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À La Une - L'homme de la semaine

Ronnie Biggs, braqueur entré dans la légende, est mort

Celui qui fut l'un des auteurs de la célèbre attaque du train postal Glasgow-Londres n'avait quasiment aucun regret.

Ronnie Biggs, l'un des auteurs de la célèbre attaque du train postal Glasgow-Londres en 1963, est mort mercredi à 84 ans. AFP PHOTO / STF

Ronnie Biggs a rendu mercredi son dernier souffle. Soit cinquante ans après un casse entré dans la légende, signé, entre autres, de son nom. Le braqueur britannique, l'un des auteurs de la célèbre attaque du train postal Glasgow-Londres, avait 84 ans. Il était malade et fragile, mais il n'avait quasiment aucun regret.

"Si vous voulez me demander si j'ai des regrets d'avoir fait partie du gang, ma réponse est non", avait-il assuré en août dernier, à l'approche du cinquantième anniversaire du braquage. "J'irais même plus loin: je suis fier d'avoir été du groupe", disait-il. "J'étais là ce soir d'août, et c'est tout ce qui compte. Je suis un des rares témoins - vivants ou morts - de ce qui fut +le casse du siècle+".
Il concédait toutefois quelques regrets, notamment l'agression du conducteur du train qui ne s'est jamais remis de ses blessures, et a fini par mourir d'une leucémie sept ans après l'attaque.

Dans la nuit du 7 au 8 août 1963, le gang dont Ronnie Biggs faisait partie était parvenu à arrêter un convoi ferroviaire en trafiquant la signalisation. Après avoir grièvement blessé le conducteur du train, ils s'étaient emparés de 120 sacs de billets de banque, se partageant la somme record pour l'époque de 2,6 millions de livres, l'équivalent d'environ 54 millions d'euros aujourd'hui. Ce braquage audacieux a inspiré plusieurs livres et plusieurs films.

 

Ce n'est pas tant le hold-up le plus audacieux de l'histoire que la rocambolesque cavale de 36 ans qui a fait entrer Ronnie Biggs dans l'histoire.

 

Après l'attaque, Biggs avait été arrêté, condamné et incarcéré. Un an plus tard, il parvenait toutefois à s'évader en sautant sur un matelas à l'arrière d'un camion. Cette évasion allait marquer le début d'une aventure débridée, émaillée d'une invraisemblable succession de coups de chance.

Après un passage en France où une opération de chirurgie esthétique allait lui donner un nouveau visage pour un coût de 40.000 livres (l'équivalent de 48.000 euros aujourd'hui), Biggs, la police à ses trousses, avait couru l'Espagne, l'Australie, avant de traverser la jungle jusqu'en Argentine et en Bolivie. 

En 1970, il avait décidé de poser ses valises au Brésil, ce pays n'ayant pas signé d'accord d'extradition avec la Grande-Bretagne. Dans ses poches, un pactole estimé à 147.000 livres lui permit de mener la vie oisive d'un play-boy fortuné. En 1974, la police retrouvait toutefois sa trace à Rio et menaçait de mettre fin à son exil doré. Mais Ronnie Biggs leur fila une nouvelle fois entre les doigts, son fils né au Brésil le protégeant de toute extradition.

En 1981, une bande de mercenaires le kidnappait à Rio, avec l'objectif de le rapatrier en Grande-Bretagne : bâillonné, ligoté, enfermé dans un sac portant la mention "serpent vivant", il fut transporté par bateau vers l'île de la Barbade avant d'être déféré devant les autorités locales. Mais la demande d'extradition n'ayant pas été présentée dans les formes, la justice de la Barbade ordonnait le renvoi de Biggs... au Brésil.

En 1994, il avait publié ses mémoires, intitulées Odd Man Out (Un homme à part). Depuis, le pactole s'était évaporé, les dettes s'étaient accumulées, trois attaques l'avaient laissé partiellement paralysé. Pour arrondir ses fins de mois, l'ancien millionnaire en était réduit à se laisser photographier en compagnie de touristes et à vendre des T-shirts à son effigie.

Malade et ruiné, Biggs était finalement rentré en Grande-Bretagne en 2001 pour purger sa peine. Un retour spectaculaire orchestré à grand frais par le tabloïd britannique The Sun. Dès son arrivée sur le sol britannique, à bord d'un avion privé affrété par le quotidien populaire, il avait été arrêté et renvoyé en prison.

En raison de son état de santé, Biggs avait été libéré huit ans plus tard. Il se déplaçait en fauteuil roulant. Il a vécu ses dernières années dans une maison de retraite dans le nord de Londres

La dernière apparition publique de Ronnie Biggs remontait aux funérailles en mars dernier de Bruce Reynolds, cerveau de l'attaque du train postal. Toujours prompt à la provocation, il avait alors adressé un geste obscène aux journalistes présents.

Ronnie Biggs a rendu mercredi son dernier souffle. Soit cinquante ans après un casse entré dans la légende, signé, entre autres, de son nom. Le braqueur britannique, l'un des auteurs de la célèbre attaque du train postal Glasgow-Londres, avait 84 ans. Il était malade et fragile, mais il n'avait quasiment aucun regret.
"Si vous voulez me demander si j'ai des regrets d'avoir fait partie du...
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