Comme on pouvait s'y attendre, la France a pu mobiliser hier l'Europe pour soutenir le Liban face aux crises qu'il affronte dans divers domaines. Parmi les conclusions publiées à l'issue du Conseil des Affaires étrangères de l'UE qui s'est tenu lundi à Bruxelles et qui ont été diffusées hier par le Quai d'Orsay, un chapitre entier, en dix points, sur le Liban que l'on pourrait considérer comme étant une véritable feuille de route.
Après un préambule réaffirmant le soutien de l'UE à l'unité, la stabilité, l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale du Liban, le texte condamne les violences et les incidents de ces dernières semaines, notamment à Tripoli et à Beyrouth (l'attentat contre l'ambassade d'Iran), et se félicite des efforts déployés par les forces de sécurité du pays y compris l'armée pour protéger les frontières nationales et garantir la sécurité des Libanais dans le respect de l'État de droit et des droits de l'homme.
Sur le plan politique, le document diffusé par l'UE invite toutes les parties libanaises « y compris le Hezbollah » à agir d'une manière responsable, à respecter pleinement la politique du Liban qui consiste à se dissocier du conflit syrien et à « soutenir les efforts déployés par le président Michel Sleiman pour que soit mise en œuvre la déclaration de Baabda ».
Toujours sur ce registre, le Conseil européen des AE souligne « qu'il importe que le dialogue national se poursuive entre toutes les forces politiques afin que toutes les divisions puissent être surmontées et que l'on puisse sortir de l'impasse actuelle et s'orienter vers la conclusion d'un accord plus large sur l'avenir du pays ».
Au cœur du chapitre politique des conclusions sur le Liban, le paragraphe suivant qui mérite d'être reproduit in extenso :
« L'UE engage le Liban à former d'urgence un nouveau gouvernement qui soit en mesure de s'attaquer aux énormes problèmes que connaît le pays sur le plan humanitaire et économique ou en matière de sécurité. L'UE espère que des élections présidentielle et législatives auront lieu comme prévu en 2014 et elle encourage le Liban à procéder aux réformes électorales qui s'imposent. »
Le document européen promet une aide humanitaire accrue au Liban pour faire face « aux besoins croissants des communautés d'accueil et des réfugiés en insistant sur l'importance d'un soutien concret des communautés d'accueil locales par des mesures sociales et économiques destinées à atténuer l'impact de l'afflux de réfugiés en provenance de Syrie ».
Enfin, les conclusions de la conférence européenne de lundi à Bruxelles réaffirment l'attachement de l'UE à son partenariat avec le Liban « qui s'inscrit dans le cadre de la politique européenne de voisinage » et invite le Liban à poursuivre les réformes engagées.
Les derniers points du document invitent le Liban à honorer pleinement l'ensemble de ses obligations internationales, notamment celles découlant des résolutions 1559, 1680, 1701 et 1757 du Conseil de sécurité des Nations unies. Ces points contiennent également un soutien européen au Tribunal spécial sur le Liban et invitent les autorités libanaises à continuer à s'acquitter des obligations qui leur incombent à propos de ce tribunal, notamment de leur contribution financière.
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UNE FEUILLE DE ROUTE, DITES-VOUS ? SEULEMENT UNE ? IL Y EN A UNE QUANTITÉ : CHOISISSEZ-EN UNE, MESSIEURS, MAIS SACHEZ QUE TOUTES... NE SONT PAS SUR LES ROUTES... MAIS DÉROUTENT !
11 h 44, le 19 décembre 2013