlieue au sud-ouest de Damas, a été de courte durée hier, alors que des combats ont éclaté hier après-midi. L'opposition a accusé l'armée de Bachar el-Assad d'avoir brisé le cessez-le-feu.


« Ils ont ouvert le feu sans raison avec des mitrailleuses lourdes. Cela signifie qu'il y a des membres du régime qui refusent de lever le siège », a expliqué, via Internet, Ahmad, un militant de la ville. La Commission générale de la révolution syrienne, un réseau de militants présent sur le terrain, a confirmé les combats et annoncé que l'armée avait envoyé « d'importants renforts » vers la ville. Une trêve était entrée en vigueur mercredi et les habitants avaient accepté de hisser durant trois jours en signe de bonne volonté « le drapeau du régime sur les citernes d'eau de la ville », avait déclaré Abou Malek, un responsable du Conseil local de la ville. « La nourriture devait être acheminée hier vers la localité mais rien n'est arrivé », selon Ahmad. Pendant ce temps, un militant, Emad al-Barzawi, a fait état de négociations pour un cessez-le-feu à Barzé, un quartier du nord de Damas transformé en champ de bataille depuis des mois. « Pour le moment, les discussions n'ont pas abouti », a-t-il précisé.


Dans la banlieue nord-est de Damas, à Adra, l'armée traquait les rebelles appartement par appartement dans des immeubles, tuant 57 « terroristes », selon le quotidien al-Watan proche du pouvoir. Par ailleurs, l'agence officielle SANA a accusé les rebelles islamistes d'avoir assassiné un dignitaire religieux dans la province de Damas « alors qu'il sortait de la mosquée après la prière du soir ».

 

Bombardement « illégal »
À Alep, l'armée de l'air bombardait pour le douzième jour consécutif des secteurs rebelles d'Alep et de sa province, dans le Nord. Entre le 15 et le 25 décembre, ces raids du régime ont fait 422 morts, en majorité les civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'aviation a ainsi largué des barils d'explosifs sur le quartier de Hanano et a effectué un raid contre Daret Ezza, une ville de cette province, selon l'OSDH. L'Union européenne, les États-Unis et la Ligue arabe ont condamné ces bombardements et Human Right Watch les a qualifiés « d'illégaux ».
Abou Omar, un militant de la localité de Marea, près de la Turquie, a fait part du cauchemar que représente ce type d'attaques à l'aide de barils d'explosifs, qui durent depuis le 15 décembre. « Quand cela commence, vous avez l'impression que vous allez mourir dans la seconde qui suit », a-t-il raconté. « Le régime nous voit tous comme des terroristes, qu'il s'agisse des combattants, des civils, des hommes, des femmes, des enfants. Pour lui, tous ceux qui vivent dans les zones libérées (rebelles) sont des terroristes », a-t-il expliqué.

 

« Risques multiples »
En ce qui concerne l'arsenal chimique syrien, sa destruction partielle sur le navire américain MV Cape Ray est une opération « à risques multiples », le procédé choisi n'ayant jamais été testé en mer et ce type de cargos étant « très vulnérable » aux avaries, avertissait hier l'ONG française Robin des bois, spécialisée dans le suivi des navires sur les eaux du monde, notamment les problèmes environnementaux que peut poser leur démantèlement. Manquant de cloisons transversales pour empêcher la propagation de l'eau ou des flammes, et dotés d'une simple coque, ces navires « prennent de la gîte en quelques minutes et coulent rapidement avec leurs cargaisons », affirme l'ONG. Le Pentagone a équipé le MV Cape Ray d'un système d'hydrolyse déployable (FDHS), sorte d'usine portable qui permet la décomposition chimique d'une substance au moyen de l'eau, de façon à ce que de nouvelles molécules apparaissent. Pour l'ONG, ce système mobile d'hydrolyse « est une installation pilote (...) prévue pour un usage terrestre » qui « n'a pas prouvé sa capacité à traiter en sécurité et en continuité 500 à 600 tonnes de substances toxiques ». « Une première utilisation à l'échelle industrielle à bord d'un navire est une opération aventureuse et à risques multiples pour l'équipage, les techniciens et l'environnement », dit-elle.


Sur le plan diplomatique, le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a estimé qu'il ne serait pas possible de tenir la conférence Genève 2 le 22 janvier comme prévu, dans une interview à paraître aujourd'hui dans le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta. « Beaucoup dépend de la volonté et de la capacité des États-Unis et d'une série d'autres États à consolider l'opposition, la convaincre de participer à ce forum international », a encore dit le haut responsable, ajoutant que la Russie, un allié de Damas, insistait pour que « tous les acteurs » du conflit y participent.

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