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À La Une - Syrie

Paris juge la tenue de Genève-2 inutile si Assad reste au pouvoir

Moscou bloque une déclaration du Conseil de sécurité condamnant les bombardements d'Alep.

Une voiture s'arrête devant un barrage tenu par des islamistes à la frontière entre la Syrie et la Turquie. Ammar Abdullah/Reuters

Le président français François Hollande a estimé vendredi que la conférence sur la Syrie Genève-2, prévue en janvier, ne serait pas un succès si elle devait confirmer le président Bachar el-Assad à la tête de l'Etat syrien.

La convocation de la conférence de Genève-2 ne peut "être en soi un objectif, une satisfaction", a déclaré M. Hollande à l'issue d'un sommet européen où les dirigeants ont brièvement discuté du conflit syrien.
"Si Genève 2 doit être la confirmation de Bachar el-Assad ou la transition politique de Bachar el-Assad à Bachar el-Assad, il y a quand même peu de chances que l'on reconnaisse ce rendez-vous comme ayant été la solution politique pour la question syrienne", a-t-il ajouté.
"Or, a-t-il précisé, jamais la situation en Syrie n'a été aussi grave, en termes de nombre de personnes déplacées, de réfugiés, de crise humanitaire", selon le président français.

Différée à maintes reprises, la Conférence Genève-2 va finalement avoir lieu le 22 janvier à Montreux (Suisse), réunissant pour la première fois des représentants du régime et de certaines factions de l'opposition.

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a récemment exprimé ses doutes sur ses chances de succès. "C'est très difficile d'imaginer un débouché positif rapide", a-t-il déclaré le 9 décembre.

De son côté, l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue Arabe Lakhdar Brahimi a présidé vendredi à Genève de nouvelles négociations avec ses interlocuteurs russes et américains, pour préparer la Conférence sur la paix en Syrie.
Une délégation de la Coalition nationale syrienne (CNS) est à Genève. Elle ne participe toutefois pas à la réunion préparatoire, mais doit rencontrer des délégations en bilatéral. Le CNS a demandé un rendez-vous à M. Brahimi, ce qu'il a accepté, a précisé sa porte-parole Khawla Mattar.


Outre le casse-tête de la composition de la délégation de l'opposition, hauts diplomates russes, américains et de l'ONU doivent régler la question de la participation controversée de deux alliés des belligérants, l'Iran, principal soutien économique et militaire de la Syrie, et l'Arabie Saoudite très engagée dans l'aide à certaines factions de l'opposition. Le principe de cette participation paraît désormais acquis, selon des sources diplomatiques, facilité en ce qui concerne l'Iran par la conclusion d'un accord intérimaire sur son programme nucléaire.


Genève-2 est chargée de lancer la mise en oeuvre du plan adopté à Genève en juin 2012 par les grandes puissances pour un processus de réglement politique d'un conflit qui a fait plus de 120.000 morts depuis mars 2011. Il s'agit de mettre en place un gouvernement de transition pour préparer une élection présidentielle mais la résolution de l'époque était restée muette sur le devenir du président Bachar el-Assad, ce qui en fait aujourd'hui un des principaux points de controverse.


Ces dernières semaines, Damas n'a cessé de répéter qu'il ne fallait pas attendre à Genève une remise des clés du pouvoir à l'opposition, au point d'irriter la Russie, son plus puissant soutien politique.
La Russie a accusé jeudi le président syrien de faire monter la tension par des déclarations sur son éventuelle participation à l'élection présidentielle de 2014. "De tels propos ne font que faire monter la tension et ne calment guère la situation", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.


Un message qui n'a pas empêché jeudi un officiel syrien de revenir à la charge dans un entretien avec l'AFP. "Je demande à l'opposition: pourquoi un citoyen n'a pas le droit d'être candidat? Qui peut l'en empêcher? Tout citoyen syrien a le droit de l'être", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad.
"Nous voulons que (...) les urnes décident qui dirigera le pays, et le président Assad jouit d'un très grande majorité", a-t-il assuré.


Il a refusé d'indiquer s'il allait serrer la main des membres de l'opposition et précisé d'ailleurs que les deux délégations ne s'adresseront pas directement la parole. "Le mécanisme établi par l'ONU est que les deux délégations s'adresseront à Lakhdar Brahimi et c'est lui qui mènera les discussions", a-t-il précisé.
Les États-Unis et la Russie auront le statut d'"initiateurs". "Ils siègeront dans deux pièces près de la salle de discussions. Leur rôle consistera à donner un conseil ou à tenter de régler un problème si une délégation veut leur faire part de difficultés", a-t-il détaillé.

 

Le blocage de Moscou
Après la réunion ministérielle du 22 janvier à Montreux, présidée par le Secrétaire général de l'ONU Ban ki Moon, où une trentaine de pays doivent être présents, la conférence se poursuivra à Genève à partir du 24 janvier entre les deux délégations syriennes sous l'autorité de M. Brahimi. Aucun indication n'a été donnée sur la durée des travaux, ce sera aux représentants syriens de décider, a prévenu l'émissaire des Nations Unies.


En attendant, les grandes puissances continuent à s'opposer sur le conflit syrien. Les Etats-Unis ont renoncé jeudi à obtenir une déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant l'escalade des bombardements contre Alep (nord de la Syrie), devant l'opposition de la Russie, ont indiqué des diplomates.
Le projet de déclaration américain exprimait l'"indignation" du Conseil devant l'offensive de l'armée de l'aviation syrienne, qui bombarde depuis cinq jours les quartiers rebelles d'Alep. 

Selon des diplomates, Moscou s'oppose aussi à ce que le Conseil réclame un meilleur accès humanitaire en Syrie. Des pays arabes d'un côté et le Luxembourg et l'Australie de l'autre ont proposé des projets de déclaration en ce sens. Mais la Russie "s'est dit prête à y mettre son veto sans même les lire", a indiqué un diplomate occidental.

 

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commentaires (4)

S'IL SE CRANPONNE AU POUVOIR LA GUERRE ET LES CATASTROPHES VONT CONTINUER ET LES FRAGILES ACCORDS USA/IRAN SERAIENT MENACÉS ET ON VERRAIT UN RETOUR ABRUPT AUX CONDITIONS QUI PRÉVALAIENT AVANT LES FRÊLES ACCORDS USA/IRAN DE GENÈVE ! ET LES INTERVENTIONS MILITAIRES N'AURAIENT ÉTÉ QU'UNE PARTIE REMISE...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 34, le 21 décembre 2013

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Commentaires (4)

  • S'IL SE CRANPONNE AU POUVOIR LA GUERRE ET LES CATASTROPHES VONT CONTINUER ET LES FRAGILES ACCORDS USA/IRAN SERAIENT MENACÉS ET ON VERRAIT UN RETOUR ABRUPT AUX CONDITIONS QUI PRÉVALAIENT AVANT LES FRÊLES ACCORDS USA/IRAN DE GENÈVE ! ET LES INTERVENTIONS MILITAIRES N'AURAIENT ÉTÉ QU'UNE PARTIE REMISE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 34, le 21 décembre 2013

  • On se fiche de ce que pense paris d'une chose qui ne regarde pas la corse ou l'europe mais notre région m.orientale. Maman hanoune c'est du passée, du grand passé et j'ajouterais que là où les grands jouent, les usa, les russes et les Iraniens, paris n'a pas sa place au devant de scène et on la voit bien trainée accrochée à la veste des neveux de leur oncle sam.. Sarr lézim tifham ba2a. Le fait qu'elle nous tienne encore honteusement le désormais prisonnier politique et d'opinion Georges Abdallah, est un chantage qui ne lui servira à RIEN. Plus puissant qu'elle ont tenté leur chance avec le Liban sans obtenir le résultat espéré..alors dans certaine situations, le silence est d'OR.

    Ali Farhat

    22 h 25, le 20 décembre 2013

  • POUR PRÉPARER GENÈVE 3... PUIS 4... PUIS 5... ET AINSI DE SUITE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 01, le 20 décembre 2013

  • babaidriss a enfin donne signe de vie après la gifle que lui a administre la bensaoudie a travers les salafowahabites au nord, a la frontiere turque . Il est marrant de dire qu'il cherche a reconstituer "son armee" de gueux après qu'il ait perdu les armes efficaces des occidentaux. Pourquoi il montre patte blanche ? parce que Montreux en janvier ne devrait pas l'oublier ds ce que le pouvoir legitime de Bashar voudra bien lui allouer. Forget l'engueulade des russes aux dirigeants legitimes de Damas , c'est pour mieux faire passer la pilule que Bashar sera le centre par lequel rien ne se fera si on n'y passé pas .!!

    FRIK-A-FRAK

    15 h 40, le 20 décembre 2013

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